Les 775 films en DVD d'Isabelle
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film(s) dont dont le titre courant en français commence par la lettre 'H'

24 réponses classées par ordre alphabétique


Hana-bi

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Réalisé par : Takeshi Kitano (1947 - )
En : 1997, Japon
Acteurs principaux : Takeshi Kitano (1947 - ), Susumu Terajima (1963 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux /vers le soleil levant
Caractéristiques : 103 mn, couleur

Critique perso :

Nishi est un flic taciturne, plus à l'aise avec les coups qu'avec les mots (2 lignes de dialogue dans tout le film) et plus habile avec les yakusas qu'avec les sentiments (2 secondes de sourire dans tout le film). A la suite d'une négligence, il envoie toute son unité à l'hôpital et démissionne de la police. C'est alors qu'il se voit confier la mission la plus difficile de sa carrière : distraire sa femme, à qui il ne reste que quelques mois à vivre. Alors, il règle ses derniers comptes et entame un road movie vers nulle part, mais au bord de la mer -lieu de tous les sursis chez Kitano. Dans ce monde-là, on ne cause pas (Monsieur), on ne pleure pas. On joue, on fuit, ce qui revient au même. Les hommes sont des handicapés, des empotés du coeur. Des convalescents en exil d'eux-mêmes, des jolies fleurs dans des peaux de bête, des tournesols à l'ombre. Dans ce monde-là, les humains ont la nostalgie de l'avoir été.

Hannah and her Sisters - Hannah et ses soeurs

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Réalisé par : Woody Allen (1935 - )
En : 1986, USA
Acteurs principaux : Woody Allen (1935 - ), Michael Caine (1933 - ), Mia Farrow (1945 - ), Carrie Fisher (1956 - 2016), Barbara Hershey (1948 - ), Fred Melamed (1956 - ), Maureen O'Sullivan (1911 - 1998), Dianne Wiest (1948 - ), Max von Sydow (1929 - )
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 103 mn, couleur

Critique perso :

Trois soeurs : la première joue au théâtre, la deuxième se cherche, la troisième se shoote (enfin, c'est du passé). Deux hommes (et même un peu plus) qui passent de l'une à l'autre : les veinards, ils ont l'ambarras du choix ! Deux années qui s'écoulent et Thanksgiving qui reste. Assez pour changer d'avis, décider de partir ou de revenir. Assez pour se poser pas mal de questions sur l'amour, la mort, la fraternité et la réussite d'une vie, par exemple. Un entrelacs de destins, de souvenirs, d'espoirs, toute la palette des sentiments. Et, pour les parcourir, toute la palette de la technique : voix off, flashs-back, montage virtuose, fantasmes et réalité qui se mèlent. New York : dedans (appartements bourgeois, loft d'artiste, librairie, restaurants, hôtels, hôpital), dehors (immeubles, parcs, baie) et la Soupe au canard... Mais comment c'est possible de mettre autant de choses dans un seul film !

Chun gwong cha sit - Happy Together

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Réalisé par : Kar-wai Wong (1958 - )
En : 1997, Chine-Hong-Kong
Acteurs principaux : Chen Chang (1976 - ), Leslie Cheung (1956 - 2003), Tony Leung Chiu Wai (1962 - )
Genre(s) : heurs et malheurs à deux /pas drôle mais beau /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 96 mn, NB/couleur

Critique perso :

Dans tous les couples, disait Gainsbourg (ou un autre), il y en a un qui s'ennuit, et un qui souffre. Ho s'ennuit, Lai souffre. Leur quotidien est immuable et toujours changeant : ils s'aiment, s'engueulent, se quittent, se retrouvent, se trahissent. De temps en temps, ils repartent à zéro. En général, c'est pour arriver nulle part. Sans doute qu'ils ne vieilliront pas (heureux) ensemble. Gays asiatiques au pays du tango, ils sont doublement en exil, doublement aux antipodes. Habitués, comme tous les personnages de Wong, à être en même temps ici et ailleurs, à vivre en mode décalé. De l'autre côté du monde et désynchronisés. Même si l'envers du miroir, et de Hong Kong, ressemble furieusement à son endroit.

