Les 775 films en DVD d'Isabelle
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film(s) relevant du genre : pour petits et grands enfants

59 réponses classées par dates


Kid (The)

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Réalisé par : Charles Chaplin (1889 - 1977)
En : 1921, USA
Acteurs principaux : Charles Chaplin (1889 - 1977), Jackie Coogan (1914 - 1984), Edna Purviance (1895 - 1958)
Genre(s) : conte de fées relooké /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 50 mn, NB

Critique perso :

Les gosses, ça tombe toujours du ciel quand on ne s'y attend pas. C'est ce qu'a l'air de se dire une triste fille-mère, à la sortie de l'hospice où elle vient d'accoucher. C'est ce que se disent, ensuite, deux voleurs de voiture mal inspirés. C'est ce que se dit, enfin, un petit homme à moustaches et à grandes chaussures. Le petit de la fille-mère devient donc le petit du petit homme. Bientôt, il a acquis ses bonnes manières : il sait semer les policiers et faire cuire les pancakes. Il est presque aussi bon comédien que lui. Le petit homme, ça lui donne des ailes. Après, pour relancer l'histoire, d'autres personnages tombent du ciel : des travailleurs sociaux, une gentille marraine, une ange coquine. Premier long métrage venu de la galaxie Chaplin. Une bonne étoile, à suivre.

Gold Rush (The) - Ruée vers l'or (La)

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Réalisé par : Charles Chaplin (1889 - 1977)
En : 1925, USA
Acteurs principaux : Charles Chaplin (1889 - 1977)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 98 mn, NB

Critique perso :

Un drôle de petit vagabond à baluchon, embarqué dans une mythique quète de l'or en Alaska. A vrai dire, on ne le verra pas beaucoup creuser ni fouiller. Le décor est surtout prétexte à ramener l'homme à sa plus simple expression, petit point noir dans un grand désert blanc où la survie au froid, à la faim et à la solitude est la principale préoccupation. Avec à peine deux cabanes, un saloon et un ours blanc, on y est, sur la banquise. Avec deux petits pains, on y est, à l'opéra. Chaplin reconstitue ainsi le rêve d'une époque, l'enfance d'un peuple, dont il est à la fois le messager et la victime. On a tous laissé un éclat de rire et une larme sur le décor d'opéra de cette banquise-là.

Circus (The) - Cirque (Le)

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Réalisé par : Charles Chaplin (1889 - 1977)
En : 1928, USA
Acteurs principaux : Charles Chaplin (1889 - 1977)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /jeu dans le jeu /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 71 mn, NB

Critique perso :

Un vagabond à la silhouette familière erre dans une fête foraine. Pas très loin derrière, d'autres silhouettes familières en uniforme et casquette. Maître de l'esquive, notre Guignol préféré se réfugie dans un palais des glaces (comme le fera plus tard une certaine Dame de Shanghai), puis dans un cirque (auquel ressemblera celui de Freaks). Là, il est accueilli (entre autres) par une charmante écuyère maltraitée par son papa, par une troupe de Calvero qui ne font plus rire personne et par un gentil lion qu'il vaut tout de même mieux ne pas réveiller. Il y apprend à mettre en scène quelques unes de ses géniales impro inspirées par les silhouettes en uniforme et casquette. Puis, d'autres inspirations le poussent à jouer au funambule, et l'entrainent jusqu'à un strip-tease de haut vol. Tenté par le ménage à trois, il finit par sortir du cercle après avoir, décidément, inventé tout le cinéma.

City Lights - Lumières de la ville (Les)

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Réalisé par : Charles Chaplin (1889 - 1977)
En : 1931, USA
Acteurs principaux : Charles Chaplin (1889 - 1977)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 87 mn, NB

Critique perso :

Cela fait quelque temps déjà que le cinéma est devenu parlant. Et pourtant, un irréductible petit bonhomme à moustache résiste encore. Pire, il se permet de faire un film sur une aveugle qui retrouve la vue, en ignorant superbement qu'il pourrait, en plus, lui donner la parole. De quoi devenir schizo, comme ce milliardaire porté sur le whisky, dont l'amitié avec notre vagabond préféré est proportionnelle au taux d'alcool dans le sang. Charlot est décidément le seul personnage du cinéma à pouvoir ainsi cotoyer les deux visages de l'Amérique, les belles voitures et les vendeuses des rues. A pouvoir réaliser un mélo hilarant. Il n'a jamais pris la parole mais il avait encore des gestes à faire. On lui en aurait beaucoup voulu de ne pas avoir donné ce film-là.

Day at the Races (A) - Jour aux courses (Un)

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Réalisé par : Sam Wood (1883 - 1949)
En : 1937, USA
Acteurs principaux : Margaret Dumont (1889 - 1965), Allan Jones (1907 - 1992), Groucho Marx (1890 - 1977), Harpo Marx (1888 - 1964), Chico Marx (1887 - 1961), Maureen O'Sullivan (1911 - 1998)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /en avant la musique /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 111 mn, NB

Critique perso :

Maintenant qu'on sait où ils passent leurs nuits, restait à savoir ce qu'ils font de leurs journées. Et bien, ils sont en clinique privée -chauffeur-livreur-homme à tout (dé)faire et vétérinaire-chevalier servant pour vieille bique friquée, respectivement. Et pour celui qui reste, jokey au champ de course local (il a toujours aimé les chevaux, celui-là, cf. ici par exemple). Expliquer comment et pourquoi tout ce petit monde se retrouve constamment dans des situations perpétuellement absurdes et compromettantes, est au-dessus de mes forces (et sans intérêt). Les journées sont parfois un peu longues (surtout les inévitables pauses musicales) mais il y a quelques séquences qui méritent qu'on parie sur elles.

Drôle de drame

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Réalisé par : Marcel Carné (1906 - 1996)
En : 1937, France
Acteurs principaux : Pierre Alcover (1893 - 1957), Jean-Pierre Aumont (1911 - 2001), Jean-Louis Barrault (1910 - 1994), Louis Jouvet (1887 - 1951), Françoise Rosay (1891 - 1974), Michel Simon (1895 - 1975)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /du rire aux larmes (et retour) /jeu dans le jeu /la parole est d'or /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 94 mn, NB

Critique perso :

Drôle de drame, bazar bizarre (si si, cousin, vous l'avez dit !), craquante confiserie classique... Dans un drôle de pays qui prétend être l'Angleterre (mais sans cette langue barbare qui s'y pratique) évoluent de drôles de gens qui prétendent ne pas être ce qu'ils sont (ou le contraire). Qu'ils s'affichent comme pasteur, scientifique excentrique, policier ou serial-(butchers)-killer, ils ont toujours une identité de rechange en cas de besoin. Le meilleur alibi des tordus est la bienséance sociale -surtout en Angleterre, vraie ou fausse. Une seule chose est sûre : tous coupables ! A un petit détail près tout de même : pas moyen de dénicher le moindre cadavre -mais ce n'est pas faute d'essayer, ni d'y penser. A force de se cacher dans le double-fond de leurs arrières-pensées, ces pantins pas malins finissent par ne plus trop savoir où ils en sont. L'intrigue est donc impossible à résumer, tant mieux !

Adventures of Robin Hood (The) - Aventures de Robin des Bois (Les)

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Réalisé par : Michael Curtiz (1886 - 1962)
En : 1938, USA
Acteurs principaux : Errol Flynn (1909 - 1959), Eugene Pallette (1889 - 1954), Claude Rains (1889 - 1967), Olivia de Havilland (1916 - )
Genre(s) : culte ou my(s)tique /du Moyen-Age à 1914 /heurs et malheurs à deux /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 102 mn, couleur

Critique perso :

Alors que le roi Richard (coeur de lion) revient des croisades par le chemin des écolier, son frère Jean (langue de vipère) prend les choses (du pouvoir) en main. Sa trésorerie irait pour le mieux s'il n'y avait pas ce Robin (oeil de biche, sourire d'ange) pour contester son autorité. Robin est officiellement un noble, mais il est un peu mal élevé. A quelques années près, on aurait pu l'appeler un résistant. Au lieu de vivre dans un chateau, comme tout le monde, il préfère les camps scouts itinérants en pleine forêt, en compagnie d'hommes en collants qui passent leur temps à se bagarrer à coups de bâtons, ou à festoyer façon banquet de fin d'album d'Astérix. Marianne est apparemment la seule femme de la région. Elle s'habille en nonne et ne quitte pas sa forteresse, mais ne résiste tout de même pas longtemps à la meilleure flèche du Royaume. Le scénario est celui de tous les jeux d'enfants turbulents depuis 70 ans. Les costumes sont du kitsch qui ne se démode pas. Le film est de l'étoffe dont on fait les mythes.

