Les 775 films en DVD d'Isabelle
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moi
film(s) dont dont le titre courant en français commence par la lettre 'O'

15 réponses classées par ordre alphabétique


Obsession

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Réalisé par : Brian De Palma (1940 - )
En : 1976, USA
Acteurs principaux : Geneviève Bujold (1942 - ), Cliff Robertson (1923 - 2011)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /heurs et malheurs à deux /jeu dans le jeu /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 98 mn, couleur

Critique perso :

Monsieur aime les belles choses : sa maison, son épouse, les églises de Florence (où il l'a connue) et la fille qu'ils ont faite ensemble. Tout irait parfaitement dans le meilleur des paradis possibles s'il était un peu moins riche. Kidnapping de l'épouse et de la fille, demande de rançon, intervention de la police qui foire : il perd tout (sauf sa maison). Seize ans plus tard, il est toujours riche, de nouveau à Florence et face au sosie de son épouse décédée. On rembobine le film, la copie sera-t-elle meilleure que l'originale ? Ce remake sur les remakes pompe explicitement Vertigo, Rebecca, Marnie et quelques autres, en un poil plus pervers, dans l'esthétique kitsch des années 70 parfois au bord du ridicule (et pas toujours du bon côté du bord). Il se prendrait pas pour la réincarnation du gros bonhomme du cinéma, le De Palma ? C est son obsession à lui...

Oktyabr - Octobre

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Réalisé par : Sergei M. Eisenstein (1898 - 1948)
En : 1928, Russie
Genre(s) : entre Berlin et Moscou /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale ! /épique pas toc
Caractéristiques : 95 mn, NB

Critique perso :

Pour célébrer en images le 10ème anniversaire de sa Révolution, la Russie ne pouvait, évidemment, que faire appel à lui. Pour l'occasion, il se démène : il remplit ses images de textes, accumule les signes, plante des forêts de symboles. Il filme des hommes vides (les réacs) qui se transforment en pantins, et des hommes pleins d'idéal (les bolchéviques) qui se transforment en statues pour l'éternité. Il filme Lenine qui parle à la tribune et la foule qui envahit le palais de Pétersbourg comme autant d'idéogrammes sur l'écran blanc de l'Histoire (il semblerait que Trotsky, lui, ait été coupé au montage de la révision historique). Jamais un film muet n'aura été aussi plein de paroles de concepts.

Birds (The) - Oiseaux (Les)

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1963, USA
Acteurs principaux : Tippi Hedren (1931 - ), Rod Taylor (1930 - 2015)
Genre(s) : les chocottes à zéro
Caractéristiques : 119 mn, couleur

Critique perso :

Deux histoires pour le prix d'un film ! D'abord, une parade de séduction raffinée entre deux grands enfants en costume d'adulte qui sortent le grand jeu. Et puis, là-dessus, de drôles d'oiseaux menaçants se mettent à assombrir sérieusement le ciel et l'avenir du petit village de bord de mer qui sert de décor. Evidemment, Hitchcock n'explique rien, ne force aucune interprétation symbolique de cet étrange rapprochement ; mais nous, pauvres humains, nous ne pouvons pas nous empêcher d'essayer de faire du sens avec tout ça : violence sexuelle, étrangeté du monde, rebellion de la nature, défi à la raison et au contrôle... On est attaqué en plein inconscient, on a compris quelque chose et on ne sait pas quoi, c'est le pouvoir des grands films.

Oliver Twist

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Réalisé par : David Lean (1908 - 1991)
En : 1948, Angleterre
Acteurs principaux : Alec Guinness (1914 - 2000)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 116 mn, NB

Critique perso :

Par un soir d'orage, une pauvre jeune fille donne la vie à un ange blond -et rend la sienne. Le pauvre petit ange blond est élevé à l'hospice. Il passe de mains en mains -et elles sont de moins en moins propres. Jusqu'à ce qu'on reconnaisse enfin que, sous ses cheveux d'ange, coule un sang pur et bleu. Hem, comment dire, la fausse pauvreté pittoresque, c'est pas vraiment mon truc. Les portraits ne font pas trop dans la subtilité -ni le scénario d'ailleurs. Les taudis et les âmes sont cracra à souhait, il ne manque pas un accroc aux guenilles ni un coup fourré aux trognes grimaçantes. Ici tout n'est que luxure, crasse et cupidité. De la caricature pour livres d'images, gênante à force de ne pas l'être.

