Les 775 films en DVD d'Isabelle
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film(s) relevant du genre : New York - New York

46 réponses classées par dates


Baby Face - Liliane

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Réalisé par : Alfred E. Green (1889 - 1960)
En : 1933, USA
Acteurs principaux : Barbara Stanwyck (1907 - 1990), John Wayne (1907 - 1979)
Genre(s) : New York - New York /Paris /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 71 mn, NB

Critique perso :

Lily a été élevée -si on peut dire- à la dure. Son papa tient une espèce de bistrot, mais il tire surtout ses clients, et ses revenus, des beaux yeux -et de la jolie silhouette- de sa fille. Il y a tout de même, parmi les clients, des gens qui savent lire. Y'en a même un à l'accent allemand qui offre à Lily "La volonté de puissance" pour la draguer, c'est dire (un nietzschéen revendiqué dans un film américain ? on hallucine...). Un fois le papa parti brûlé en enfer, c'est le moment pour Lily de trouver une situation à la hauteur de ses talents. Direction New York, donc, et le plus haut building qu'elle peut trouver. Plein d'hommes, cela va sans dire, qui ne manquent pas non plus de remarquer ses compétences et sa jolie silhouette -ni ses beaux yeux bien sûr, qui n'ont jamais froid, malgré leur air innocent. Son ascension sociale fulgurante se mesure à la sophistication de sa coiffure, au poids de ses fourrures et au numéro de l'étage où elle est affectée. Les choses vraiment sérieuses commencent au niveau des chefs, pères et fils... Film (dé)culotté typique de l'époque pré-code Hays (tellement qu'on hallucine !).

King Kong

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Réalisé par : Cooper & Schoedsack
En : 1933, USA
Acteurs principaux : Fay Wray (1907 - 2004)
Genre(s) : New York - New York /conte de fées relooké /jeu dans le jeu /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 100 mn, NB

Critique perso :

Dans une île lointaine, une peuplade humaine survit sur une petite portion de territoire. Le reste est isolé par un haut mur et il s'y passe de drôles de choses. Le roi de ce monde perdu primitif s'appelle Kong : 6m de force brute et d'instincts à l'état pur. Des fois qu'on n'aurait pas compris, il est précisé que l'île a la forme d'un crâne... Les petits blancs qui y débarquent apportent avec eux les atouts de la civilisation occidentale : des armes lourdes, une caméra et une blonde. Avec elle, Kong va apprendre à jouer à la poupée Barbie, et à faire son plus beau sourire... Après, il est presque impossible d'ignorer qu'il finira sa vie dans une autre jungle (celle de New-York), au sommet de l'Empire State Building (où on peut encore se faire photographier en sa compagnie), avec toute notre sympathie. C'était au temps béni où les effets spéciaux n'étaient pas encore ennemis de la poésie et de l'émotion.

Mr. Deeds Goes to Town - Extravagant Mr. Deeds (L')

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Réalisé par : Frank Capra (1897 - 1991)
En : 1936, USA
Acteurs principaux : Jean Arthur (1900 - 1991), Gary Cooper (1901 - 1961)
Genre(s) : New York - New York /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 115 mn, NB

Critique perso :

C'est le conte de fée que les américains adorent se raconter à eux-mêmes : l'histoire d'un homme simple et bon, un average man sorti de sa cambrousse qui, par son bon sens terrien et boy scout, donne des leçons de savoir-vivre à la bonne société blasée et satisfaite de New York. Faut dire qu'il n'est pas mu par l'argent (louche, ça, à se demander s'il est vraiment américain), qu'il écrit des poèmes pour cartes de voeux (et on veut nous faire croire que c'est comme ça qu'il gagne sa vie !) et qu'il n'a même pas de petite amie (ce serait dommage de ne pas avoir l'occasion de sauver au moins une newyorkaise -la pire, si possible !- du marasme). Faut dire aussi qu'il a la tête de Gary Cooper, alors tout passe comme une lettre à la mailbox. C'est comme ça que les américain ont réussi à faire avaler leurs contes de fée au monde entier.

Stage Door - Pension d'artistes

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Réalisé par : Gregory La Cava (1892 - 1952)
En : 1937, USA
Acteurs principaux : Katharine Hepburn (1907 - 2003), Adolphe Menjou (1890 - 1963), Ann Miller (1923 - 2004), Ginger Rogers (1911 - 1995)
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /jeu dans le jeu /la parole est d'or
Caractéristiques : 92 mn, NB

Critique perso :

Ouvrez bien les oreilles : distribution gratuite de vacheries jubilatoires à la mitraillette ! On est entre filles pas nunuches, dans une pension pour postulantes comédiennes fauchées pas sûres d'avoir une carrière devant -ou derrière- elles. Débarque là-dedans une gosse de riches qui fait un caprice : Miss Katharine Hepburn herself. Bon, nous on se doute qu'elle va finir par assurer sur les planches, mais a priori il y a du boulot : il lui faudra éviter quelques pièges et quelques producteurs intéressés. Il lui reste surtout à apprendre la grande loi des artistes : il faut souffrir pour être bonne ! Drôle mais pas dupe, péchu et amer : un excellent film injustement oublié.

Cat People - Féline (la)

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Réalisé par : Jacques Tourneur (1904 - 1977)
En : 1942, USA
Acteurs principaux : Simone Simon (1910 - 2005)
Genre(s) : New York - New York /conte de fées relooké /heurs et malheurs à deux /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 73 mn, NB

Critique perso :

Oliver Reed est architecte. il vit dans un monde où les traits sont tirés à la règle et où les angles filent droit. Irena Dubrovna a le crayon plus souple : elle est styliste pour dames. Elle s'entraîne à dessiner au zoo, devant la cage des panthères. Elle a des ancêtres venus d'Europe de l'est, ce qui explique sans doute son accent français et qu'on la sent capable de tout. Elle a du chien -enfin, plutôt du chat. Comme toutes les choses intéressantes, elle fait envie et elle fait peur. Elle a envie et elle a peur... A quoi rêvent les jeunes femmes ? A la panthère tapie en elles. Et aux hommes qui la réveilleront... Pour se rappeller que la naissance du frisson, c'est la caresse d'une griffe sur du velour.