Werckmeister harmoniak - Harmonies Werckmeister

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Réalisé par : Béla Tarr (1955 - )
En : 2000, Hongrie
Acteurs principaux : Lars Rudolph (1966 - ), Hanna Schygulla (1943 - )
Genre(s) : conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /pas drôle mais beau /poésie en image
Caractéristiques : 145 mn, NB

Critique perso :

Quand Jonas -pardon, Janos- se retrouve nez à nez et oeil à oeil avec une baleine empaillée, on se dit que ce sont des retrouvailles entre deux très très vieux amis. Il ne parle pas beaucoup, ce Janos, mais il porte le courrier. Au café, il fait jouer à des ivrognes le ballet du système solaire et la mécanique céleste des éclipses. Il appelle tous ceux qu'il croise "oncle" ou "tante", même ce vieil érudit qui mène, seul, des recherches sur l'harmonie oubliée du monde. Janos, c'est le fils du frère des hommes, un ange porteur de messages vides, le prophète sans parole d'un monde qui a perdu à jamais sa lumière. Le "prince" ("de ce monde", sans doute) a gagné la bataille. Dieu est mort et empaillé, il pue déjà. Un film extraodinaire, uniquement composé de 12 plans-séquences somptueux (de 12 minutes chacun...), sombre et beau comme un évangile d'après l'Apocalypse.

Hellboy

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Réalisé par : Guillermo del Toro (1964 - )
En : 2004, USA
Acteurs principaux : Selma Blair (1972 - ), Rupert Evans (1976 - ), John Hurt (1940 - 2017), Ron Perlman (1950 - )
Genre(s) : c'était demain /conte de fées relooké /culte ou my(s)tique
Caractéristiques : 122 mn, couleur

Critique perso :

Hellboy, comme son nom l’indique, est un petit démon apprivoisé. Il est tout rouge, avec un bras (mais pas un coeur) de pierre et une tête de cochon (au sens figuré, principalement). Né d’une expérimentation à haut risque à la fin de la 2ème guerre mondiale (les nazis espéraient en faire leur arme de destruction massive de la dernière chance), il a été sauvé par un gentil savant américain qui a fait le pari de l’élever au service de la Démocratie. Depuis, tous les matins, il se ponce soigneusement les cornes, en compagnie de quelques autres monstres élevés dans un bunker ultra-secret pour servir le Bien en toute discrétion -enfin quand ça reste possible. Alors, quand la momie de Raspoutine réveille un sinistre zombi nazi (ne m’en demandez pas plus, j’ai pas tout compris), c’est les monstres gentils qui s’y collent. Si sa métaphysique de l’inné et de l’acquis manque un peu de subtilité, ce film de super-héros pas comme les autres a tout ce qu’il faut en matière de punch et d’invention plastique. Et d’humour.

Histoire d'Adèle H. (L')

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Réalisé par : François Truffaut (1932 - 1984)
En : 1975, France
Acteurs principaux : Isabelle Adjani (1955 - )
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 96 mn, couleur

Critique perso :

Elle est amoureuse, fauchée, en fuite de chez papa-maman. Elle écrit, elle écrit, elle écrit. La demoiselle a de qui tenir. Papa est le plus grand écrivain de l'univers et elle a, semble-t-il, pris un peu trop au sérieux ses leçons de romantisme. Aimer une fois pour toute, s'abandonner à en mourir : il l'a rêvé, elle l'a fait. Son plus beau roman à lui est aussi sa fifille la plus cinglée. Les plus désespérés sont les chants les plus beaux (non, ça c'est pas de lui). Mais tout ça ne fait pas nécessairement le scénario le plus palpitant de l'univers : trop monotone pour étonner, trop cheap pour emballer. Isabelle se démène bien mais pour elle, la folie est un minimum syndical. Pour elle, sans doute que Truffaut était aussi prêt à tout mais ça ne suffit pas à faire le plus beau film de l'univers.