Olvidados (Los)

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Réalisé par : Luis Bunuel (1900 - 1983)
En : 1950, Mexique
Genre(s) : pas drôle mais beau /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 80 mn, NB

Critique perso :

Les oubliés du titre, ce sont les enfants des rues de Mexico. Les adultes, ici, sont absents, aveugles ou épuisés de travaux domestiques. La seule loi qui tienne est celle du plus fort de la bande. Or, il s'appelle Jaibo et il sort de prison, ce qui ne présage rien de bon... Mais on est chez Bunuel, pas dans le néo-réalisme : la peinture de la misère se teinte de symbolisme et la figuration des rêves et des fantasmes n'est pas oubliée. Le poids du destin et l'injustice subie par l'enfance sacrifiée n'en est que plus puissante. Dur dur, sobre et beau...

Shadow of a Doubt - Ombre d'un doute (L')

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1943, USA
Acteurs principaux : Joseph Cotten (1905 - 1994), Teresa Wright (1918 - 2005)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 108 mn, NB

Critique perso :

Au commencement, Dieu créa la famille américaine moyenne. Et puis, le petit dernier, avec son premier vélo, fit une chute et se fractura le crâne. Devenu grand, il est parti vivre ailleurs, a fait d'autres bêtises. Il rêve de veuves joyeuses. Il s'appelle Charlie. Un jour, il revient hanter le foyer de sa grande soeur qui, elle, a su (re)constituer une parfaite famille américaine moyenne (avec maison typique, jardin, garage, mari et enfants), et dont la fille aînée s'appelle Charlie, en hommage à l'enfant prodige. L'ange déchu parviendra-t-il à pervertir l'ange ingénue qui porte son nom ? Après avoir sérieusement écorné les joies matrimoniales (cf. ses premiers films américains), Hitchcock introduit un soupçon de Soupçons dans le paradis familial.

They Shoot Horses, Don't They ? - On achève bien les chevaux

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Réalisé par : Sydney Pollack (1934 - 2008)
En : 1969, USA
Acteurs principaux : Bruce Dern (1936 - ), Jane Fonda (1937 - )
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 120 mn, couleur

Critique perso :

Un marathon de danse : il n'y a que les américains en plein crise pour inventer un truc pareil. Ca se joue en couple, le but est de tenir debout le plus longtemps possible en bougeant les pieds (10mn de pause toutes les 2h). Les meilleurs tiennent plus d'un mois. Moi qui serais plutôt assez douée pour les marathons de sommeil, c'est une des pires tortures que je puisse imaginer. Ces jeux du cirque modernes, scénarisés par la misère et la bêtise, attirent le gratin de Hollywood (comme spectateurs) et les cramés du rêve américain (comme concurrents). On suit le parcours d'un couple de hasard : un cow-boy égaré en ville et une poupée pleine de rage qui fait non non non. Quelques flash forward de mauvaise augure laissent présager très tôt que ces losers qui n'ont plus que leur fatigue à vendre peuvent tomber encore plus bas. Métaphore cruelle d'à peu près tout ce qu'il y a de pire dans le monde occidental...

On connaît la chanson

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Réalisé par : Alain Resnais (1922 - 2014)
En : 1997, France
Acteurs principaux : Pierre Arditi (1944 - ), Sabine Azéma (1949 - ), Jean-Pierre Bacri (1951 - ), Jane Birkin (1946 - ), Nelly Borgeaud (1931 - ), André Dussolier (1946 - ), Agnès Jaoui (1964 - ), Lambert Wilson (1958 - )
Genre(s) : Paris /du rire aux larmes (et retour) /en avant la musique /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 120 mn, couleur

Critique perso :