Saboteur - Cinquième colonne (La)

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1942, USA
Acteurs principaux : Robert Cummings (1908 - 1990)
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /heurs et malheurs à deux /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 108 mn, NB

Critique perso :

Les japonais viennent de s'en prendre à Pearl Harbour. Hitch, passé à l'ouest (de l'Atlantique) depuis Rebecca, veut participer à l'effort de guerre. Alors, il s'en prend aux ennemis du dedans, aux combattants de la Liberté planqués derrière les américains bon teint, aux saboteurs du politiquement correct. Il choisit ses alliés parmi les prolos anars et les aristocrates du coeur, les artistes et les freaks. L'histoire a un goût de déjà vu et un parfum de à revoir : c'est une marche forcée à l'intérieur de la démocratie, east by south east. Le gentil rencontrera la fille des rêves américains. Le méchant sera perdu parce qu'il n'a pas de tailleur anglais. Tout est pour le mieux dans le meilleur des films de propagande possible.

Stage Door Canteen - Cabaret des étoiles (Le)

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Réalisé par : Frank Borzage (1894 - 1962)
En : 1943, USA
Acteurs principaux : Ralph Bellamy (1904 - 1991), Katharine Hepburn (1907 - 2003)
Genre(s) : New York - New York /en avant la musique /jeu dans le jeu /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 132 mn, NB

Critique perso :

Soit disant que, pendant World War II, le monde du spectacle a contribué à l’effort de guerre en s’occupant d’une cantine-salle de spectacle réservée aux GI en plein New York. Soit disant qu’on pouvait y croiser plein de people du théâtre ou du cinéma : les vaguement connus faisaient le service, les has been le ménage, les stars le spectacle ou le management en coulisse. Gros régiment de jeunes filles pour faire -heu…- la conversation. Enfin, quand on dit gens « connus » ou « stars » dans le personnel, c’est avec les critères des bobos américains de l’époque : au regard d’un(e) français(e) même extrêmement cinéphile d’aujourd’hui (au hasard : moi), c’est tout juste si on en reconnait deux ou trois. On a plutôt l’impression d’assister à une interminable soirée « Maritie et Gilbert Carpentier » (désolée, ça en dit long sur mon âge : disons Drucker pour les plus jeunes) avec vagues intrigues pour faire patienter entre deux shows. Réservé aux historiens du music hall, ou aux masos de la cinéphilie.

Scarlet Street - Rue rouge (La)

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Réalisé par : Fritz Lang (1890 - 1976)
En : 1945, USA
Acteurs principaux : Joan Bennett (1910 - 1990), Edward G. Robinson (1893 - 1973)
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 103 mn, NB

Critique perso :

Remake de La Chienne : dans la rue rouge, Chris Cross, comptable gris, peintre du dimanche, va en voir de toutes les couleurs. Sa femme lui donne le blues. Avec une autre, il croit voir la vie en rose. En fait, c'est clair : il est aveugle et se fait rouler comme un bleu. La vérité le rendra vert de rage... Personne n'est sympathique, dans cette histoire. La seule vraie couleur de ce film, c'est le noir de chez noir (dommage que la copie pourrie de ce DVD tranforme tout en gris quasi-uniforme).

Tree Grows in Brooklyn (A) - Lys de Brooklyn (Le)

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Réalisé par : Elia Kazan (1909 - 2003)
En : 1945, USA
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 128 mn, NB

Critique perso :

Ca se passe à New-York (made in Hollywood), début XXème siècle (made in du milieu), dans un taudis réglementaire pour émigrés fraichement débarqués qui en sont encore à leur première leçon de rêve américain. C'est le genre d'histoire que doivent adorer les ex-profs de ZEP en retraite : celle de la bonne petite élève méritante, qui réussira à sortir de sa condition par sa bonne volonté, et par Shakespeare. C'est aussi le genre d'histoire que doivent adorer les artistes qui ont réussi : celle du raté pathologique (père de la précédente) qui s'est perdu dans sa bohème mais dont la fantaisie a réussi tout de même à embellir un peu la petite vie de sa modeste famille. Moins efficacement que M. Corleone, qui a dû être son voisin, mais plus honnêtement tout de même. C'est le genre d'histoire qui avait de quoi tenter le débuttant cinéaste Kazan. Il n'avait pas encore eu l'occasion de visiter tous ses côtés obscurs, mais était déjà capable de faire le genre de film social qui peut plaire à tout le monde.

Heiress (The) - Héritière (L')

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Réalisé par : William Wyler (1902 - 1981)
En : 1949, USA
Acteurs principaux : Montgomery Clift (1920 - 1966), Miriam Hopkins (1902 - 1972), Ralf Richardson (1902 - 1983), Olivia de Havilland (1916 - )
Genre(s) : New York - New York /du Moyen-Age à 1914 /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 115 mn, NB

Critique perso :

Henry James, grand coupeur de cheveux en 4000, a inspiré cette histoire de jeune femme sous influence, dans la bonne société new-yorkaise du XIXème siècle. La jeune femme est censée être très moche et très fade (bien qu’incarnée par Olivia de Havilland), si mal aimée de son père, docteur de la haute, qu’il n’imagine pas un instant qu’on puisse la courtiser pour autre chose que ses sous à lui, surtout si on est fauché et beau comme Montgomery Clift. Une fois toutes les pièces du jeu posées, il n’y a plus qu’à observer la lente destruction d’un coeur par tout ceux qui sont censés lui vouloir du bien. L’héritage (financier et biologique) comme malédiction et obstacle au bonheur : la leçon de maître Henri est, comme on pouvait s’y attendre, subtile et ambiguë, mais néanmoins assez claire, même découpée en 4000. Film de prestige typique de l’âge d’or hollywoodien, en mode beau boulot.

On the Town - Jour à New-York (Un)

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Réalisé par : Stanley Donen (1924 - )
En : 1949, USA
Acteurs principaux : Gene Kelly (1912 - 1996), Ann Miller (1923 - 2004), Frank Sinatra (1915 - 1998)
Genre(s) : New York - New York /en avant la musique /heurs et malheurs à deux /jeu dans le jeu
Caractéristiques : 98 mn, couleur

Critique perso :

Trois marins en perm' de 24h dans le port de New-York : en moins d'une matinée, ils ont épuisé toutes les curiosités qu'il m'a fallu une semaine pour parcourir ; il ne leur reste que 3/4 de journée pour draguer quelques millions de jeunes filles. Alors que deux d'entre eux se font assez rapidement sauter dessus par deux girls pas nunuches et pas farouches (dont une Impossible Miss Baby), le troisième, lui, a plus de mal. Il tourne autour d'une "Miss Tourniquet" qui lui donne le tournis : poursuites, mensonges, RDV obligé (depuis Elle et lui) en haut de l'Emprire State Building , avant la tournée des bars de nuit. Un concentré de vie, d'énergie et de musique, comme si la forme d'une ville posait déjà sa marque sur le coeur des mortels qui arpentent ses rues.