Wizard of Oz (The) - Magicien d'Oz (Le)

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Réalisé par : Victor Fleming (1883 - 1949)
En : 1939, USA
Acteurs principaux : Judy Garland (1922 - 1969)
Genre(s) : conte de fées relooké /en avant la musique /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 101 mn, NB/couleur

Critique perso :

Dorothy, jeune campagnarde du Kansas (Judy Garland à 16, avec des tresses, mais chez qui la femme pointe... -ses partenaires ne sont pas dupes !) vit en noir et blanc. Une tornade la propulse au pays des Schtroumphs en couleurs (1ère à droite derrière l'arc-en-ciel) où on lui fait la fête en lui offrant des sucettes. Malgré tout, elle regrette son Kansas en noir et blanc (on se demande bien pourquoi), et se met à suivre, avec ses chaussures rubis, une route jaune en quête du magicien mirobolant qui la ramènerait chez elle. C'est le pitch d'une des premières légendes produites par l'Amérique. La morale paysanne qui en ressort officiellement (il faut se contenter de ce qu'on a, "there is no place like home") est heureusement contredite par l'enthousiasme juvénile de Judy, heureuse comme un poisson dans l'Oz, et par l'ironie un brin canaille du magicien (on n'est que ce que les autres voient de nous). Rêve et effroi d'une nature aseptisée, road movie et nostalgie : un pilier de la conscience américaine !

Dumbo

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Réalisé par : studios Disney
En : 1941, USA
Genre(s) : animation /conte de fées relooké /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 64 mn, couleur

Critique perso :

Passent les cigognes... Leurs livraisons de saison sont très attendues, surtout chez Mme Jumbo, artiste de cirque (spécialité pachiderme au coeur tendre). Il arrive, donc, il est tout mignon -mais petit avec des grandes oreilles. On l'appelera Dumbo (en English, c'est pas très sympa), il ne dira pas un mot. Les paroles, il laissera ça à Timothée, grand parleur rusé de 5cm, museau frémissant, et longue queue. Son truc, à Dumbo, c'est beaucoup mieux : il rêve (la séquence avec des éléphants roses -même sans DSK- est étonnante), et même : il vole... Il se pourrait (mais je suis pas sûre) que je doive à cette histoire de vilain petit canard transposée chez les éléphants mes premières larmes égarées dans une salle obscure. Il se pourrait (mais je suis pas sûre) que ce film soit la première plume magique qui m'ait fait décoller.

How Green Was My Valley - Qu'elle était verte ma vallée

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Réalisé par : John Ford (1894 - 1973)
En : 1941, USA
Acteurs principaux : Sara Allgood (1879 - 1950), John Loder (1898 - 1988), Maureen O'Hara (1920 - 2015), Walter Pidgeon (1897 - 1884)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /du rire aux larmes (et retour) /pas drôle mais beau /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 118 mn, NB

Critique perso :

La verte vallée du titre, c'est le Pays de Galles charbonnier, période Germinal tardif. Pas forcément pimpant, dans l'imaginaire commun. Mais les paradis de l'enfance sont souvent verts, allez savoir pourquoi. Dans la famille Morgan il y a, si j'ai bien compté, 6 fils (dont un narrateur : le plus jeune) et une fille à marier. Des parents, aussi, bien sûr : modèle frustre mais droit (côté paternel) ou intelligent du coeur (côté maternel) -modèles tout court. La mine, la grève, les pintes de bière, le pasteur, l'école... rien d'étonnant au décor. Et pourtant, tout arrive par surprise, sans doute parce que c'est la première fois. Dans ce corron d'outre Manche, on parle une drôle de langue : du Welch poétique, peut-être. A moins que cela ne soit la langue de la nostalgie universelle.

Meet Me in St. Louis - Chant du Missouri (Le)

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Réalisé par : Vincente Minnelli (1903 - 1986)
En : 1944, USA
Acteurs principaux : Mary Astor (1906 - 1987), Lucille Bremer (1917 - 1996), Judy Garland (1922 - 1969), Margaret O'Brien (1937 - )
Genre(s) : en avant la musique /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 113 mn, couleur

Critique perso :

J'ai enfin retrouvé les ancêtres de mes Demoiselles préférées : elles habitaient St. Louis (Missouri), chantaient déjà pas mal et lorgnaient déjà sur les boys next door en attendant avec impatience leur expo universelle de 1904. C'était le bon temps. L'époque d'Autant en emporte le vent était déjà loin, et pourtant les filles se serraient encore le corset, et avaient encore l'air de faire leurs robes avec des rideaux. Les hommes, eux, ne quittaient jamais leur cravatte pour manger, ni leur smoking pour danser. Tout ça pour quoi ? Presque rien. Une morale nostalgique convenue (le "there is no place like home" du Magicien d'Oz), un hymne à la famille tout ce qu'il y a de plus tradi. Et pourtant, la douce euphorie du "musical" n'y a jamais été aussi douce, ni aussi euphorisante.

Belle et la bête (La)

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Réalisé par : Jean Cocteau (1889 - 1963)
En : 1946, France
Acteurs principaux : Michel Auclair (1922 - 1988), Josette Day (1914 - 1978), Jean Marais (1913 - 1998)
Genre(s) : conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /heurs et malheurs à deux /pour petits et grands enfants /poésie en image
Caractéristiques : 96 mn, NB

Critique perso :

La Belle est contrainte de faire la bonne chez ses horribles soeurs. Elle adore son papa. La Bêêête vit dans un chateau fantastique au coeur de la forêt. Le papa s'y égare, fait une gaffe. Pour avoir le droit de rentrer chez lui, il devra laisser sa fille en otage au maître des lieux. Cette Bêêête au visage de lion, aux manières de prince et aux instincts d'animal est un concentré de douleurs et de contradictions. Son domaine est une prison végétale où les murs s'animent de membres et de figures humaines qu'il n'a pas. La magie et l'inquiétude naissent des objets les plus quotidiens. Rythme majestueux, images sublimes, profusion de symboles : le sortilège opère toujours.

It's a Wonderful Life - Vie est belle (La)

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Réalisé par : Frank Capra (1897 - 1991)
En : 1946, USA
Acteurs principaux : Lionel Barrymore (1878 - 1954), Gloria Grahame (1923 - 1981), James Stewart (1908 - 1997)
Genre(s) : conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 130 mn, NB

Critique perso :

A quoi ça pourrait ressembler, un saint américain ? L'hypothèse George Bailey est ce qu'on propose de mieux sur le marché. Tout petit déjà, il sauve son frère et un petit commerce de la noyade. Il nourrit toute sa vie des ambitions de grand explorateur, sans jamais quitter son village natal. Il devient un père de famille fidèle et honnète, tout en exerçant la profession de banquier sympa. Tant de contradictions refoulées le mènent bientôt au bord de la dépression, et là il faut quand même qu'un ange stagiaire s'y colle pour le sauver du suicide. En lui montrant -sublime trouvaille- que le monde tourne nettement plus rond avec lui que sans. Quand le conte de Noël rencontre la mauvaise conscience américaine et que Capra s'en mèle, ça devient du grand art.

Boy with Green Hair (The) - Garçon aux cheveux verts (Le)

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Réalisé par : Joseph Losey (1909 - 1984)
En : 1948, USA
Acteurs principaux : Pat O'Brien (1899 - 1983), Dean Stockwell (1936 - )
Genre(s) : conte de fées relooké /pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 82 mn, couleur

Critique perso :

Un jeune garçon se souvient du matin où il a compris qu'il était unique et seul au monde. Et, accessoirement, orphelin de guerre. Du jour au lendemain, ses cheveux ont tourné au vert pomme. Déjà que la plupart des adultes ne lui inspiraient pas confiance ; là c'est la trahison générale. Il devient rebelle et pacifiste presque malgré lui : natural-born punk ! C'est une fable, bien sûr. Une histoire aux multiples entrées et à la morale ferme et claire. Un film simple et beau comme on n'ose plus en faire.

Jour de fête

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Réalisé par : Jacques Tati (1909 - 1982)
En : 1948, France
Acteurs principaux : Jacques Tati (1909 - 1982)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /en France profonde /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 76 mn, couleur

Critique perso :

Voir "Jour de fête", c'est un peu comme feuilleter l'album d'une famille qu'on aurait pu avoir. Deux jours dans la vie d'un petit village rural de l'après-guerre, avec le facteur comme trait d'union entre toutes les individualités qui le composent. L'Amérique et le cinéma tiennent le rôle du fantasme, le manège et la fête foraine celui de l'imaginaire local, un peu plus terre à terre, le village entier celui de la famille. Quant au facteur, on n'a pas forcément envie de lui confier son courrier délicat, mais on le suivrait volontiers faire éternellement le tour du pâté de maisons en répétant "Faut voir ça !".

