L'opéra c'est beau, c'est noble, c'est le grand art par excellence. En plus, la jeune première est jolie. Sauf que son copain, le gentil ténor, est un figurant sans le sou tandis que le jeune premier officiel est un salaud qui la colle de trop près. Enfin, on s'inquiète pas trop quand même. Ils partent tous en tournée sur l'océan, agents, doublures et agents doubles plus ou moins officiels compris. On nous avait promis du spectacle première classe et on se retrouve embarqués dans une croisière d'opérette, à partager une cabine à 25 (attention scène culte) et à danser la polka sur le pont. Au nez et à la barbe (surtout la barbe) de héros de guerre en vadrouille. En fait, l'opéra, c'est beau et un peu emmerdant, sauf quand on en confie la machinerie et tous les rouages à une bande de brothers déchaînée. Le vrai grand art, c'est eux.
Maintenant qu'on sait où ils passent leurs nuits, restait à savoir ce qu'ils font de leurs journées. Et bien, ils sont en clinique privée -chauffeur-livreur-homme à tout (dé)faire et vétérinaire-chevalier servant pour vieille bique friquée, respectivement. Et pour celui qui reste, jokey au champ de course local (il a toujours aimé les chevaux, celui-là, cf. ici par exemple). Expliquer comment et pourquoi tout ce petit monde se retrouve constamment dans des situations perpétuellement absurdes et compromettantes, est au-dessus de mes forces (et sans intérêt). Les journées sont parfois un peu longues (surtout les inévitables pauses musicales) mais il y a quelques séquences qui méritent qu'on parie sur elles.