Deadline - U.S.A - Bas les masques

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Réalisé par : Richard Brooks (1912 - 1992)
En : 1952, USA
Acteurs principaux : Ethel Barrymore (1879 - 1959), Humphrey Bogart (1899 - 1957), Kim Hunter (1922 - 2002)
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /la parole est d'or /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 87 mn, NB

Critique perso :

Le compte à rebours a commencé pour Ed, rédacteur en chef super-compétent du « Day », quotidien new yorkais sous pression. Avec ses journalistes, il a des plusieurs affaires sur le feu, Ed : une sombre histoire de politicien véreux, celle d’une jeune fille retrouvée nue et noyée dans son manteau de fourrure. Et quelques autres, comme d’hab. Il a aussi une ex-femme désabusée, sur le point de refaire sa vie sans lui. Et là-dessus, les filles indignes du fondateur du journal veulent revendre le titre à la concurrence pour le liquider. Un vrai emploi du temps de super-héros. Un vrai film de super héros de la démocratie avec des vrais gens dedans.

Band Wagon (the) - Tous en scène

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Réalisé par : Vincente Minnelli (1903 - 1986)
En : 1953, USA
Acteurs principaux : Fred Astaire (1899 - 1987), Cyd Charisse (1921 - 2008), Oscar Levant (1906 - 1972)
Genre(s) : New York - New York /en avant la musique /heurs et malheurs à deux /jeu dans le jeu
Caractéristiques : 111 mn, couleur

Critique perso :

Un certain M. Truffaut (ou son double de cinéma) dit quelque part qu'un film est comme un train dans la nuit. Un "musical" à l'américaine, c'est pareil : ça embarque tout un tas de monde pour on ne sait trop où, et ça y va à toute vitesse. Des fois, ça fait rire en voulant impressionner, des fois ça impressionne en voulant faire rire. Des fois, ça déraille. Des associations de talents les plus hétéroclites peuvent y réussir à s'entendre, ou bien exploser, et les cabots les plus incompatibles devenir inséparables (enfin, c'est un "musical", tout de même, pas la vraie vie). L'art d'attraper la chance et la grâce, c'est un bricolage de pros. Et quand ça rend heureux, on se fiche de savoir si c'est notre double de spectateur ou dans la vraie vie.

On the Waterfront - Sur les quais

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Réalisé par : Elia Kazan (1909 - 2003)
En : 1954, USA
Acteurs principaux : Marlon Brando (1924 - 2004), Karl Malden (1912 - 2009), Eva Marie Saint (1924 - )
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /pas drôle mais beau /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 108 mn, NB

Critique perso :

Sur les quais de la Nouvelle Amsterdam, y'a des dockers qui triment. Y'en a d'autres qui commandent. Et y'a ceux qui encaissent.
Dans les rues de la Nouvelle Amsterdam, y'a des dockers qui trainent. Y'en a qu'on retrouve morts et personne sait pourquoi. Y'a aussi un curé qui voudrait bien savoir. Pourquoi.
Sur les toits de la Nouvelle Amsterdam, y'a des pigeons qu'attendent qu'un docker les nourisse. Ou bien qu'on les libère.
Et puis, sur les quais de la Nouvelle Amsterdam, y'a Terry le beau gosse, jeune retraité des rings. C'est l'frère d'un magouilleur, mais il a le coeur pur. La conscience pas tranquille.
Terry, le gentil traitre...

Seven Year Itch (The) - Sept ans de réflexion

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Réalisé par : Billy Wilder (1906 - 2002)
En : 1955, USA
Acteurs principaux : Oskar Homolka (1898 - 1978), Marilyn Monroe (1926 - 1962)
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 105 mn, couleur

Critique perso :

On pourrait faire une thèse sur les symboles sexuels chez Billy Wilder (ça a sans doute déjà été fait -sinon, j'ai raté ma vocation !) : mouvements involontaires du pouce, problèmes de tuyauterie et de bouteilles à déboucher, trappes cachées, démangeaisons, torticolis et courants d'air : un vrai artiste en allusions, sous-entendus et contournements de censure. Son héros préféré, l'Américain moyen, est ici encombré d'une imagination débordante et d'une bombe -pardon, d'une blonde- en voisine du dessus. En plus, il vient d'envoyer sa femme et son fils en vacances et, comme tous les Américains moyens, cultive avec soin son complexe de culpabilité. Le mythe est à portée de main, c'est beaucoup trop pour un Américain moyen.

King in New-York (A) - Roi à New-York

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Réalisé par : Charles Chaplin (1889 - 1977)
En : 1957, Angleterre
Acteurs principaux : Charles Chaplin (1889 - 1977)
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 105 mn, NB

Critique perso :

Le dernier monarque d'un royaume d'opérette -non, il n'a pas épousé Grace Kelly- destitué par une révolution, débarque fauché à New-York. Il y découvre la pub, l'info-spectacle et le lifting. Il comprend surtout qu'il n'a aucune leçon de démocratie à recevoir de la part d'un pays en pleine paranoïa MacCarthiste, qui assassine si bien ses petits Mozart... Amer plutôt que drôle, pas très vif et pas très léger, comme chargé déjà de tout ce qui sortira de pire des années à venir -comme nous le rappelleront, plus tard, The Truman Show et Lost in Translation. Ce roi déchu d'une époque bénie à la recherche de sa grandeur perdue est le seul pour lequel on voterait bien.

Apartment (The) - Garçonnière (La)

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Réalisé par : Billy Wilder (1906 - 2002)
En : 1960, USA
Acteurs principaux : Jack Lemmon (1925 - 2001), Shirley MacLaine (1934 - ), Fred MacMurray (1908 - 1991), Ray Walston (1914 - 2001)
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 120 mn, NB

Critique perso :

Ca se passe dans l'immense immeuble d'une compagnie d'assurance new-yorkaise. Les chefs sont en haut, ils disposent de grands bureaux individuels et de plaques à leur nom. Les employés ordinaires sont en bas, ils travaillent côte à côte sur d'interminables files de bureaux anonymes. Le pouvoir, l'argent et l'arrogance sont réservés aux uns, l'exploitation et la servilité aux autres. Jack Lemmon incarne un petit employé des bas étages qui a l'espoir de sortir du rang parce qu'il daigne prêter son appartement à ceux d'en haut en mal de garçonnière discrète. Shirley Mac Laine est une fille d'ascenceur (social ?) courtisée par les hautes sphères. Ce sera dur de rapprocher ces deux-là parce que l'amour, aussi, est plutôt réservé aux étages supérieurs... Une comédie grinçante et amère qui est aussi une critique sévère de la corruption "à tous les étages" de la société. Jubilatoire, drôle et intelligent.

