Soit disant que, pendant World War II, le monde du spectacle a contribué à l’effort de guerre en s’occupant d’une cantine-salle de spectacle réservée aux GI en plein New York. Soit disant qu’on pouvait y croiser plein de people du théâtre ou du cinéma : les vaguement connus faisaient le service, les has been le ménage, les stars le spectacle ou le management en coulisse. Gros régiment de jeunes filles pour faire -heu…- la conversation. Enfin, quand on dit gens « connus » ou « stars » dans le personnel, c’est avec les critères des bobos américains de l’époque : au regard d’un(e) français(e) même extrêmement cinéphile d’aujourd’hui (au hasard : moi), c’est tout juste si on en reconnait deux ou trois. On a plutôt l’impression d’assister à une interminable soirée « Maritie et Gilbert Carpentier » (désolée, ça en dit long sur mon âge : disons Drucker pour les plus jeunes) avec vagues intrigues pour faire patienter entre deux shows. Réservé aux historiens du music hall, ou aux masos de la cinéphilie.
Les chansons, ça peut aider à consoler les chagrins d'amour. Ca permet de ne pas craindre la pluie, d'espérer aller au-delà des
arcs-en-ciel. Mais de là à se confronter avec l'Allemagne nazie, c'est une autre paire de manchettes... C'est pourtant ce que tente ce film, à travers la petite histoire de Sally, chanteuse de cabaret et de son collocataire Brian, étudiant anglais, et de quelques autres. Evidemment, depuis l'
Ange bleu plus personne ne s'étonne de trouver, dans les cabarets allemands, des dames avec des jambes interminables. Mais les parenthèses musicales très désenchantées qui ponctuent le récit n'ont plus à offrir que leurs sarcasmes ironiques et grinçants. Les derniers petits ilôts d'innocences sont menacés par une grande vague brune. Chantons sous le 3ème Reich, pendant qu'il en est encore temps...