Histoires Extraordinaires

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Réalisé par : film à sketchs
En : 1968, France
Acteurs principaux : Brigitte Bardot (1934 - ), Alain Delon (1935 - ), Anny Duperey (1947 - ), Jane Fonda (1937 - ), Peter Fonda (1940 - ), Terence Stamp (1939 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /conte de fées relooké /du Moyen-Age à 1914 /jeu dans le jeu
Caractéristiques : 121 mn, couleur

Critique perso :

Un film en trois parties comme ça se faisait beaucoup à l'époque, trois coups de Poe, trois histoires de dandys décadents qui finissent en tragédie plus ou moins grandiloquente, par trois plus/moins grands cinéastes. Le premier sketch, de Roger Vadim, verse dans le porno-soft et kitsch. C'est un pre-Barbarella pas drôle qui se situerait au Moyen-Age, avec chatelaine perverse et beau brun ténébreux de voisin (tiens, n'est-ce pas donc son frère ? plus ou moins...). La contribution de Louis Malle est plus torturée. Elle porte le sérieux hautain et orgueilleux de son Delon de héros -en double exemplaire s'il vous plait- (et la Bardot en prime !). Comme il doit beaucoup courir, et dans des lieux sublimes en plus, il est souvent essoufflé et ça lui évite de dire trop de conneries. Quant au segment du Maestro : total respect ! Cette fois, on change vraiment de monde, on est passé de l'autre côté du rideau de fumée (de la gloire, et des rêves), on est à la fois dans le paradis du cinéma et dans l'enfer du showbiz, on s'y perdrait bien encore pendant des heures...

Hit (The)

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Réalisé par : Stephen Frears (1941 - )
En : 1984, Angleterre
Acteurs principaux : John Hurt (1940 - 2017), Fernando Rey (1917 - 1994), Tim Roth (1961 - ), Terence Stamp (1939 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 100 mn, couleur

Critique perso :

Trois hommes (et occasionnellement une femme) sont dans une voiture. En fait, deux d'entre eux ont la mission de tuer le troisième. Mais pas tout de suite. Pas trop vite. La vengeance, en Espagne, se boit frappée. Le troisième, il a joué à la balance, dans un tribunal anglais, 10 ans avant. Depuis, il a migré plein sud, s'est mis à lire, à réfléchir et à attendre. Les deux autres n'ont visiblement pas utilisé leur temps de la même façon. Mais chacun a ses petites faiblesses. Ce road-movie de croix avec virages dangereux, crochets imprévisibles et stations sanglantes intégrés, pratique l'humour noir au grand air, et cueille à froid en plein soleil.

Man with the Golden Arm (The) - Homme au bras d'or (L')

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Réalisé par : Otto Preminger (1906 - 1986)
En : 1955, USA
Acteurs principaux : Kim Novak (1933 - ), Frank Sinatra (1915 - 1998)
Genre(s) : en avant la musique /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 119 mn, NB

Critique perso :

Frankie rentre au pays avec son bras de chair en or. Pourquoi en or ? Trois pistes simultanées : deux au passé -c'était le meilleur distributeur de cartes des tables de poker du coin, c'était le plus camé aussi- et un au présent de l'espoir -il a appris la batterie de jazz en prison (la musique, épatante, est devenue un standard). Frankie traîne aussi quelques autres casseroles de sa vie d'avant -mais je raconte pas tout, parce que tout est un peu trop too much, dans ce film. Le naturalisme social et le drame conjugal sont poussés un peu loin, aussi. La démo est lourde. Gonflée pour l'époque, sûrement, et pour toutes les époques. Portrait de l'humanité en état de dépendance qui guette, impatiente, l'heure de s'envivrer. De dope, de sentiment ou de musique, à votre guise...

Meet john Doe - Homme de la rue (L')

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Réalisé par : Frank Capra (1897 - 1991)
En : 1941, USA
Acteurs principaux : Walter Brennan (1894 - 1974), Gary Cooper (1901 - 1961), Barbara Stanwyck (1907 - 1990)
Genre(s) : conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 122 mn, NB

Critique perso :

Pour sauver son job, une journaliste excitée -mais belles jambes- bidonne un article dont le héros s'appellerait John Doe, autant dire Jean Dupont ou M. Toutlemonde. Triomphe. Tout le monde veut connaître le type, il n'y a plus qu'à l'inventer. Pour l'incarner, elle caste un vagabond sans le sou -mais belle gueule- et lui fait lire les dicours de son papa humaniste. Capra se moque de sa morale de boy-scout, tout en la donnant à entendre avec conviction. Et puis la machine s'emballe, John Doe devient une icône. Sa pygma-lionne est débordée sur sa droite par une ombre de populisme cynique (à marionnette, marionnette et demi), on ne sait plus trop à quel saint se vouer. Reste John, fidèle à lui-même, prophète sans qualités qui accomplit les écritures des autres. Print the legend et la légende fut. Une nouvelle Genèse de l'Amérique.