Breakfast at Tiffany's - Diamants sur canapé

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Réalisé par : Blake Edwards (1922 - 2010)
En : 1961, USA
Acteurs principaux : Audrey Hepburn (1929 - 1993), George Peppard (1928 - 1994), Mickey Rooney (1920 - 2014)
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 115 mn, NB

Critique perso :

Holly et Paul habitent à la même adresse new-yorkaise, mais pas le même appartement -enfin, la plupart du temps. Il est gigolo d'occasion, elle est postulante croqueuse de diamants. Elle a un chat qui ne doit pas non plus en être à sa première vie. Parce qu'ils ne sont pas vieux, Holly et Paul, mais ils trimballent déjà pas mal de casseroles. Ils ont raté quelques virages, ont changé de route plusieurs fois et ne savent plus où ils en sont. Ils n'arrêtent pas de perdre leurs clés. Ils trainent leur mélancolie d'enfants gâtés abandonnés dans l'anonymat de la ville, dans la solitude de leurs Partys surpeuplées. Mais la surprise de l'amour atteint parfois les coeurs les plus blasés et les jeunes gens les plus vieux.

West Side Story

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Réalisé par : Robert Wise (1914 - 2005)
En : 1961, USA
Acteurs principaux : George Chakiris (1934 - ), Natalie Wood (1938 - 1981)
Genre(s) : New York - New York /conte de fées relooké /en avant la musique
Caractéristiques : 145 mn, couleur

Critique perso :

Et si l'inconscient était structuré comme une ville !? (à moins que cela ne soit le contraire). Sur les balcons et les terrasses : les rêves d'amour et d'intégration, l'Amérique quoi. Dans les sous-sols, les règlements de comptes sordides. Le reste pour guetter la bande d'en face -les autres. Et surtout, surtout, gaspiller son énergie en chantant sa révolte et en dansant sa vie. D'ailleurs, c'est drôle, on ne peut presque pas s'empêcher de chanter avec eux, tellement on connaît tout par coeur. Shakespeare en a fait un remake par anticipation, situé à Vérone, mais nettement moins pêchu.

Planet of the Apes - Planète des singes (La)

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Réalisé par : Franklin Schaffner (1920 - 1989)
En : 1968, USA
Acteurs principaux : Charlton Heston (1924 - 2008), Kim Hunter (1922 - 2002)
Genre(s) : New York - New York /c'était demain /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 112 mn, couleur

Critique perso :

Grâce à la Relativité Générale, Taylor et son équipage d'astronautes parcourent 2000 ans d'espace-temps pendant un petit roupillon. Mais la planète étrangement familière et familièrement étrange où ils accostent leur enseigne un autre genre de relativité : celle de la civilisation homo sapiens. Ici, les hommes sont réduits en esclavage et traités en animaux qu'ils sont (il ne leur manque que la parole !) par de grands singes savants. Taylor, spécimen parlant, donc atypique, se fait remarquer. Il devient l'enjeu d'une controverse scientifique qui oppose le vieux rusé Dr Zaius et le jeune ambitieux Cornélius -un descendant de Darwin, probablement. Bienvenue de l'autre côté du miroir de 2001, l'Odyssée de l'espace : le singe est l'avenir de l'homme et il n'est pas beau ! Le film, lui, n'a rien perdu de son charme rétro.

Godfather (The) - Parrain (Le)

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Réalisé par : Francis Ford Coppola (1939 - )
En : 1972, USA
Acteurs principaux : Marlon Brando (1924 - 2004), James Caan (1939 - ), John Cazale (1935 - 1978), Robert Duvall (1931 - ), Sterling Hayden (1916 - 1986), Diane Keaton (1946 - ), Al Pacino (1940 - )
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /culte ou my(s)tique /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 175 mn, couleur

Critique perso :

Le film préféré des américains (cf. IMDB) est l'histoire d'une famille (ce qui ne surprendra guère) qui prospère dans le crime (doit-on vraiment s'en étonner ?). La famille avant toute chose, donc : mariages, baptèmes, repas interminables pendant que les enfants courent autour de la table -de l'universel, avec juste un peu plus de pasta et d'enterrements que la moyenne. Ensuite viennent les affaires : une subtile économie du service rendu et du respect dû, de l'influence monnayée et de l'intimidation musclée ("on n'est pas des communistes !" comme ils le disent eux-même) -avec juste un peu plus de coups de feu que la moyenne. Surtout : l'histoire d'un héritage empoisonné, ou comment le regard insouciant d'un beau jeune homme intègre se fige progressivement. Les meurtres sont filmés comme des cérémonies religieuses, sa résistible ascension à lui comme une damnation.

Three Days of the Condor - Trois jours du Condor (Les)

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Réalisé par : Sydney Pollack (1934 - 2008)
En : 1975, USA
Acteurs principaux : Faye Dunaway (1941 - ), Robert Redford (1936 - ), Max von Sydow (1929 - )
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /jeu dans le jeu /les chocottes à zéro /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 117 mn, couleur

Critique perso :

C'est un agent de la CIA version bobo-cool, qui vient au boulot en motocyclette et qui sait lire - pas trop comme James Bond, donc. Son boulot, c'est même de lire des romans toute la journée, pour y dénicher des histoires qui pourraient provenir -ou être destinées à- d'autres agents comme lui. Faut vraiment être scénariste à la CIA pour inventer un truc pareil. Le pire, c'est que c'est à cause de ça que tous ses collègues se font zigouiller. Dans le genre polar-politique-parano des années 70, le film se pose là. Mais quand il commence à évoquer le pétrole du Moyen-Orient, on tend l'oreille. A croire que Pollack a trouvé son scénario en lisant les journaux des années 90. En voyant qu'il a logé son noeud de vipères dans une des deux grandes tours qui pavoisaient alors au sud de Manhattan, on se dit même qu'il a sacrément bien visé, le bougre. Au bout du compte, on est tout à fait convaincu qu'inventer la réalité, c'est un boulot dangereux.