Oliver Twist

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Réalisé par : David Lean (1908 - 1991)
En : 1948, Angleterre
Acteurs principaux : Alec Guinness (1914 - 2000)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 116 mn, NB

Critique perso :

Par un soir d'orage, une pauvre jeune fille donne la vie à un ange blond -et rend la sienne. Le pauvre petit ange blond est élevé à l'hospice. Il passe de mains en mains -et elles sont de moins en moins propres. Jusqu'à ce qu'on reconnaisse enfin que, sous ses cheveux d'ange, coule un sang pur et bleu. Hem, comment dire, la fausse pauvreté pittoresque, c'est pas vraiment mon truc. Les portraits ne font pas trop dans la subtilité -ni le scénario d'ailleurs. Les taudis et les âmes sont cracra à souhait, il ne manque pas un accroc aux guenilles ni un coup fourré aux trognes grimaçantes. Ici tout n'est que luxure, crasse et cupidité. De la caricature pour livres d'images, gênante à force de ne pas l'être.

Down to the Sea in Ships - Marins de l'orgueilleux (Les)

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Réalisé par : Henry Hathaway (1898 - 1985)
En : 1949, USA
Acteurs principaux : Lionel Barrymore (1878 - 1954), Dean Stockwell (1936 - ), Richard Widmark (1914 - 2008)
Genre(s) : pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants /épique pas toc
Caractéristiques : 120 mn, NB

Critique perso :

Il a 12 ans, est orphelin, a été élevé par son grand-père marin sans quasiment jamais mettre un pied à terre, et passe très laborieusement son certificat d'étude grâce à l'indulgence du jury. Il ré-embarque sur un baleinier dirigé par son grand-père, qui le confie à son second qui a fait des études. Toute l’histoire, ce sera : c'est quoi la meilleure école, celle de la vie ou celle de la culture, les baleines ou les livres ? La bonne réponse, ce sera : les deux, mon capitaine ! Mais attention, on n'est pas dans un livre, justement, on est dans un film avec des hommes des vrais dedans, beaucoup d'eau, de la sueur, du sang, des larmes et des baleines (sans doute un peu fausses, elles, mais on s’en fiche). De l'aventure, du panache, des héros des vrais. Du vrai cinéma, de la vie la vraie (et inversement).

Anne of the Indies - Flibustière des Antilles (La)

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Réalisé par : Jacques Tourneur (1904 - 1977)
En : 1951, USA
Acteurs principaux : Louis Jourdan (1919 - 2015), Herbert Marshall (1890 - 1966), Jean Peters (1926 - 2000)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /du Moyen-Age à 1914 /pour petits et grands enfants /épique pas toc
Caractéristiques : 81 mn, couleur

Critique perso :

Le capitaine Providence est la terreur des navires anglais des mers du Sud. En fait, son petit nom, c'est Anne. Intrépide, cruelle, comme il sied à quelqu'un qui a été formé(e) à la meilleure école en piraterie du moment : celle de Barbe Noire. Et, effectivement, une petite dent contre les anglais. Donc, plutôt un a priori favorable à l'encontre des français. Ca se confirme lors de sa première rencontre avec un spécimen mâle de l'espèce : tout de suite, elle le fait fouetter torse nu. Mais bientôt, elle ne sait plus à quel genre se vouer. Après avoir embauché le beau frenchy, elle ne sait plus si elle doit convoiter un sabre ou une robe comme part de butin. Et ne sait plus non plus si elle doit faire confiance à son coeur ou à sa raison. Finalement, elle prouvera qu'elle en a (de la féminité) en surpassant tout le monde sur le créneau réservé aux femmes depuis la nuit des temps : le sacrifice. Anne, ma semblable, ma soeur Anne.

Limelight - Feux de la rampe (Les)

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Réalisé par : Charles Chaplin (1889 - 1977)
En : 1952, USA
Acteurs principaux : Claire Bloom (1931 - ), Charles Chaplin (1889 - 1977), Buster Keaton (1895 - 1966)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 141 mn, NB

Critique perso :

Pour un de ses avant-derniers tours de piste, Chaplin échange ses frusques de Charlot pour celles d'un certain Calvero et joue à se faire croire qu'il n'est plus qu'un tocard solitaire qui ne fait plus rire personne. Plus inquiétant encore : fidèle à son grand coeur, il sauve du suicide une charmante jeune fille, elle lui tombe dans les bras et voilà qu'il s'esquive pour laisser la place à un plus jeune (même pas plus drôle) que lui (qui pourrait même être son fils). Ca va vraiment mal pour les vieux drôles (Buster Keaton aussi, aurait besoin d'être sauvé du suicide). Le temps d'un avant-dernier tour de piste, jouons à croire qu'ils ne pourront plus jamais nous faire rire comme avant.

Vacances de M. Hulot (Les)

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Réalisé par : Jacques Tati (1909 - 1982)
En : 1953, France
Acteurs principaux : Jacques Tati (1909 - 1982)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /en France profonde /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 114 mn, NB

Critique perso :

Pour ses vacances, M. Hulot choisit les plages de St Marc, ce qui prouve déjà qu'il a très bon goût. Quand il débarque avec sa pipe, son épuisette et sa distraction, ça fait comme un courant d'air (très frais) dans la petite communauté de "l'hôtel de la plage". Avec lui, les multiples rituels banals du quotidien de ces vacanciers deviennent d'improbables aventures, de palpitantes épopées minuscules. Ce gars-là nous fait voir (et entendre) le monde autrement, nous lui en serons éternellement reconnaissante.

Moonfleet - Contrebandiers de Moonfleet (Les)

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Réalisé par : Fritz Lang (1890 - 1976)
En : 1955, USA
Acteurs principaux : Stewart Granger (1913 - 1993), Joan Greenwood (1921 - 1987), George Sanders (1906 - 1972)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /pour petits et grands enfants /épique pas toc
Caractéristiques : 87 mn, couleur

Critique perso :

Angleterre, XVIIIème siècle. John Mohune, pas plus de 7-8 ans au compteur mais le coeur noble déjà bien accroché, est à la recherche du père de substitution que lui a recommandé sa défunte maman. Il tombe sur un chef de bande douteux, l'adopte, lui apprend les bonnes manières et déniche avec lui un trésor. Pour eux deux, "the exercice was profitable". C'est un peu une fable sur les aventures d'un mouton au milieu des loups. Une histoire de pirates à pieds secs, un récit d'apprentissage et de rédemption, quelque part entre les "Liaisons dangereuses" et "L'île au trésor" (les livres). Une aventure humaine, passée en contrebande d'un récit d'aventure clasique. Un bon plan pour apprendre à trouver son chemin dans le grand labyrinthe du monde.

Night of the Hunter (The) - Nuit du chasseur (La)

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Réalisé par : Charles Laughton (1899 - 1962)
En : 1955, USA
Acteurs principaux : Lillian Gish (1893 - 1993), Robert Mitchum (1917 - 1997), Shelley Winters (1922 - 2006)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /les chocottes à zéro /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 89 mn, NB

Critique perso :

La rencontre improbable entre le western, le film noir et le conte de fées a donné ce bijou improbable, seule réalisation de son auteur (par ailleurs excellent acteur). Le diable s'est déguisé en pasteur, il a la tête de Robert Mitchum et il plaît aux dames. Il rejoue par coeur le sketch du combat entre le bien et le mal (les américains ont toujours adoré ça) à qui veut bien l'écouter. Mais c'est pour de faux. Pour de vrai, il n'est pas à quelques cadavres près pour récupérer son magot. Pour de vrai, c'est un grand loup dans la bergerie du monde de l'enfance. De ceux dont on a toujours adoré avoir peur.

King in New-York (A) - Roi à New-York

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Réalisé par : Charles Chaplin (1889 - 1977)
En : 1957, Angleterre
Acteurs principaux : Charles Chaplin (1889 - 1977)
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 105 mn, NB

Critique perso :

Le dernier monarque d'un royaume d'opérette -non, il n'a pas épousé Grace Kelly- destitué par une révolution, débarque fauché à New-York. Il y découvre la pub, l'info-spectacle et le lifting. Il comprend surtout qu'il n'a aucune leçon de démocratie à recevoir de la part d'un pays en pleine paranoïa MacCarthiste, qui assassine si bien ses petits Mozart... Amer plutôt que drôle, pas très vif et pas très léger, comme chargé déjà de tout ce qui sortira de pire des années à venir -comme nous le rappelleront, plus tard, The Truman Show et Lost in Translation. Ce roi déchu d'une époque bénie à la recherche de sa grandeur perdue est le seul pour lequel on voterait bien.