Ce n'est pas une comédie musicale mais il y a des chansons, ou plutôt des morceaux de tubes de variété mimés en play-back par les acteurs. L'histoire ? Un vaudeville qui ne dit pas son nom, quelques péripéties dérisoires dans la vie d'une demi-douzaine de bobos parisiens plus ou moins névrosés-dépressifs, mais suffisamment bien éduqués pour faire bonne figure. En public, ils soutiennent des thèses ou causent crise du chômage ou de l'immobilier. Ils se font la cour à l'ancienne. Mais c'est Sylvie Vartan, France Gall ou Alain Bashung qui chantent sur la BO de leurs petits cinémas intérieurs. Resnais pose sur ce petit monde un regard d'entomologiste compatissant. Depuis Maupassant, on sait que le bonheur n'est pas gai -mais la dépression des autres, des fois, oui...

On purge bébé

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Réalisé par : Jean Renoir (1894 - 1979)
En : 1931, France
Acteurs principaux : Fernandel (1903 - 1971), Michel Simon (1895 - 1975)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 62 mn, NB

Critique perso :

Une pochade de Feydeau, scatologique et misogyne, jouée entre potes et tournée en quelques jours : drôle de débuts pour une carrière comme celle de Renoir. Scènes de la vie bourgeoise et conjugale, fin XIXème. Pour une fois, pas d'amant dans le placard, mais une femme qu'on voudrait bien y mettre (au placard). Une histoire de commande de pots de chambre pour l'armée française qui interfère avec la constipation passagère du fiston capricieux. Michel Simon en notable mielleux (et cocu of course). Première apparition de Fernandel. Premier film parlant de son auteur, comme le babillage émerveillé de quelqu'un qui vient d'apprendre à parler. Un petit galop d'entrainement avant de passer aux choses sérieuses...

Clockwork Orange (A) - Orange mécanique

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Réalisé par : Stanley Kubrick (1928 - 1999)
En : 1971, Angleterre
Acteurs principaux : Malcolm McDowell (1943 - )
Genre(s) : c'était demain /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 137 mn, couleur

Critique perso :

C'est une espèce de "Crime et chatiment" qui aurait été transposé quelques années après que le Dr Folamour ait pris le pouvoir. Le héros s'appelle Alexandre le Large, c'est donc un explorateur de territoires inconnus. Ses drogues préférées ont pour nom : sexe, violence et Beethoven. Forcément, ça finit par mal tourner. La société policière en fait le cobaye d'un nouveau traitement de choc contre le mal : en psycho, ils l'appellent le "conditionnement opérant" ; ça marche assez bien avec les rats et les chiens. Alex est "guéri". Effet de bord non désiré, il est aussi dégoûté de Beethoven -mais pas de Singin' in the Rain, ce qui lui causera des ennuis à sa sortie de prison. Son enfer est pavé des meilleures intentions gouvernementales. Et la société, elle, ne sera jamais guérie de ses démons... Encore une magistrale et impressionnante leçon signée du maître.

Orlando

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Réalisé par : Sally Potter (1949 - )
En : 1992, Angleterre
Acteurs principaux : Lothaire Bluteau (1957 - ), Tilda Swinton (1960 - ), Billy Zane (1966 - )
Genre(s) : culte ou my(s)tique /du Moyen-Age à 1914 /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 94 mn, couleur


Orphée

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Réalisé par : Jean Cocteau (1889 - 1963)
En : 1949, France
Acteurs principaux : Maria Casares (1922 - 1996), Henri Crémieux (1896 - 1980), Marie Déa (1912 - 1992), Jean Marais (1913 - 1998), François Périer (1919 - 2002)
Genre(s) : conte de fées relooké /pas drôle mais beau /poésie en image
Caractéristiques : 112 mn, NB

Critique perso :

Rien de plus casse-gueule que le genre mythico-poétique. C'est comme la traversée des miroirs : ça passe ou ça casse ! mais Cocteau est un expert en passage de miroirs... Il nous peint un Orphée de mauvaise humeur. C'est un poète, mais boudé par St Germain-des-prés (un comble, à l'époque). Il aime la mort (l'immortalité ?) plus que sa femme Euridyce. Et l'inspiration tombée du ciel (par ondes radio) plus que la vie quotidienne. Des deux côtés du miroir, deux mondes se contemplent sans se reconnaître... L'abîme symbolique guette, mais la noyade dans le ridicule est évitée haut la main. S'il y a vertige, ce serait pluôt vers le haut...