Annie Hall

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Réalisé par : Woody Allen (1935 - )
En : 1977, USA
Acteurs principaux : Woody Allen (1935 - ), Jeff Goldblum (1952 - ), Diane Keaton (1946 - ), Tony Roberts (1939 - )
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux /jeu dans le jeu
Caractéristiques : 93 mn, couleur

Critique perso :

Woody Allen joue Alvie Singer, un comique dépressif qui habite Manhattan (rien de bien surprenant, donc) ; Diane Keaton joue Annie Hall, une apprentie chanteuse aux goûts vestimentaires très personnels. Le temps d'une partie de tennis et d'une mémorable chasse à l'écrevisse dans une cuisine, ils deviennent amants. Elle a peur des araignées et fume des joints pendant l'amour. Il aime Bergman, est lâche et inconstant, mais aussi capable de grands sacrifices (comme d'aller se perdre quelque temps en Californie pour la retrouver !). Le film est une chronique constamment inventive, drôle, ironique et émouvante, de leur relation : ses hauts, ses bas, ses à côté... et surtout, ce qu'il en reste, après : des lieux à jamais marqués, des situations qu'on essait de reproduire (les écrevisses...), l'envie d'en parler et de la reconstruire en écrivant une pièce de théâtre. Comme presque tous ceux de son auteur, ce film raconte à sa manière sa propre génèse. Comme presque tous ceux de son auteur, il est excellent.

New York, New York

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Réalisé par : Martin Scorsese (1942 - )
En : 1977, USA
Acteurs principaux : Robert De Niro (1943 - ), Liza Minnelli (1946 - )
Genre(s) : New York - New York /en avant la musique /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 155 mn, couleur

Critique perso :

45-57 : quelques années dans l'histoire de la musique américaine. Quelques années dans l'histoire de l'âge d'or du musical. Quelques années dans la vie d'un couple désaccordé : une chanteuse à chignon et un fanfaron du saxo. Il fonce, elle dit non, elle cède. Il exagère, elle craque. Ils sont passionnés tous les deux, mais de musique avant toute chose -et pas de la même. Robert en impose en roi de l'impro toujours en mouvement, insupportable et charmeur. Liza épate dans le rôle de sa mère qui tournerait dans un film de son père. En Amérique aussi, tout finit par des chansons -même l'amour. Une tragédie en notes et en néons ; le brouillon ou le remake d'un film musical idéal qui n'existera jamais.

Manhattan

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Réalisé par : Woody Allen (1935 - )
En : 1979, USA
Acteurs principaux : Woody Allen (1935 - ), Diane Keaton (1946 - ), Meryl Streep (1949 - )
Genre(s) : New York - New York /culte ou my(s)tique /du rire aux larmes (et retour) /en avant la musique /heurs et malheurs à deux /la parole est d'or
Caractéristiques : 96 mn, NB

Critique perso :

New York, mode d'emploi. Son aède s'appelle Isaac. Il a une ex-femme qui a viré lesbienne, une petite-amie-trop-bien-mais-trop-jeune-pour-lui, et une attirance poussée pour la maîtresse de son meilleur pote, une cérébrale presque aussi tourmentée que lui. Tous, cela va sans dire, artistes-intellos-bobos très intelligents, très cultivés et très malheureux. Grâce à ce sublime hypocondriaque, la carte du tendre du XXème siècle a pris la forme des rues de Manhattan. Mais c'est une carte en 3D, avec ses tours, son parc, ses ponts et ses cafés. Et une quatrième dimension pour la vie de l'esprit, les cinémas et les musées. Un petit univers en entier dans une grosse pomme, le paradis des vers de terre qui ont la tête dans les étoiles. Et la BO de la ville est du Gershwin forever.

Gloria

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Réalisé par : John Cassavetes (1929 - 1989)
En : 1980, USA
Acteurs principaux : Gena Rowlands (1930 - )
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 123 mn, couleur

Critique perso :

Gloria a laissé passer la sienne depuis longtemps. Elle habite New York, un immeuble mal fréquenté. Justement, un de ses voisins pas clairs reçoit une visite pas sympa du tout, et la voilà qui recueille malgré elle le gamin de la famille, seul rescapé d'une pétarade. Elle le kidnappe, à moins que ce ne soit le contraire. Elle le perd, le retrouve, l'oublie, le protège, le lache, elle fait n'importe quoi. Faut dire, le petit est un mafioso en miniature, sentimental et macho à l'italiennne. Insuportable bien sûr, mais c'est pas une raison pour se faire tirer dessus. Elle, c'est une grande larguée qui ne sait plus ce qu'elle veut depuis longtemps, ni ce qu'elle vaut ni ce qu'elle a. Insuportable aussi, mais c'est pas une raison pour tirer sur tout le monde. Le film, c'est un road movie qui tourne en rond, imprévisible, flamboyant et mal foutu. C'est pas une raison pour le manquer.

Raging Bull

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Réalisé par : Martin Scorsese (1942 - )
En : 1980, USA
Acteurs principaux : Robert De Niro (1943 - ), Joe Pesci (1943 - )
Genre(s) : New York - New York /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 129 mn, couleur

Critique perso :

Raging bull est une bête, un taureau : c'est un boxeur -le genre poids lourd et cervelle plume. Il doit tout à ses poings : son argent, sa gloire, sa femme. Mais qui a vécu par les poings périra par les poings... Alors, parce que rien ne lui a jamais résisté, peut-être, il se laisse un jour démolir sur un ring sans réagir. Rédemption, rédemption... Un boxeur sans ses poings, ça ne peut que devenir un manager de cabaret gras et vulgaire. Qu'importe, lui, au moins, sait ce dont il est capable. De Niro, plus génial caméléon que jamais, incarne ce type à la recherche de son âme : il arriverait presque à me faire aimer la boxe, c'est dire !

King of Comedy (The) - Valse des pantins (La)

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Réalisé par : Martin Scorsese (1942 - )
En : 1983, USA
Acteurs principaux : Robert De Niro (1943 - ), Jerry Lewis (1926 - 2017)
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 109 mn, couleur

Critique perso :

Années 80, New-York, USA. Le culte aux alouettes du moment, c'est le talk-show télé mâtiné de stand-up. Son pape s'appelle Jerry, son plus fidèle adepte Rupert Pu(m)pkin. Rupert est un fan fou furieux, à tendances monomaniaques insistantes. Imposteur chieur, mythomane insupportable et content de lui, génial peut-être. Il rêve d'être Jerry à la place de Jerry. Et pour cela, il bosse dur : il s'entraine à faire la bise à Liza, à rire au bon moment aux blagues de ses invités, à affronter avec sérénité les applaudissements les plus déchainés... seul, au fond de sa cave, telle une citrouille qui croit se transformer elle-même en carrosse. Or, il ne faut jamais contrarier une citrouille mythomane, ça la rend capable de réussir... Portrait amer des enfants perdus de la télé, New-York, années 80, et partout ailleurs depuis.