Soliti ignoti (I) - Pigeon (Le)

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Réalisé par : Mario Monicelli (1915 - 2010)
En : 1958, Italie
Acteurs principaux : Claudia Cardinale (1938 - ), Vittorio Gassman (1922 - 2000), Marcello Mastroianni (1924 - 1996), Renato Salvatori (1934 - 1988), Toto (1898 - 1967)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 111 mn, NB

Critique perso :

Vol de voiture dans les rues de Rome ; arrestation en flagrant délit. Dans la banlieue : des gamins qui jouent dans un terrain vague, quelques minables qui trafficottent comme ils peuvent. On cherche un pigeon pour prendre spontanément la place du voleur en prison. On en trouvera un pour prendre, tout aussi spontanément, sa place dans le casse du siècle. Ils sont tous là, les archétypes italiens qu'on adore : le séducteur-frimeur-froussard, le sicilien ombrageux, le pique-assiettes encombrant (et quelques autres). Ils sont tous là, aussi, les acteurs italiens qu'on adore, tout jeunes encore (et, en prime, le sublime Toto, espèce de Fernandel local). Ils sont tous là, déjà, les ressorts comiques du cambriolage mirobolant qui tourne au foirage grandiose. Retour à la source cachée de tant de plaisirs cinématographiques à venir.

Capitan (le)

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Réalisé par : André Hunebelle (1896 - 1985)
En : 1960, France
Acteurs principaux : Bourvil (1917 - 1970), Lise Delamare (1913 - 2006), Jean Marais (1913 - 1998), Maurice Schutz (1866 - 1955)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /en France profonde /pour petits et grands enfants /épique pas toc
Caractéristiques : 111 mn, couleur

Critique perso :

En ouverture, M. de Capestan -noblesse petite mais bonne- s'engage dans un assaut contre des félons. Blessé, il est sauvé puis soigné par une belle brune -puis une belle blonde (bon, on n'est pas pour autant dans Vertigo). Il va se plaindre chez le Premier Ministre -chef des félons- qui le renomme Capitan (ce qui, venant d'un italien, n'est apparemment pas très sympa). En fait, il est la réincarnation blonde de Robin des Bois, en brushing et collants rouges, comme lui impeccable à l'escrime, à l'escalade, à l'équitation et au saut à la perche. Le jeune roi Louis XIII, entouré de félons, est lui incarné par un sosie de Nicolas Sarkozy en culottes courtes. Et Bourvil, égaré là-dedans, joue avec des accents gaulliens pour parler de la grandeur de la France, et des accents gaulois pour parler aux femmes. Avec le Capitan, qui l'a engagé comme secrétaire-poète, cernés de félons, ils doivent se réfugier dans la maison de Blanche-Neige dans la forêt -pas assez loin toutefois pour éviter que le jeune roi mal entouré ne s'y égare. Je passe les détails mais je vous rassure : la République -pardon, le Roi- sera sauvé(e)...

Pouic-Pouic

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Réalisé par : Jean Girault (1924 - 1982)
En : 1963, France
Acteurs principaux : Daniel Ceccaldi (1927 - 2003), Mireille Darc (1938 - 2017), Jacqueline Maillan (1923 - 1992), Louis de Funès (1914 - 1983)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 90 mn, NB

Critique perso :

C'est avec Oscar un des plus bels exemples de la comédie bourgeoise du milieu du siècle dernier. C'est une belle mécanique un peu creuse, fondée sur une surrenchère de complots, intrigues et stratagèmes. Un décor unique : la Famille. Les motivations éternelles (de l'époque) : l'argent (beaucoup d'argent !) et le mariage des filles (les filles et les épouses sont toujours les points faibles de ces familles-là : les unes trop belles, les autres trop cruches...). Il y a toujours, aussi, un fils indigne parti en voyage à l'autre bout du monde. Et des valets qui ont perdu leur XVIIIème siècle. Les acteurs en font des tonnes. Et le pire : ça me fait toujours rire...

Gendarme de St Tropez (Le)

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Réalisé par : Jean Girault (1924 - 1982)
En : 1964, France
Acteurs principaux : Michel Galabru (1924 - 2016), Jean Lefebvre (1919 - 2004), Louis de Funès (1914 - 1983)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /nanar pur sucre /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 92 mn, NB/couleur

Critique perso :

Cruchot, un gendarme du terroir à la tagadactactique éprouvée, se voit confier, en récompense de ses zèlés services, un poste prestigieux dans la France d'en haut (mais en bas de la carte) : St Trop' ! Incorruptible, il refuse les pastis, organise des commandos contre les nudistes dans le seul but de leur coller une contravention (on se demande bien où) et réussit à ne pas croiser B.B. Bref, il multiplie les exploits et mérite toute notre estime. Point faible : une grande fifille de 20 ans qui se verrait bien, elle, héritière de milliardaire vogant sur son yatch. Il y a là-dedans du bricolage naïf, un parfum d'enfance et de sable chaud qui est comme un goutte à goutte de jouvence.

Corniaud (Le)

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Réalisé par : Gérard Oury (1919 - 2006)
En : 1965, France
Acteurs principaux : Bourvil (1917 - 1970), Louis de Funès (1914 - 1983)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 111 mn, couleur

Critique perso :

La petite madeleine des Noëls de mon enfance, le youkounkoun de mes 7 ans mérite-t-elle une revoyure ? Pourquoi pas ! Parce que c'est tout à la fois un thriller (plus Tontons flingueurs que Vertigo), un road movie (plus "guide Michelin" que Easy Rider), une satire sociale (plus The Party que Le Voleur de bicyclette) et un film de vacances (tout ce que vous voulez) et que ça tient encore très bien la route. Parce que la mayonnaise prend, grâce aux ingrédients (acteurs) de luxe qui y jouent et au rythme auquel ils sont secoués. Bon, sinon, c'est dommage, je me souviens toujours où est caché le youkounkoun, ce qui gâche tout de même un peu le suspens...

Sound of Music (The) - Mélodie du bonheur (La)

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Réalisé par : Robert Wise (1914 - 2005)
En : 1965, USA
Acteurs principaux : Julie Andrews (1935 - ), Christopher Plummer (1927 - )
Genre(s) : en avant la musique /entre Berlin et Moscou /heurs et malheurs à deux /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 174 mn, couleur

Critique perso :

Maria chante et danse au milieu des montagnes verdoyantes, façon "petite maison dans la prairie". Maria veut devenir religieuse. Mais avant, elle doit faire un stage de gouvernante chez un capitaine à la retraite de 25 ans, veuf avec 7 enfants. Elle se révèle pour ce qu'elle est : la nounou préférée des culottes courtes (à bretelles, on est en Autriche). En vrai clône de Blanche-Neige, elle fabrique des fringues pour tout le monde avec les rideaux de sa chambre (syndrôme Autant en emporte le vent typique) et invente une méthode rose-express pour tranformer sa nichée de nains en chorale de compet' (on est à Salzburg). Le père-capitaine, pas fou, l'embauche gratis à vie (il l'épouse) et se révèle pour ce qu'il est : un héros patriote anti-nazi (on est à la fin des années 30). Pour la décomposition de la haute société pré-World War II, mieux vaut voir La Règle du jeu. Pour les mauvais souvenirs du nazisme en chansons, mieux vaut voir Cabaret. Pour tout le reste, ça se lasse voir.

Fantastic Voyage - Voyage fantastique (Le)

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Réalisé par : Richard Fleischer (1916 - 2006)
En : 1966, USA
Acteurs principaux : Stephen Boyd (1931 - 1977), Arthur Kennedy (1914 - 1990), Edmond O'Brien (1915 - 1985), Donald Pleasence (1919 - 1995), Raquel Welch (1940 - )
Genre(s) : c'était demain /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 100 mn, couleur

Critique perso :

Pour une opération chirurgicale délicate, trois types sérieux et une assistante blonde sont réunis dans un petit sous-marin et, réduits à la taille d'atomes de ciron, expédiés à la seringue dans un corps humain. Transformés en nanotechnologies vivantes, ils explorent donc les mystères de l'organisme par l'intérieur. Brillante idée, propice à un dialogue surréaliste (du genre : "la troisième veine à gauche, c'est le coeur" ou, côté labo, "silence, ils sont dans l'oreille !"), à un cours de bio rigolo et, surtout, à des décors en piscine psychédéliques et inédits. Dans le rôle des ennemis de l'intérieur, les anticorps ou les globules blancs (même quand ils sont en papier collant ou en coton hydrophile) renouvellent avantageusement les panoplies d'aliens habituels. Ca ressemble un peu au voyage de Tintin sur la lune, en plus liquide et plus flashi. Sinon, peu de vertige métaphysique mais un indice tout de même : le méchant, c'est celui qui n'a pas lu Pascal.