Invisible Man (The) - Homme invisible (L')

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Réalisé par : James Whale (1889 - 1957)
En : 1933, USA
Acteurs principaux : Claude Rains (1889 - 1967), Gloria Stuart (1910 - 2010)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 71 mn, NB

Critique perso :

Un drôle de voyageur enturbané débarque un soir dans une auberge borgne. Il est de mauvais poil, le genre à attirer des ennuis et la Police. Sous les bandelettes : rien. Invisible. La tête pleine, pourtant, de projets grandioses à rendre fou n'importe quel policier. Et contre lesquels même une ex-fiancée dévouée (solide, pourtant, la fiancée : plus de 50 ans plus tard, elle survivra au triomphal naufrage du Titanic !) ne pourra rien. C'est peut-être le seul film tout public où le héros est intégralement nu la moitié du temps. Rien de plus cinégénique que l'invisibilité, pour jouer avec nos rêves d'impunité.

Leopard Man (The) - Homme léopard (L')

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Réalisé par : Jacques Tourneur (1904 - 1977)
En : 1943, USA
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 66 mn, NB

Critique perso :

Dans un Mexique de pacotille, suite à une opération publicitaire douteuse, un léopard de compagnie -nettement moins sympa que celui de L'Impossible M. Bébé- est laché dans la nature. Peu après, des femmes disparaissent. On ne voit rien mais on sent tout, surtout le goût du sang. Le film est choral : on passe d'un personnage à un autre, tous reliés entre eux par le fil invisible du destin -ou celui, très lisible, du scénario. Aucun n'est un héros : que des victimes, que des coupables. C'est comme dans La Féline, mais à l'envers. Cherchez la bête. Cherchez l'homme derrière la bête. Cherchez la bête derrière l'homme derrière la bête.

Homme qui aimait les femmes (L')

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Réalisé par : François Truffaut (1932 - 1984)
En : 1977, France
Acteurs principaux : Nathalie Baye (1948 - ), Nelly Borgeaud (1931 - ), Leslie Caron (1931 - ), Charles Denner (1929 - 1995), Brigitte Fossey (1946 - )
Genre(s) : en France profonde /la parole est d'or /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 120 mn, couleur

Critique perso :

Avec son air sérieux et sombre, on lui donnerait le mariage sans cérémonie. Erreur : c'est un homme à femmes. Toutes, il les aime toutes, les grandes tiges et les petites pommes, les plantes exotiques et les fleurs vénéneuses. Avec une sérieuse préférence, tout de même, pour le modèle tradi, jupes courtes et talons hauts. Et une sérieuse fixette sur ce qu'il y a entre les deux : les jambes. Ingénieur en aérodynamisme, c'est un expert pour le jeu, la glisse, l'esquive. C'est aussi un hommes à livres, comme Antoine Doinel et quelques autres de la même famille, un collectionneur d'histoires, un épingleur de personnages, prêt à tout pour mettre du roman dans sa vie. Si vous êtes comme lui, ne me téléphonez pas !

Man Who Knew Too Much (The) - Homme qui en savait trop (L')

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1934, Angleterre
Acteurs principaux : Leslie Banks (1890 - 1952), Pierre Fresnay (1897 - 1975), Peter Lorre (1904 - 1964)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 75 mn, NB

Critique perso :

Un gentil jeune couple avec enfant en excursion touristique loin de chez lui sympathise un peu vite avec un type étrange (un champion de ski français, louche ça) et se retrouve bientôt avec un cadavre, un enlèvement et un lourd secret sur le dos. Ca vous rappelle quelque chose ? Non, ça n'est pas avec James Stewart mais avec un Peter Lorre à mèche blonde. Oui, pourtant, y'a bien le coup de (la) cymbale ! Heureusement d'ailleurs, parce que sinon le reste du scénar est un peu tissé de cordes blanches. Un dentiste louche, une secte louche, pas très discrets ces espions... Pourtant, le film est un peu plus brut, moins poli à l'americanwayoflife puritaine que l'autre. Ici, madame est championne de ball-trap, elle a moins peur des armes que la police anglaise. Non mais !