Broadway Danny Rose

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Réalisé par : Woody Allen (1935 - )
En : 1984, USA
Acteurs principaux : Woody Allen (1935 - ), Mia Farrow (1945 - )
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 84 mn, NB

Critique perso :

Danny n'a peut-être jamais existé, ce sont les autres qui en parlent le mieux. Les autres, ce sont tous les tocards du show-biz dont il s'est occupé -et à New York, ça fait du monde. Danny est l'impressario des nazes et des (futurs et déjà) has-been, le genre doué pour tous les ratages, le genre dont on se sépare dès que le moindre succès pointe. Pour se consoler, il a en stock une tripotée d'oncles philosophes (qui n'ont peut-être jamais existé) qu'il cite à tout propos. Un jour, il doit accompagner une poupée Barbie au spectacle d'un de ses crooners... En sous texte, je crois que Woody raconte sur le mode burlesque mineur son incrédulité et son émerveillement d'avoir réussi à séduire l'ancienne femme de Frank Sinatra, et de ses supposés dangereux soutiens mafieux. Un récit dans le récit qui finit les yeux dans les yeux.

Once Upon a Time in America - Il était une fois en Amérique

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Réalisé par : Sergio Leone (1929 - 1989)
En : 1984, USA
Acteurs principaux : Danny Aiello (1933 - ), Robert De Niro (1943 - ), Joe Pesci (1943 - ), James Woods (1947 - )
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /culte ou my(s)tique /portrait d'époque (après 1914) /épique pas toc
Caractéristiques : 229 mn, couleur

Critique perso :

Noodles fume de l'opium. Non pas pour oublier, mais pour se souvenir d'oublier éternellement. Oublier éternellement sa jeunesse de James Cagney, apprenti parrain sur les trottoirs de New-York. Oublier Deborah, celle qu'il a toujours aimé, celle qui n'a jamais voulu de lui. Oublier Max, celui qu'il a toujours aimé, celui qu'il a trahi. En fait, ce qu'il ne lui pardonnera jamais, à Max, c'est qu'il est encore plus fort que lui : Max, il a réussir à trahir une trahison. En quelques décennies, il en est passé du sang sous le pont de Brooklyn. Oublier éternellement que la clé du coffre est restée cachée dans le balancier de la pendule, comme toujours, même si le magot s'est envolé. La version western du mythe de l'ouest était une histoire de vengeance. La version noire, c'est une histoire de vengeance contre soi-même. Noodles en rit encore.

Hannah and her Sisters - Hannah et ses soeurs

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Réalisé par : Woody Allen (1935 - )
En : 1986, USA
Acteurs principaux : Woody Allen (1935 - ), Michael Caine (1933 - ), Mia Farrow (1945 - ), Carrie Fisher (1956 - 2016), Barbara Hershey (1948 - ), Fred Melamed (1956 - ), Maureen O'Sullivan (1911 - 1998), Dianne Wiest (1948 - ), Max von Sydow (1929 - )
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 103 mn, couleur

Critique perso :

Trois soeurs : la première joue au théâtre, la deuxième se cherche, la troisième se shoote (enfin, c'est du passé). Deux hommes (et même un peu plus) qui passent de l'une à l'autre : les veinards, ils ont l'ambarras du choix ! Deux années qui s'écoulent et Thanksgiving qui reste. Assez pour changer d'avis, décider de partir ou de revenir. Assez pour se poser pas mal de questions sur l'amour, la mort, la fraternité et la réussite d'une vie, par exemple. Un entrelacs de destins, de souvenirs, d'espoirs, toute la palette des sentiments. Et, pour les parcourir, toute la palette de la technique : voix off, flashs-back, montage virtuose, fantasmes et réalité qui se mèlent. New York : dedans (appartements bourgeois, loft d'artiste, librairie, restaurants, hôtels, hôpital), dehors (immeubles, parcs, baie) et la Soupe au canard... Mais comment c'est possible de mettre autant de choses dans un seul film !

Batman

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Réalisé par : Tim Burton (1958 - )
En : 1989, USA
Acteurs principaux : Kim Basinger (1953 - ), Michael Keaton (1951 - ), Jack Nicholson (1937 - ), Jack Palance (1919 - 2006)
Genre(s) : New York - New York /c'était demain /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /conte de fées relooké
Caractéristiques : 126 mn, couleur

Critique perso :

Une drôle de chauve-souris s'est installée à Gotham City, cette Metropolis du passé qui se serait inventée un futur. Elle s'appelle Batman, et se déguise occasionnellement en homme ordinaire, très riche et très chiant. Un héros aux deux visages, donc, qui ne serait à l'aise qu'avec les affaires à tiroir et les personnalités doubles (voire plus si affinités). Le Joker, comme son nom l'indique, est assez doué dans ce domaine : l'homme qui rit (de se voir si laid en son miroir) serait-il enfin un adversaire à la mesure de Batman..? Des personnages de cartoon camouflés en acteurs, jouant aux petites voitures vernies dans un New-York en légos sculptés.

Crimes and Misdemeanors - Crimes et délits

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Réalisé par : Woody Allen (1935 - )
En : 1989, USA
Acteurs principaux : Alan Alda (1936 - ), Woody Allen (1935 - ), Claire Bloom (1931 - ), Mia Farrow (1945 - ), Angelica Huston (1951 - ), Martin Landau (1931 - 2017)
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /du rire aux larmes (et retour)
Caractéristiques : 107 mn, couleur

Critique perso :

C'était au temps où Woody Allen n'avait aucun mal à nous faire croire à son désarroi de voir Mia Farrow lui échapper. Et où il faisait des rêves (c'est-à-dire des films) graves et douloureux, pleins de couloirs sombres, de crimes impunis et d'imposteurs adulés, sous l'oeil absent du Dieu de son enfance. Faux semblants et illusions d'optiques (tout est dans le regard, évidemment). Singin' in the Rain contre Une Place au soleil. Pour bien enfoncer le clou, la construction du film est "binoclaire" : deux histoires parrallèles qui ne se rejoignent qu'à peine, à la fin -sauf que l'une pourrait être un film réalisé par le personnage de l'autre. Des éclats de rire (éblouissants !) dans un joyau de mélancolie.