Grande vadrouille (La)

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Réalisé par : Gérard Oury (1919 - 2006)
En : 1966, France
Acteurs principaux : Bourvil (1917 - 1970), Marie Dubois (1937 - 2014), Louis de Funès (1914 - 1983)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 132 mn, couleur

Critique perso :

Faut vraiment pas avoir regardé la télé depuis de longues années pour avoir envie d'acheter le DVD de la Grande vadrouille. C'est mon cas. Et, après 20 ans d'abstinence de ce film, je peux le dire : c'est vraiment drôle ! Qu'il passe là-dedans plein de clichés franchouillards sur l'homosexualité supposée des anglais ou le goût de l'ordre des allemands, ça ne fait aucun doute. Que son succès s'explique en partie parce qu'il a contribué à réconcilier la génération de mes parents et grands-parents avec leurs souvenirs de guerre peu glorieux, c'est fort possible. Cela n'enlève rien au plaisir de voir les grands duellistes comiques du cinéma française, dans leur numéro sado-maso favori, transformer chaque scène en sketch. Grâce à eux, un film sympathique se transforme en icône nationale.

Demoiselles de Rochefort (Les)

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Réalisé par : Jacques Demy (1931 - 1990)
En : 1967, France
Acteurs principaux : George Chakiris (1934 - ), Henri Crémieux (1896 - 1980), Danielle Darrieux (1917 - 2017), Catherine Deneuve (1943 - ), Françoise Dorléac (1942 - 1967), Gene Kelly (1912 - 1996), Jacques Perrin (1941 - ), Michel Piccoli (1925 - )
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /en France profonde /en avant la musique /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 120 mn, couleur

Critique perso :

Alors là, c'est ma drogue douce préférée, du bonheur en cube concentré ! Nourrie à bonne école (celle du Chant du Missouri, d'un Jour à New-York et de West Side Story), c'est l'histoire (entre autres) de deux soeurs jumelles (nées sous le signe que vous savez) qui rêvent de gloire, d'amour et de Paris. Il paraît que Les Hommes préfèrent les blondes mais la rousse est pas mal non plus. Il y a aussi leur mère qui (pour faire d'elles des érudites) vend des frites, leur grand-père qui retrouve un copain de régiment, des camionneurs forains, quelques artistes et quelques marchands d'art. Il y a foule à Rochefort, le temps d'un week-end éternel. Apparemment, tout est léger, aérien, coloré. On s'aime au premier regard... mais on se quitte aussi pour des broutilles. Et à y regarder de plus près, les journaux ne parlent que de guerre, un crime sadique est commis et même l'art échoue la plupart du temps à rapprocher les êtres. Heureusement, vouloir le bonheur, c'est déjà le bohneur, comme l'a fait dire Jacquot à un autre de ses personnages, quelques années avant. Et il en veut !

Oscar

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Réalisé par : Edouard Molinaro (1928 - 2013)
En : 1967, France
Acteurs principaux : Claude Gensac (1927 - 2016), Claude Rich (1929 - 2017), Louis de Funès (1914 - 1983)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 85 mn, couleur

Critique perso :

A l'origine : un vaudeville bourgeois (chantages, quiproquos et mésalliances) quoique finalement très classique (respect des 3 unités, plus celle de la famille, reconnaissances finales). Long polissage sur les planches du théâtre parisien, dans les années 60 (dans la même veine, voir aussi Pouic-Pouic). Il n'en resterait peut-être pas plus qu'un parfum de nostalgie désuette si Fufu fou furieux n'était de la partie. Boule de nerf sur ressort, il crée à jamais le personnage du bourreau rigolo, du patron irrascible et irrésistible, celui qu'on adore mépriser. Avec lui, l'excès n'est jamais en trop.

Play Time

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Réalisé par : Jacques Tati (1909 - 1982)
En : 1967, France
Acteurs principaux : Jacques Tati (1909 - 1982)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants /poésie en image
Caractéristiques : 119 mn, couleur

Critique perso :

Dans une ville qui ressemble à toutes les villes (en pire), erre un drôle de type qui ressemble à tout le monde (en plus sympa). C'est pas vraiment un héros. D'ailleurs, c'est pas non plus vraiment une histoire. En plus on le connaît, c'est M. Hulot. Il est revenu de vacances, il a l'air de chercher du boulot. Ou pas. Il a rendez-vous avec un type qu'il n'arrête pas de rater, tombe sur d'autres types qu'il ne cherchait pas du tout. Au début, à part lui, tout file droit, comme sur les plans d'un architecte. Le temps est gris-bleu, comme le paysage. Comme les bureaux. Comme les gens. Et puis, ça commence à ne plus tourner très rond (ou plutôt si, justement). Faute à l'alcool, à la musique, et à quelques autres Hulot-berlus de passage. De toute façon, c'est un film qui n'en est pas vraiment un. Plutôt une expérience, un stage de plongée en aquarium dans un autre monde qui est exactement le nôtre. Un monde qui serait bien pire, si on n'apprenait pas à le regarder -et à l'écouter- comme un M. Hulot de passage.

Peau d'âne

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Réalisé par : Jacques Demy (1931 - 1990)
En : 1970, France
Acteurs principaux : Catherine Deneuve (1943 - ), Fernand Ledoux (1897 - 1993), Jean Marais (1913 - 1998), Jacques Perrin (1941 - ), Delphine Seyrig (1932 - 1990)
Genre(s) : conte de fées relooké /en avant la musique /heurs et malheurs à deux /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 89 mn, couleur

Critique perso :

Dans le pays bleu, vit un roi très riche, grâce à un âne banquier (comme tous les banquiers). Il aime tellement sa fifille qu'il voudrait bien l'épouser. Ne cache-t-il pas une âme de bête, celui-là ? Comme cela ne se fait pas, la princesse -très belle- s'enfuit planquée dans la peau de la bête (l'âne, pas le père). Pendant ce temps, dans le pays rouge, un prince très charmant et très déprimé s'ennuit. Une fée des lilas high-tech et quelques stratagèmes permettent leur rencontre... Tous les contes donnent un mode d'emploi du bonheur. Ici, c'est clair. Les jeunes filles doivent avoir quelques peaux en réserve, avant de pouvoir montrer qu'elles sont belles à l'intérieur. Mieux vaut aussi pour elles savoir tenir une maison et faire des gâteaux. Les jeunes hommes seront bien inspirés d'écouter les roses, et de ne pas se lasser trop vite des pâtisseries. Les couples, alors, pourront se permettre de faire des projets ambitieux (faire des galipettes et fumer la pipe en cachette). Le bonheur (très flower power) du cinéphile, lui, est disponible à tout âge.

clowns (I) - Clowns (Les)

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Réalisé par : Federico Fellini (1920 - 1993)
En : 1970, Italie
Acteurs principaux : Anita Ekberg (1931 - 2015), Federico Fellini (1920 - 1993)
Genre(s) : docu (plus ou moins fiction) /du rire aux larmes (et retour) /jeu dans le jeu /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 92 mn, couleur

Critique perso :

Un matin, un petit garçon qui s'appelle Federico assiste émerveillé à l'émergence d'un chapiteau géant sous ses fenêtres. Le cirque a aussi dans ses bagages des Hercule de foire, une panthère au milieu des tigres... et des clowns. Depuis ce jour-là, le petit garçon se rend compte que son village est une piste grandeur nature. Depuis ce jour-là, il passe son temps à essayer de reproduire indéfiniment cette scène primitive. D'abord, il s'y prend façon "clown blanc", c'est-à-dire sérieux, rationnel, autoritaire -et un peu foireux. Mais où sont les clowns d'antant ? Enquête, interviews, témoignages. Ratages. Et puis, à bout d'infos exploitables, il lâche le "clown Auguste" qui est en lui au milieu d'une piste et il imagine son grandiose enterrement, dans un chaos génial qui n'appartient qu'à ses mises en scène. Intro, thèse, antithèse (la synthèse, c'est lui !) : ce type-là est vraiment le meilleur docteur possible en sciences clowneriestiques.

Parade

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Réalisé par : Jacques Tati (1909 - 1982)
En : 1974, France
Acteurs principaux : Jacques Tati (1909 - 1982)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 84 mn, couleur

Critique perso :

C'est pas vraiment un film, mais c'est du cinéma : un mélange de cirque hippy, de music-hall de l'entre deux guerres (les mimes du maître), de concert hétéroclite qui dégénère... C'est aussi un documentaire sur le monde du spectacle où les rôles entre les artistes, les techniciens et les spectateurs s'intervertissent à plaisir. A l'époque, en France, personne ne voulait plus financer Tati après la ruine de Play Time. Du coup, il a tourné ça en Suède -mais on s'en rend à peine compte, car il n'est besoin d'aucune parole pour véhiculer la fantaisie et l'émerveillement...