Man Who Knew Too Much (The) - Homme qui en savait trop (L')

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1956, USA
Acteurs principaux : Doris Day (1924 - ), Daniel Gélin (1921 - 2002), James Stewart (1908 - 1997)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /en avant la musique /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 120 mn, couleur

Critique perso :

Replay, en couleur et en plus long. La même histoire d'homme ordinaire embarqué malgré lui dans une embrouille d'espionnage (cf. aussi Les 39 marches, entre autres). Cette fois, l'homme est marié à une ex-chanteuse (elle a changé d'arme mais ça reste utile), ils ont un petit garçon et ils sont en vacances au Maroc. Il est toujours censé en savoir trop, mais on a plutôt l'impression qu'il navigue encore dans le fog (d'ailleurs, c'est le seul personnage qui ne connaît rien à la musique). Quelques péripéties plus tard, tout converge aussi vers l'Albert Hall de Londres. Là, le meilleur du film : Hitch fait passer la musique au premier plan, il inverse la figure et le fond, en quelque sorte. La cymbale devient le personnage principal. Et c'est la musique, encore et toujours, qui achèvera le dénouement final. Bien joué, maestro ! Un film un peu mineur mais que sera sera toujours aussi plaisant.

Man Who Shot Liberty Valance (The) - Homme qui tua Liberty Valance (L')

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Réalisé par : John Ford (1894 - 1973)
En : 1962, USA
Acteurs principaux : John Carradine (1906 - 1988), Lee Marvin (1924 - 1987), Vera Miles (1929 - ), Edmond O'Brien (1915 - 1985), James Stewart (1908 - 1997), John Wayne (1907 - 1979)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /carrément à l'ouest /culte ou my(s)tique
Caractéristiques : 123 mn, NB

Critique perso :

Le grand sujet des grands westerns, c'est comment créer de la civilisation dans le désert, comment passer en quelques décennies de la loi du plus fort à la loi tout court -bref, sur quels mensonges se bâtit un Etat. Face à la Liberty de faire n'importe quoi, deux hommes se dressent. Le premier est le modèle tradi : un cow-boy rustaud, as de la gachette qui ne rêve au fond que de se ranger et de fonder une famille. Le deuxième est le modèle moderne : un petit avocat venu de l'est, le nez dans ses bouquins. Au milieu : une femme. Mais ne comptez pas sur John Ford pour développer les histoires d'amour : c'est au spectateur de tout imaginer à partir de quelques regards en coin (ce sont évidemment toujours les plus belles). Lui se contente de filmer la légende -et comment on la fabrique. La démocratie et le cinéma, mode d'emploi.

Mies vailla menneisyyttä - Homme sans passé (L')

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Réalisé par : Aki Kaurismäki (1957 - )
En : 2002, Finlande
Acteurs principaux : Kati Outinen (1961 - ), Markku Peltola (1956 - )
Genre(s) : conte de fées relooké /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 97 mn, couleur

Critique perso :

Un type dans un train. A l'arrivée, il se fait dépouiller et tabasser. Il est mort. Il ressuscite mais il a tout oublié. En fait, en 10 mn il a été complètement réinitialisé (d'ailleurs, il ressemble à L'Homme invisible) et nous, spectateurs, en savons autant que lui sur lui-même. Il lui (nous) reste donc le temps d'un film pour apprendre à vivre dans le monde des hommes. Dur dur, le monde des hommes, quand on a perdu son numéro de sécu. Il commence par le commencement : prendre une bière avec le voisin, planter 3 pommes de terre, inviter une fille et écouter du rock... Pas besoin d'éclats spectaculaires -surtout que là-haut, en Finlande, on cause et on rigole plutôt avec les yeux. Un film qui arriverait presque à faire croire que le monde est habitable -bien sûr c'est un conte de fées.