Do the Right Thing

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Réalisé par : Spike Lee (1957 - )
En : 1989, USA
Acteurs principaux : Danny Aiello (1933 - ), Spike Lee (1957 - ), John Turturro (1957 - )
Genre(s) : New York - New York /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 120 mn, couleur

Critique perso :

A Brooklyn comme ailleurs, des fois, il fait trop chaud pour travailler. Mais, à Brooklyn, y'a juste un peu plus de noirs qu'ailleurs en Amérique. Et un peu d'italo-américains, aussi. Entre autres. Un beau melting pot dans une cocotte-minute. Y'en a quelques uns qui travaillent, quand même, dans la pizzeria du coin ou dans la rue. Y'en a beaucoup qui causent, aussi. Ou alors qui se contentent de regarder. Ou qui écoutent de la musique. Un peu trop fort, parce qu'il fait trop chaud, dans la pizzeria du coin ou dans la rue. Ou alors, c'est la pizza qui était un peu trop épicée. En tout cas, c'est sûr, il faisait trop trop chaud dans cette cocotte-minute. Fallait que ça sorte, dans la pizzeria du coin ou dans la rue. Des fois, à Brooklyn ou ailleurs, il fait trop chaud pour vivre.

Alice

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Réalisé par : Woody Allen (1935 - )
En : 1990, USA
Acteurs principaux : Judy Davis (1955 - ), Mia Farrow (1945 - ), William Hurt (1950 - ), Jo Mantegna (1947 - )
Genre(s) : New York - New York /conte de fées relooké /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 102 mn, couleur

Critique perso :

Alice est une grande petite fille pas bien dans sa vie : son appart est trop grand, son mari trop gentil, ses enfants trop polis. Trop heureuse pour être heureuse. Le sourire d'un saxophoniste de passage et les étranges herbes du mystérieux Dr. Yang sauront-ils la faire passer de l'autre côté du miroir ? Possible, mais faudra beaucoup de zen et pas mal de magie pour décoincer la grande bourgeoise, et la faire devenir ce qu'elle est. Dire qu'elle a failli ne jamais ressembler à Mia Farrow, quel gâchi ça aurait été ! Période où Woody se passionnait pour les états fluctuants et les métamorphoses des femmes -et surtout de la sienne. Période où son génie, c'était de révéler le sien.

Husbands and Wives - Maris et femmes

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Réalisé par : Woody Allen (1935 - )
En : 1992, USA
Acteurs principaux : Woody Allen (1935 - ), Judy Davis (1955 - ), Mia Farrow (1945 - ), Sydney Pollack (1934 - 2008)
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux /la parole est d'or /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 108 mn, couleur

Critique perso :

Woody en mode autofiction, play and play again. Ca se gâte dans son couple, il se rattrappe comme il peut, caméra au poing, poing à la caméra, devant et derrière. Il se dédouble en deux couples amis qui forment les deux piliers du récit : le premier a décidé de se séparer, l'autre va apparemment plutôt bien. Moins de deux heures plus tard, ils ont échangé leurs maillots comme des joueurs de foot... Le film orchestre leur errance, en serrant au plus près leur corps qui fait le contraire de ce qu'ils disent avec pourtant plein de conviction et de rationnalité apparente. Le spectateur est aussi invité aux séances psy de tout ce beau monde et se régale de tant de mauvaise foi. On rit de se voir si vil dans son miroir.

Little Odessa

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Réalisé par : James Gray (1969 - )
En : 1994, USA
Acteurs principaux : Vanessa Redgrave (1937 - ), Tim Roth (1961 - )
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 98 mn, couleur

Critique perso :

Little Odessa, Brooklyn, New-York. Joshua y est né, y a aimé, y a tué. Ca a dû lui plaire, il en a fait son métier. Pour cela, son père l'a bani et renié. Mais il est pourtant de retour, pour un contrat. Et pour revoir sa maman et son petit frère. Little Odessa : il neige et il fait froid, comme là-bas mais en moins pire, sans doute. Les petits Parrains y reignent -comme là-bas aussi, sans doute. Ici, les juifs sont d'ici sans en être, comme partout. Ils aiment, ils souffrent, ils tuent, comme tout le monde. A la recherche de son Eden perso, du vert paradis de ses amours enfantines, Joshua ne trouve que désolation et éternel recommencement du malheur. Une antique tragédie biblique déguisée en polar noir -ça lui va bien.

Chasing Amy - Méprise multiple

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Réalisé par : Kevin Smith (1970 - )
En : 1997, USA
Acteurs principaux : Ben Affleck (1972 - )
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 117 mn, couleur

Critique perso :

Holden et Blanky sont des geeks pratiquants de l'ère pré-Internet. Ils publient ensemble des comics (une série BD, quoi) à succès, ont des copains cools et sympas comme eux et cohabitent en tout amitié (et plus si affinités). Dans un salon pro plein d'autres geeks amateurs de leurs oeuvres, ils rencontrent Alyssa, comme eux auteuse prometteuse et (plus qu'eux) fille libérée. Holden voudrait bien un peu plus (étant donné son affinité), mais Alyssa aime les filles, quoiqu'en fait elle a aussi aimé des mecs, quoiqu'en fait elle n’en sait plus rien. Le film a ce côté bricolo qui sied bien à son sujet, sans doute parce que la parole y est le vrai personnage principal. Il ne s'y passe quasiment que des mots. C'est cru, cash, couillu, tout en lorgnant vers le mythe, genre quête éternelle de l'amour impossible. Du performatif un peu fauché, mais cool et sympa, quoi. Et avec des poils.

Being John Malkovich - Dans la peau de John Malkovich

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Réalisé par : Spike Jonze (1969 - )
En : 1999, USA
Acteurs principaux : John Cuzack (1966 - ), Cameron Diaz (1972 - ), Catherine Keener (1959 - ), John Malkovich (1953 - )
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /jeu dans le jeu /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 112 mn, couleur

Critique perso :

De l'art de la marionnette, considérée comme une métaphore de la manipulation, considérée comme une métaphore de l'amour, considéré comme une métaphore du jeu de l'acteur, considéré comme une métaphore de la transmigration des âmes, considérée comme une métaphore de la condition humaine, considérée comme une métaphore de la succession des générations, considérée comme une métaphore de l'art de la marionnette. John Malkovich est le parfait caméléon de cet incroyable embrouillamini à la logique implacable. On entre et on sort de sa tête comme dans un moulin, et on a même droit à une visite guidée de son inconscient (au pas de charge, mais vaut mieux pas s'attarder dans ces endroits-là). Tellement brillant qu'on en sort tout ébloui.