Oscar

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Réalisé par : Edouard Molinaro (1928 - 2013)
En : 1967, France
Acteurs principaux : Claude Gensac (1927 - 2016), Claude Rich (1929 - 2017), Louis de Funès (1914 - 1983)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 85 mn, couleur

Critique perso :

A l'origine : un vaudeville bourgeois (chantages, quiproquos et mésalliances) quoique finalement très classique (respect des 3 unités, plus celle de la famille, reconnaissances finales). Long polissage sur les planches du théâtre parisien, dans les années 60 (dans la même veine, voir aussi Pouic-Pouic). Il n'en resterait peut-être pas plus qu'un parfum de nostalgie désuette si Fufu fou furieux n'était de la partie. Boule de nerf sur ressort, il crée à jamais le personnage du bourreau rigolo, du patron irrascible et irrésistible, celui qu'on adore mépriser. Avec lui, l'excès n'est jamais en trop.

Oublie-moi

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Réalisé par : Noémie Lvovsky (1964 - )
En : 1994, France
Acteurs principaux : Valeria Bruni Tedeschi (1961 - ), Emmanuelle Devos (1964 - ), Laurent Grévill (1961 - ), Emmanuel Salinger (1964 - ), Philippe Torreton (1965 - )
Genre(s) : Paris /heurs et malheurs à deux /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 95 mn, couleur

Critique perso :

Elle s'appelle Nathalie, elle vit officiellement avec Antoine mais harcèle Eric, son ex, et cherche à coucher avec Fabrice, son rien du tout. Rien que des gentils garçons, pourtant. Elle veut tout, dit le contraire de tout et ne sait plus ce qu'elle veut. La parole est sa principale arme, elle s'en sert pour séduire et pour faire mal, mais elle se blesse au moins autant que les autres avec. Elle fait n'importe quoi et ne va sans doute pas fort, elle énerve même ses meilleures amies. Portrait virtuose de chieuse en majesté, de celles qu'on aurait du mal à supporter plus que le temps d'un film. Portrait aussi, par la même occasion, d'une nouvelle génération d'acteurs, de celle qu'on va adorer pendant les 20 années qui viennent. Noémie commence sans fard, par sa pilule la plus amère ; elle apprendra plus tard à napper ses déprimes du sucre de son humour.

Ours et la poupée (L')

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Réalisé par : Michel Deville (1931 - )
En : 1970, France
Acteurs principaux : Brigitte Bardot (1934 - ), Jean-Pierre Cassel (1932 - 2007), Daniel Ceccaldi (1927 - 2003)
Genre(s) : Paris /du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux /jeu dans le jeu
Caractéristiques : 90 mn, couleur

Critique perso :

L’ours vit en pleine campagne -en fait, à quelques kilomètres de Paris, mais il y règne perpétuellement un microclimat tellement normand que ça paraît très loin. Il exerce le délicieux et désuet métier de contrebassiste de l’ORTF et élève tous seul une ribambelle d’enfants -pas tous à lui mais on s’en fiche. Il porte des pulls à cols roulés et circule en 2CV, une vraie caricature de bobo hypster avant que ce soit vintage. La poupée habite seule un loft design et classieux, occasionnellement envahis de prétendants distingués et de gourous enfumés. Elle collectionne les toiles de maître et les ex-maris, a un corps à faire rougir sa baignoire immaculée. Un papa poule et une poule ultra branchée : deux France qui ne vivent pas dans le même monde. Le hasard et/ou le caprice d’un Dieu malicieux fait se croiser leur voiture sur une route de campagne. Elles se frôlent un peu trop fort. Les conducteurs mettront un peu plus de temps à faire la même chose, à croire que c'est pour ça que le cinéma a été inventé…

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