Chelovek s kino-apparatom - Homme à la caméra (L')

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Réalisé par : Dziga Vertov (1896 - 1954)
En : 1929, Russie
Genre(s) : docu (plus ou moins fiction) /entre Berlin et Moscou /jeu dans le jeu /poésie en image
Caractéristiques : 80 mn, NB

Critique perso :

C'est un film sans décor, sans comédien et sans histoire - ou plutôt, un film dont Odessa est le studio, le cameraman et les habitants les personnages et la vie le scénario. C'est un documentaire sur comment on fait un documentaire. Un cours-TD-TP sur la force des images et le pouvoir du montage, fait la même année que La Ligne générale (ces russes : toujours une révolution d'avance !). Un film sur la vie du cinéma, le cinéma de la vie. C'est comme une journée de 80mn, un flash qui durerait longtemps, une expérience avec la vue et le temps, une poésie pour les yeux. C'est une image inimaginable, comme seul le cinéma pouvait en inventer.

Gentlemen Prefer Blondes - Hommes préfèrent les blondes (Les)

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Réalisé par : Howard Hawks (1896 - 1977)
En : 1953, USA
Acteurs principaux : Charles Coburn (1877 - 1961), Marcel Dalio (1900 - 1983), Marilyn Monroe (1926 - 1962), Jane Russell (1921 - 2011)
Genre(s) : Paris /du rire aux larmes (et retour) /en avant la musique
Caractéristiques : 91 mn, couleur

Critique perso :

Une blonde et une brune de Little Rocks (Arkansas) partent à la pêche au coeur et au gros poisson dans une croisière transatlantique. L'une est fiancée et intéressée (et blonde), l'autre sentimentale. Bref, libres comme l'air. L'équipe olympique américaine (on ne sait pas trop de quoi, d'ailleurs) est aussi sur le bateau. Fausse piste : les sportifs se couchent à 9h et, avec leur entrainement à la grecque, on ne peut vraiment pas compter sur eux (cf. The Celluloid Closet). Et surtout (à l'époque en tout cas), ils ne gagnent pas un rond. Mais les amateurs ne manquent pas quand Marilyn -sexy comme jamais, blonde comme toujours, pétasse comme personne- est dans les parages. La pertinence de sa conversation fait d'ailleurs des bonds insoupçonnés quand il est question des choses importantes de l'existence : l'argent, les bijoux (Girls' Best Friends) et les fortunes personnelles. Même poursuivies par des juges intègres dans la ville d'Un Américain à Paris (à ne pas confondre avec Paris en France), pas de quoi s'en faire pour elles. Le rire est everyone's best friend.

Human Factor (The)

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Réalisé par : Otto Preminger (1906 - 1986)
En : 1979, USA
Acteurs principaux : John Gielgud (1904 - 2000), Robert Morley (1908 - 1992)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /heurs et malheurs à deux /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 115 mn, couleur

Critique perso :

Une drôle d'histoire d'espionnage tragique, mâtinée d'humour anglais où, pour réchauffer un peu la guerre froide agonisante, on fait appel au bon vieil apartheid sud-africain, alors florissant. Le cadre, c'est la cellule africaine des services secrets anglais, peuplée de petits fonctionnaires paisibles et discrets : des Sherlock Holmes en attaché-case, des James Bond de bureau. Malgré leur volonté affichée de mettre leur vie dans des petites boîtes étanches, elle prend l'eau. Il y a des fuites. Et le téléphone, comme ailleurs, est en train de devenir l'instrument de torture le plus raffiné de ce monde raffiné. Un film pour rire, pleurer et avoir peur tout à la fois. Pour transformer tout spectateur en agent double.

Humanité (L')

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Réalisé par : Bruno Dumont (1958 - )
En : 1999, France
Genre(s) : culte ou my(s)tique /en France profonde /pas drôle mais beau /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 148 mn, couleur

Critique perso :

A Bailleuil (nord de la France, plat pays, centre du monde), une petite fille est retrouvée morte. Assassinée. Pharaon de Winter, l'inspecteur de police, descendant et homonyme d'un peintre local, suit l'affaire. A sa manière. C'est un doux au regard d'enfant qui ne ferait pas de mal à une teigne. Il cause pas beaucoup. Il fait du vélo et du jardinage. Il aime en silence sa voisine Domino. Il souffre de compassion chronique envers ses semblables. Autour, il y a le monde technique qui va vite et qui fait du bruit (un camion-citerne, un avion de chasse et un TGV font de la figuration). Le malaise de ces petits pantins de chair -saint ou salauds, c'est la même pâte (filmée de très près)- perdus dans l'immensité indifférente du monde (filmé de très loin) n'a jamais été aussi palpable.