Star Wars: Episode IV, A New Hope - Guerre des étoiles (La)

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Réalisé par : George Lucas (1944 - )
En : 1977, USA
Acteurs principaux : Carrie Fisher (1956 - 2016), Harrison Ford (1942 - ), Alec Guinness (1914 - 2000), Mark Hamill (1951 - )
Genre(s) : c'était demain /conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /pour petits et grands enfants /épique pas toc
Caractéristiques : 125 mn, couleur

Critique perso :

Une princesse sequestrée par un grand méchant loup (RDV dans Le Retour du Jedi pour comprendre qui c'est) envoie, à défaut de bouteille à la mer, un droïde dans l'espace. Un jeune et gentil fermier du désert le récupère. Pour sauver la princesse, il devra se faire chevalier, suivre les enseignements d'un grand maître et parcourir un long chemin initiatique... Effectivement, ça se passe bien il y a très très longtemps, dans tous les livres d'images de tous les enfants du système solaire, relookés par Metropolis, Casablanca, 2001, Kurosawa et pas mal de westerns. Je saute un peu les étapes mais, à la fin, une fois la princesse récupérée, le postulant chevalier se retrouve dans un bolide volant avec une nuée de confrères, qui ne pensent tous qu'à envoyer un petit coup de feu bien placé dans une espèce de grosse ovule noire. Sacré Lucas ! Un peu plus et on n'y aurait vu que du feu (mais quel feu !).

Star Wars: Episode V, The Empire Strikes Back - Empire contre-attaque (L')

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Réalisé par : Irvin Kershner (1923 - 2010)
En : 1980, USA
Acteurs principaux : Carrie Fisher (1956 - 2016), Harrison Ford (1942 - ), Mark Hamill (1951 - )
Genre(s) : c'était demain /conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /pour petits et grands enfants /épique pas toc
Caractéristiques : 127 mn, couleur

Critique perso :

De mon avis unanime : le meilleur de la série. Celui de la découverte et de l'exploration de soi-même, cet univers perdu dans la galaxie... Comme il se doit depuis Freud, en 3 tableaux. D'abord, le désert enneigé de Hoth, où il faut affronter un monstre à longues dents et des tanks à 4 pattes. Puis les marécages de Dagobah où Luke plonge, à la recherche de la sagesse. Un maître à longues oreilles échappé du Muppet Show il rencontrera. Pendant ce temps, Han Solo explore les mystères des organismes intersidéraux et, dans un gag récurrent, échoue à passer à la vitesse supérieure en présence de la Princesse Leia. Finalement, tout le monde se retrouve presque miraculeusement à la Citée des Nuages (c'est fou comme l'univers est petit), paradis où le Maître n'est pas forcément celui qu'on croit. Perturbations dans la Force, côté obscur. Conversions massives aussi côté salles (tout aussi obscures).

Raiders of the Lost Ark - Indiana Jones et les Aventuriers de l'arche perdue

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Réalisé par : Steven Spielberg (1946 - )
En : 1981, USA
Acteurs principaux : Karen Allen (1951 - ), Harrison Ford (1942 - ), Anthony Higgins (1947 - ), Alfred Molina (1953 - )
Genre(s) : conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 115 mn, couleur

Critique perso :

En 35, c'est bien connu, les Nazis n'avaient pas grand chose d'autre à faire que fouiller le désert egyptien à la recherche de l'Arche d'Alliance mythique des Juifs, ce truc qui renferme le seul manuscrit connu de Dieu lui-même (celui que Charlton Heston a descendu du Sinaï). Les Américains, qui sentent le coup de l'arme suprème, envoient leur meilleur atout. Jones, il s'appelle Jones. Prénom : Indiana ; profession : archéologue de la mémoire occidentale, explorateur de mythes, savant et aventurier tout terrain. Une sorte de Tintin sexy, plus cuir et moins bien rasé, héritier en ligne directe d'Ulysse et de l'Homme de Rio. Toujours prêt pour un voyage au fond de lui-même, toujours là pour la bagarre contre ses fantômes. Le XXème siècle finissant s'est enfin inventé le héros qu'il aurait dû avoir.

E.T.: The Extra-Terrestrial - E.T. : L'Extra-Terrestre

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Réalisé par : Steven Spielberg (1946 - )
En : 1982, USA
Genre(s) : conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 115 mn, couleur

Critique perso :

Eliott, parfait petit américain névrosé, rencontre E.T., son double en concentré qui vient de l'espace : un parfait petit alien névrosé à tête de vieille grenouille (ou de foeutus avorté), son semblable son frère, son jouet. Ici, c'est un peu le Magicien d'Oz à l'envers : c'est l'autre, celui qui vient de la même planète que Yoda (ou de U-anus ?), qui veut rentrer at home. Au home d'Eliott, en revanche, il y a des pizzas qui trainent et de la bière dans le frigo, mais pas de père à l'horizon. Heureusement, il ne manque pas de pairs-potes, prêts à pédaler secs pour ré-expédier l'alien à l'envoyeur. On n'a jamais trouvé mieux pour dire en revoir à son enfance que de l'envoyer dans l'espace en soucoupe volante.

Tron

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Réalisé par : Steven Lisberger (1951 - )
En : 1982, USA
Acteurs principaux : Jeff Bridges (1949 - ), David Warner (1941 - )
Genre(s) : animation /c'était demain /culte ou my(s)tique /jeu dans le jeu /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 96 mn, couleur

Critique perso :

Tron, c'est un Voyage fantastique sous influence Star Wars à l'intérieur de HAL. On y suit Flynn, informaticien-donc-génial, passé de l'autre côté de l'interface graphique, faire connaissance avec la virtualité réelle. Transformé en avatar à son image, il se retrouve condamné à combattre les algorithmes-gladiateurs qu'il a lui-même conçus, afin de neutraliser le Great Master Control, un ex-programme d'échecs qui a buggé mégalo. Bon, pour les explications sur l'architecture de Von Neumann, je conseille plutôt mon poly de cours. Mais aucun informaticien -et aucun spectateur- ne peut être insensible à la poésie d'une discussion -forcément un peu binaire- avec un bit errant, ou aux éclairs bleutés d'une donnée en transit dans les mornes plaines numériques.

Star Wars: Episode VI, Return of the Jedi - Retour du Jedi (Le)

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Réalisé par : Richard Marquand (1938 - 1987)
En : 1983, USA
Acteurs principaux : Carrie Fisher (1956 - 2016), Harrison Ford (1942 - ), Mark Hamill (1951 - )
Genre(s) : c'était demain /conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /pour petits et grands enfants /épique pas toc
Caractéristiques : 135 mn, couleur

Critique perso :

D'abord : libérer Han et Leïa de la bave d'une grosse limace lubrique qui les retient prisonniers. Ensuite, recueillir les dernières paroles de son petit grand maître vénéré, avant de participer à des courses de motocyclette volante en pleine forêt. Enfin, détruire l'étoile noire nouvelle version (cf. La Guerre des étoiles : le propre des méchants, c'est qu'ils manquent d'imagination) grâce à une armée de Teddy Bears, tout en réglant son Oedipe à coup de sabre laser. Pas de tout repos, d'être un apprenti Jedi, surtout quand on n'a pas la carrure d'un Hercule. Le mythe fait un peu place à un catalogue qui se parodie lui-même. La suite va manquer de méchants. On va s'ennuyer. On regrette déjà la série...

Indiana Jones and the Last Crusade - Indiana Jones et la dernière croisade

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Réalisé par : Steven Spielberg (1946 - )
En : 1989, USA
Acteurs principaux : Sean Connery (1930 - ), Harrison Ford (1942 - ), River Phoenix (1970 - 1993)
Genre(s) : conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 127 mn, couleur

Critique perso :

C'est un peu comme dans le Parrain II : pour comprendre la suite, revenons d'abord aux sources. Indiana, donc, a été jeune, et il a eu un père (sans doute aussi une mère, mais les personnages féminins n'ont jamais été le point fort de la série). Il a tout appris de lui, et puis il a développé son style perso, plus décontracté. Ils sont fachés, ils sont restés rivaux en tout. Or, là, le Père, qui était parti tout seul à la quête du Graal, a été intercepté par des méchants. Au programme du jeu de piste pour le retrouver : visite guidée des égouts de Venise, détour par un châteaux hanté par les Nazis, crochet par Berlin pour récupérer un autographe du Fuhrer, avant de retrouver le bon vieux désert biblique de l'épisode 1. Là, pour avoir le droit de rencontrer un père Fouras de 750 ans environ, il faudra encore résoudre quelques énigmes. On se doute assez tôt que, de toute façon, le père, le fils (et le saint esprit cinématographique) auront droit à l'immortalité des légendes.

Edward Scissorhands - Edward aux mains d'argent

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Réalisé par : Tim Burton (1958 - )
En : 1990, USA
Acteurs principaux : Johnny Depp (1963 - ), Vincent Price (1911 - 1993), Winona Ryder (1971 - ), Dianne Wiest (1948 - )
Genre(s) : conte de fées relooké /pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 105 mn, couleur

Critique perso :

D'un côté, l'Amérique tranquille des banlieues cossues : parcelles identiques, façades pastel, grosses voitures et jardinets bien entretenus. L'endroit est habité par une peuplade de desperate housewises expertes en cosmétiques, entre qui la moindre info circule à la vitesse du téléphone. De l'autre côté, l'imaginaire tourmenté des cauchemars gothiques : un chateau mystérieux, un inventeur fou, sa créature inachevée qui se cache dans le grenier... (elle s'appelle Edward, c'est un Pinocchio de cuir et de fer, un éternel enfant blessé). Comment ces deux enfances-là pourraient-elles bien s'entendre et s'apprivoiser ? Laquelle, d'ailleurs, a le plus besoin de l'autre ? Invention en direct d'une nouvelle poésie, d'un nouveau mythe.

Jacquot de Nantes

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Réalisé par : Agnès Varda (1928 - )
En : 1991, France
Genre(s) : conte de fées relooké /en France profonde /en avant la musique /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 118 mn, NB/couleur

Critique perso :

Ce petit garçon, mes parents auraient pu le rencontrer chez le sabotier de la Chapelle-Basse-Mer (où ils sont nés). Et, à quelques années près, ça aurait pu être la caméra pour amateurs de mon frère (mon premier prof de cinéphilie) qu'il aurait acheté dans la boutique du passage Pommeraye. C'est un pote de mon autre frère qui lui joue du saxo. Autant dire que j'ai toutes les raisons d'adorer ce film et que je l'adore. C'est le rêve d'une enfance que j'aurais pu avoir, c'est l'enfance d'un rêve de cinéma qui m'a donné du bonheur. Il avait de la chance, Jacquot : il a passé ses premières années à regarder les films qu'il allait faire plus tard. Pas la peine d'être malheureux pour avoir des choses à raconter, il faut juste avoir le regard qui passe à travers le rideau des guignols, les colonnades du théâtre et l'écran à fantasmes. La vraie vie, c'est juste du cinéma en un peu moins bien.

The Nightmare Before Christmas - Etrange Noël de Monsieur Jack (L')

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Réalisé par : Tim Burton (1958 - )
En : 1993, USA
Genre(s) : animation /conte de fées relooké /en avant la musique /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 76 mn, couleur

Critique perso :

Au pays d'Halloween, Jack est le roi. C'est lui le meilleur organisateur de réjouissances macabres, de défilés cauchemardesques et de fiestas lugubres. Au pays d'Halloween, aucun fantôme et aucun monstre ne peut se passer de lui. Mais Jack s'ennuie un peu, et il tombe un jour sur un rêve auquel il n'avait jamais pensé : le pays de Noël, ses guilandes, ses bonbons, ses cadeaux, et son petit papa tout rouge. Noël, voilà enfin un boulot à sa hauteur ! Jack étudie scientifiquement la question et se met au turbin de devenir un autre, entrainant tout le village d'Halloween dans son sillage. Bon, évidemment, ça swingue mieux chez les freaks que chez les enfants sages. Et évidemment, (proverbe burtonnien), le choc des cultures fait souvent des pots cassés.

Wallace & Gromit

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Réalisé par : studios Aardman
En : 1995, Angleterre
Genre(s) : animation /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 83 mn, couleur

Critique perso :

C'est le couple le plus totally british du cinéma : un célibataire, aventurier pantouflard et excentrique, et son chien technico-intello -on ne sait pas trop lequel est le maître de l'autre. Ils sont spécialisés dans la conception/réalisation de machines extravagantes et néanmoins parfaitement opérationnelles : fusée lunaire à pédale, pantalon mécanique, canon à porridge, tricotteuse à moutons... L'attirail de James Bond au service de la plus royale banalité. Ils ne parlent pas beaucoup et leurs motivations sont parfois obscures : en gros, ils se compliquent la vie pour se la rendre plus facile. Et ils adorent le fromage, ce qui excuse et justifie tout. Les acteurs sont épatants, ils sont en pâte à modeler. Il se pourrait bien que ceux qui tirent les ficelles (enfin, qui tordent le caoutchou) soient, eux-aussi, de géniaux créateurs.

Kuch Kuch Hota Hai

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Réalisé par : Karan Johar (1972 - )
En : 1998, Inde
Acteurs principaux : Kajol (1974 - ), Shahrukh Khan (1965 - ), Anupam Kher (1955 - ), Rani Mukherjee (1978 - )
Genre(s) : Bollywooderie /en avant la musique /heurs et malheurs à deux /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 177 mn, couleur

Critique perso :

Il y a 9 ans, comme l'apprend la fille qu'ils n'ont pas eu ensemble, Rahul et Anjali étaient les meilleurs amis du monde (mais c'était toujours elle qui gagnait au basket). Et puis, maman est arrivée. Et puis, la fifille est née et maman est morte (je ne révèle aucun secret, c'est au début). Il serait temps de retrouver la trace d'Anjali... Ca tombe bien : elle s'est laissée pousser les cheveux et, de garçon manquée, est devenue une fille très réussie. Avant de se marier, elle doit s'occuper toute seule d'une centaine de gamins dans un camp de vacances... Moitié "college movie", moitié film de colo : le public visé est plutôt jeune. Habilement construit, c'est un plaidoyer sympatoche pour la diversité des sentiments (amour-amitié, relations triangulaires) qui s'arrête juste au seuil de plus grandes audaces (le réalisateur serait un peu gay que ça n'étonnerait personne). Sympa-pa-toc, donc.

Chicken run

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Réalisé par : studios Aardman
En : 2000, Angleterre
Genre(s) : animation /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 81 mn, couleur

Critique perso :

Ca y est, les poules ont des dents ! Et en plus, elles parlent... On dirait même qu'elles ont été nourries au grain du cinéma américain (genre "Grande évasion", E.T. et autres Indiana Jones). Pourtant, tout ce qu'on attend d'elles, c'est qu'elles pondent des oeufs. Et, au grand désespoir de certaines, ça ne vole pas très haut, dans le poulailler. Mais tout espoir n'est pas perdu : voici justement le coq Rocky (un américain, un vrai) qui leur tombe du ciel pour leur apprendre à prendre de l'altitude. Juste au moment où la triste réalité du monde extérieur commence à se faire jour : les hommes (enfin, surtout les anglais, il faut bien le dire) sont de grands amateurs de tourtes au poulet... Avant que les créateurs de Wallace & Gromit s'en mêlent, on n'aurait jamais cru que des êtres de pâte à modeler pouvaient être aussi bons comédiens.

Siu lam juk kau - Shaolin soccer

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Réalisé par : Stephen Chow (1962 - )
En : 2001, Chine-Hong-Kong
Acteurs principaux : Stephen Chow (1962 - )
Genre(s) : animation /du rire aux larmes (et retour) /jeu dans le jeu /pour petits et grands enfants /vers le soleil levant
Caractéristiques : 87 mn, couleur

Critique perso :

C'est une sorte de Trézeguet à moustache : un soir de finale, il a foiré le pénalty qui tue. Les supporters n'ont pas pardonné à sa jambe d'avoir flanché... Mais la défunte jambe en or s'est, semble-t-il, réincarnée quelques années plus tard dans la chaussure (pourtant pas très fraîche) d'un SDF adepte du Kung-fu. Le Kung-fu, c'est une discipline exigeante et efficace, un truc capable de changer la vie. Le seul probème, semble-t-il, c'est qu'il ne nourrit pas son homme (ni sa femme). Pourtant, avec une équipe de tocards bien initiés à ses mystères, tous les espoirs de revanche sont permis... Tex Avery s'est, semble-t-il, converti à Bouddha et réincarné quelque part en Chine à la fin du XXème siècle. Il a bien fait.

Spider-man

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Réalisé par : Sam Raimi (1959 - )
En : 2002, USA
Acteurs principaux : Willem Dafoe (1955 - ), Kirsten Dunst (1982 - ), Tobey Maguire (1975 - ), Cliff Robertson (1923 - 2011)
Genre(s) : New York - New York /animation /conte de fées relooké /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 121 mn, couleur

Critique perso :

A priori, c'était pas trop mon style (j'avais acheté le DVD pour mon neveu, mais il l'avait déjà...). Mais cette n-ème variation cinématographique sur le thème du super-héros pourrait bien, finalement, être un peu moins gratuite que beaucoup d'autres. La métamorphose de Peter Parker en Spider-man est clairement une métaphore de l'adolescence. Les difficultés qu'il rencontre sont celles de son entrée dans le monde des adultes, et rendent sa maladresse touchante. La morale (avec le pouvoir, viennent les responsabilités) n'est pas bouleversante ; on la trouvait déjà dans Qu'elle était verte ma vallée. Mais le film raconte surtout les difficultés d'un jeune homme à "tisser des liens" (sociaux) avec ses semblables et à se sentir solidaire de leur monde. New York, on commence à le savoir, se prète merveilleusement bien au paradoxal rêve aérien de ce petit animal humain, trop humain...