Heiress (The) - Héritière (L')

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Réalisé par : William Wyler (1902 - 1981)
En : 1949, USA
Acteurs principaux : Montgomery Clift (1920 - 1966), Miriam Hopkins (1902 - 1972), Ralf Richardson (1902 - 1983), Olivia de Havilland (1916 - )
Genre(s) : New York - New York /du Moyen-Age à 1914 /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 115 mn, NB

Critique perso :

Henry James, grand coupeur de cheveux en 4000, a inspiré cette histoire de jeune femme sous influence, dans la bonne société new-yorkaise du XIXème siècle. La jeune femme est censée être très moche et très fade (bien qu’incarnée par Olivia de Havilland), si mal aimée de son père, docteur de la haute, qu’il n’imagine pas un instant qu’on puisse la courtiser pour autre chose que ses sous à lui, surtout si on est fauché et beau comme Montgomery Clift. Une fois toutes les pièces du jeu posées, il n’y a plus qu’à observer la lente destruction d’un coeur par tout ceux qui sont censés lui vouloir du bien. L’héritage (financier et biologique) comme malédiction et obstacle au bonheur : la leçon de maître Henri est, comme on pouvait s’y attendre, subtile et ambiguë, mais néanmoins assez claire, même découpée en 4000. Film de prestige typique de l’âge d’or hollywoodien, en mode beau boulot.

Heros for Sale - Héros à vendre

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Réalisé par : William A. Wellman (1896 - 1975)
En : 1933, USA
Acteurs principaux : Loretta Young (1913 - 2000)
Genre(s) : pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 76 mn, NB

Critique perso :

Entre la Grande Guerre et la Grande Dépression, en Amérique, c'était un peu la foire aux héros, aux martyrs et aux salauds. Aux pauvres et aux parvenus. Y'en avait plein les rues, on pouvait devenir l'un ou l'autre en moins de deux, pour un rien, par hasard ou par erreur. C'est ce qui arrive à Tom Holmes, faux traitre et vrai type bien, sorte de nouveau Jean Valjean au pays du capitalisme roi. Pour lui comme pour pas mal d'autres, sortir de la pauvreté est aussi dur que sortir des tranchées. Et faut pas trop compter sur les institutions pour se faire aider. C'e'st un peu La vie est belle en mode réaliste, ou comment la vie en société se transforme en moins de deux en guerre sans merci… Pêchu et pas nunuche !

Hôtel du Nord

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Réalisé par : Marcel Carné (1906 - 1996)
En : 1938, Allemagne
Acteurs principaux : Annabella (1909 - 1996), Arletty (1898 - 1992), Jean-Pierre Aumont (1911 - 2001), Bernard Blier (1916 - 1989), Paulette Dubost (1911 - 2011), Louis Jouvet (1887 - 1951), François Périer (1919 - 2002)
Genre(s) : Paris /culte ou my(s)tique /heurs et malheurs à deux /la parole est d'or /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 95 mn, NB

Critique perso :

Encore un mythe qui passe de justesse la barre du potable à sauver. C'est un film choral, comme on ne le disait pas encore alors. Le décor : un hôtel au coeur de Paris, avec vue sur le canal St Martin et pittoresque à tous les étages. Les personnages principaux : Paris canaille, et Paris populo. Les histoires : des maris, des femmes, des amants, et quelques coups de feu. Celle qui est mise au premier plan (une histoire de petit couple tellement jeune, beau et amoureux que c'en est désespérant -c'est eux qui le pensent !) est de loin la plus tarte et la plus barbante. Heureusement, il y a quelques briscards, pas encore si vieux que ça, qui sauvent la mise. Ils s'incrustent, forcent un peu les portes de la fiction, changent l'atmosphère à force de brasser de l'air. Ils sont les seuls à parler parisien comme aucun parisien n'a jamais parlé. Les seuls à être dignes du mythe qu'ils ont créé.

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