Big Fish

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Réalisé par : Tim Burton (1958 - )
En : 2003, USA
Acteurs principaux : Steve Buscemi (1957 - ), Marion Cotillard (1975 - ), Albert Finney (1936 - ), Jessica Lange (1949 - ), Ewan McGregor (1971 - )
Genre(s) : conte de fées relooké /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 125 mn, couleur

Critique perso :

Quand un pêcheur mythomane raconte sa dernière pêche, et qu'il est meilleur mythomane que pêcheur, ça peut devenir une épopée fantastique, une aventure fabuleuse. Edward est comme ça : il n'a pas de mains d'argents (il en a pourtant vendues) mais sa parole est d'or. Son don à lui, c'est de transformer en mythe le moindre épisode de sa petite vie tranquille - et d'énerver son matérialiste de fils. Edward est très malade, le fils et sa femme enceinte sont à son chevet, ils ont enfin le temps de se refiler le seul héritage familial qui vaille : des histoires, encore des histoires. Des histoires en images, parce que c'est ce que son pays a inventé de mieux. Quand un cinéaste mythomane, aussi bon cinéaste que mythomane, raconte à quel point il aime les histoires (de cinéma), ça peut devenir un film fantastique, une oeuvre fabuleuse.

Kung fu - Crazy Kung-Fu

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Réalisé par : Stephen Chow (1962 - )
En : 2004, Chine-Hong-Kong
Acteurs principaux : Stephen Chow (1962 - )
Genre(s) : animation /conte de fées relooké /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants /vers le soleil levant
Caractéristiques : 95 mn, couleur

Critique perso :

La petite cour chinoise ressemble à toutes les petites cours chinoises. Elle a ses artisans qui bossent, ses gamins qui trainent, son linge qui sèche. Sa proprio pas commode. Mais quand des yakuzas plus ou moins authentiques pointent le bout de leur tatouage, des grands maîtres du kung-fu sortent de leur arrière-boutique sans prévenir. Derrière chaque glandu, il y a peut-être un grand sage de la main de Bouddha qui sommeille. Le film est une sorte de Matrix à la puissance cartoon, une fête de la baston à l'asiatique revisitée par la comédie musicale, un conte à la Sergio pour de rire, à la surrenchère irrésistible. Derrière chaque plan, il y a peut-être une trouvaille comique et acrobatique qui sommeille.

Corpse Bride - Noces funèbres (Les)

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Réalisé par : Tim Burton (1958 - )
En : 2005, USA
Genre(s) : animation /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /conte de fées relooké /en avant la musique /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 77 mn, couleur

Critique perso :

Victor est un jeune garçon timide, maladroit et raffiné. Fils de nouveaux riches. Victoria est une jeune fille pâle, délicate et sensible. Fille de nobliaux ruinés. Les parents ont décidé d'unir leurs intérêts, et leurs enfants, qui ne se connaissent mais ont tout pour se plaire. Ils se plaisent, tout va bien. Trop bien. Victor est tellement empoté qu'il foire sa répet' de la cérémonie du mariage, met le feu à sa (future) belle-mère et trouve le moyen d'épouser pour de vrai-faux une inconnue morte et enterrée depuis longtemps (qui a tout de même de beaux restes). C'est là qu'est l'os. Il se retrouve malgré lui embarqué dans le royaume des morts, beaucoup plus fun que celui des vivants. Ca swingue appremment pas mal, au dernier sous-sol. La vie, les désirs et la réalité ont toujours au moins deux faces, pas facile de choisir son camp. Pas dur en revanche de classser ce film-là dans le camp des très bons.

Wallace & Gromit in The Curse of the Were-Rabbit - Wallace & Gromit et le Mystère du lapin-garou

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Réalisé par : studios Aardman
En : 2005, Angleterre
Genre(s) : jeu dans le jeu /les chocottes à zéro /pour petits et grands enfants /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 85 mn, couleur

Critique perso :

Ca se passe dans une petite communauté de la campagne anglaise, qui ne vit que pour son prestigieux concours annuel de grosses légumes. Cette année, la récolte miraculeuse semble menacée par une attaque coordonnée de hordes de lapins affamés. Heureusement, Wallace & Gromit, inventeurs omni-compétents, veillent. Mais ce serait négliger un peu vite que, derrière le moindre sujet vivant de sa Gracieuse Majesté, sommeille un Mr. Hyde-Hulk ou un Jack-Dorian Gray Kong, animal à poils longs et à idées courtes, éventreur (de citrouilles) et trucideur (de carottes). Après avoir acclimaté la haute technologie et le film noir à la mortelle banalité des provinces britishs, voilà que Wallace et son chien laissent le thriller envahir leur potager, et le monstre végétarien dévoiler la monstruosité carnivore de ses concitoyens. Les anglais ont trouvé le(s) superhéro(s) en pantoufles à la hauteur de leur flegme immortel.

Paprika

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Réalisé par : Satoshi Kon (1963 - 2010)
En : 2006, Japon
Genre(s) : animation /c'était demain /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /jeu dans le jeu /pour petits et grands enfants /vers le soleil levant
Caractéristiques : 90 mn, couleur

Critique perso :

C'est une invention géniale qui met le feu aux neurones. Ca vient d'un labo high tech peuplé de geeks à un stade plus ou moins avancé. Ca contient la clé du passage secret qui permet de passer à travers tous les écrans (des rêves, des ordinateurs et des salles de cinema). Ca a la forme d'un point d'interrogation et ça répond à la question qui tue : qu'est-ce qu'il se passe dans une tête ? C'est une espèce de caméra-scanner connectée direct sur l'esprit, qui renvoie des images de l'âme en action. Evidemment, la chose intéresse pas mal de monde : des flics, des psys, des scientifiques, des artistes et des cinglés. Et éventuellement, ceux qui sont un peu tout ça à la fois. Evidemment, la chose rend fou. Et comme elle libère les doubles inconscients de ses utilisateurs, ça fait du (pas si) beau monde à s'agiter derrière le miroir du réel. Petite visite sans guide et sans filet au pays des mondes parralèles : vertiges aléatoires garantis, troubles en tous genres aussi.

Where the Wild Things Are - Max et les Maximonstres

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Réalisé par : Spike Jonze (1969 - )
En : 2009, USA
Acteurs principaux : Catherine Keener (1959 - )
Genre(s) : conte de fées relooké /jeu dans le jeu /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 101 mn, NB

Critique perso :

Max, 10 ans, toutes ses dents et pas mal de morgue, n'est pas content de sa chieuse de petite soeur, ni de sa gentille maman débordée. Un soir, il s'enfuit de chez lui en costume de (petit gentil) loup, et se retrouve au pays des (grands méchants) monstres gentils : une île peuplée uniquement de maximonstres. Les maximonstres, c'est des peluches géantes anthropophages qui vivent en tribus anarchiques dans les bois -un beau ça en pagaille, quoi. Après épreuve initiatique de rigueur, il est élu roi de la bande, chargé des opérations militaires -un petit moi en construction, quoi. Avant, of course, de retrouver sa bienveillante famille inquiète -le surmoi qu'il lui faut pour grandir. Un gentil petit film pour petits grands enfants, avec un petit Freud dedans.

Illusionniste (L')

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Réalisé par : Sylvain Chomet (1963 - )
En : 2010, France
Acteurs principaux : Jacques Tati (1909 - 1982)
Genre(s) : animation /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 80 mn, couleur

Critique perso :

Dans son dernier rôle -très posthume- Jacques Tati est transformé en cartoon mais il joue pourtant sous son vrai nom (Tatischeff) et exerce quasiment son vrai métier (artiste de music-hall itinérant). Le film est tiré d'un de ses scénarios, comme le rêve de quelqu'un dessiné par quelqu'un d'autre. C'est l'histoire d'un artiste, donc, trop grand pour son pantalon et égaré par les circonstances dans les brumes écossaises. Comme un lapin vit dans son chapeau, une Alice en devenir le choisit pour père adoptif et le suit à Glasgow à la recherche de son avenir, alors que lui n'en a plus beaucoup en réserve. Ils croisent pas mal de trognes burinées par la brise et par la vie, ivres d'art, de solitude ou de whisky. Il se passe entre eux comme la transmission de quelque chose qu'ils ont perdu ou jamais eu, la grâce silencieuse et délicate d'une aquarelle. Pour la beauté des gestes, des gens et des atmosphères qui changent, pour la beauté tout court.

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