25th Hour - 24 heures avant la nuit

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Réalisé par : Spike Lee (1957 - )
En : 2002, USA
Acteurs principaux : Edward Norton (1969 - ), Barry Pepper (1970 - ), Philip Seymour Hoffman (1967 - 2014)
Genre(s) : New York - New York /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 135 mn, couleur

Critique perso :

Monty, ex-dealer flambloyant dénoncé aux stup', a 24h de liberté devant lui. Après, il aura droit à 7 ans de réfexion derrière les barreaux. Il lui reste une copine magnifique, un père, un chien, des chefs. Quelques comptes à régler, avec les autres et avec lui-même. Ses deux principaux potes d'enfance s'en sont apparemment mieux sortis, mais ils se cognent aussi à leurs propres lignes blanches. Pas de Place au soleil pour tout le monde. Petits arrangements avec la tentation. Transgressions et conséquences. New-York, amputée de ses tours, a la même gueule de bois que ses héros. Après la flambe, retour à (Ground) Zero. Premier grand film post-trauma, sur les erreurs d'aiguillage et les aubes amères.

Spider-man

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Réalisé par : Sam Raimi (1959 - )
En : 2002, USA
Acteurs principaux : Willem Dafoe (1955 - ), Kirsten Dunst (1982 - ), Tobey Maguire (1975 - ), Cliff Robertson (1923 - 2011)
Genre(s) : New York - New York /animation /conte de fées relooké /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 121 mn, couleur

Critique perso :

A priori, c'était pas trop mon style (j'avais acheté le DVD pour mon neveu, mais il l'avait déjà...). Mais cette n-ème variation cinématographique sur le thème du super-héros pourrait bien, finalement, être un peu moins gratuite que beaucoup d'autres. La métamorphose de Peter Parker en Spider-man est clairement une métaphore de l'adolescence. Les difficultés qu'il rencontre sont celles de son entrée dans le monde des adultes, et rendent sa maladresse touchante. La morale (avec le pouvoir, viennent les responsabilités) n'est pas bouleversante ; on la trouvait déjà dans Qu'elle était verte ma vallée. Mais le film raconte surtout les difficultés d'un jeune homme à "tisser des liens" (sociaux) avec ses semblables et à se sentir solidaire de leur monde. New York, on commence à le savoir, se prète merveilleusement bien au paradoxal rêve aérien de ce petit animal humain, trop humain...

Immortel (ad vitam)

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Réalisé par : Enki Bilal (1951 - )
En : 2004, France
Acteurs principaux : Linda Hardy (1973 - ), Thomas Kretschmann (1962 - ), Frédéric Pierrot (1960 - ), Charlotte Rampling (1946 - )
Genre(s) : New York - New York /c'était demain /culte ou my(s)tique /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 102 mn, couleur

Critique perso :

New-York, 2095 : des élections se préparent, des hommes meurent, des avatars 3D se mèlent aux vivants sans que personne n'y trouve à redire. Le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle. Orus, Dieu égyptien en instance de mortalité, se réfugie dans un corps humain en hibernation, expulsé par erreur de son congélateur géostationnaire, et répondant au nom de Nikopol. Orus est un rapace ; il a plus à voir avec le "ça" qu'avec le "surmoi", ce Dieu-là. Nikopol, lui, fait de temps en temps des crises de Baudelairite aigües. Et puis, il y a Jill, superbe jeune femme de 3 mois 1/2. A eux trois, ils rejouent Jules et Jim chez Metropolis -à moins que cela ne soit Stalker au Brazil, ou L'Odyssée de l'espace des Ailes du désir. Et l'Homme, dans tout ça ? Une jambe de plomb, l'aile bleue d'un ange tatouée sur le bras.

Across the Universe

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Réalisé par : Julie Taymor (1952 - )
En : 2007, USA
Acteurs principaux : Bono (1960 - ), Jim Sturgess (1978 - ), Evan Rachel Wood (1987 - )
Genre(s) : New York - New York /en avant la musique /heurs et malheurs à deux /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 133 mn, couleur

Critique perso :

Fin des années 60 : un petit gars de Liverpool à la recherche de son paternel se décide à traverser l'Atlantique pour le retrouver. Personne ne l'attend, lui, à l'arrivée. Mais il tombe sur une bande d'étudiants en plein trip contre la guerre du Vietnam. Ils s'installent à New York et commencent, presque sans bouger, un Magical Mystery Tour (qui ne figure pourtant pas dans la BO) dans l'Amérique flower power, à la rencontre entre autres d'un certain (I am the) Walrus et d'une certaine (Dear) Prudence. Ils sont bourrés d'idées et d'idéaux (comme la mise en scène), en quête de Revolution et en quête d'eux-mêmes. Hey Jude (ben oui, c'est comme ça qu'il s'appelle), faudra quand même patienter un peu avant d'envoyer Lucy (ben oui, c'est comme ça qu'elle s'appelle) in the Sky... La musique de Quatre garçons dans le vent comme mode d'emploi (les sons, les couleurs et le saint esprit) de toute une époque. Un coup à vous faire regretter de ne pas être né au bon moment.

My Blueberry Nights

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Réalisé par : Kar-wai Wong (1958 - )
En : 2007, USA
Acteurs principaux : Norah Jones (1979 - ), Jude Law (1972 - ), Natalie Portman (1981 - ), Rachel Weisz (1971 - )
Genre(s) : New York - New York /carrément à l'ouest /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 91 mn, couleur

Critique perso :

Pour une fois, Wong se met lui-même (plutôt que ses personnages) en exil, il va voir en Amérique s'il y est. Il commence par organiser soigneusement, comme toujours, le carambolage aléatoire de quelques coeurs brisés, Anges déchus à qui il oblige à faire le tour du pays à cloche pied (ou quasi) comme gage de malchance. C'est grand, l'Amérique. Sans doute pour ne pas trop se perdre, il recycle le tube d'In the Mood for Love à l'harmonica, remplace le Chungking Express par tous les modèles de bars qu'il croise sur sa route, et mise de nouveau tous ses jetons, comme dans 2046, sur une triplette féminine : une histoire en bleu nuit, une partie en rouge sombre, une virée en violet-doré et au grand jour. Est-ce à cause des contrastes visuels trop accentués, des dialogues trop explicites ou des acteurs qui ont oublié de mettre du mystère asiatique au bord de leurs yeux ? Ca fait le même effet qu'une tarte aux myrtilles avec de la glace vanille : assez écoeurant à la longue.

Girlfriend Experience (The)

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Réalisé par : Steven Soderbergh (1963 - )
En : 2009, USA
Acteurs principaux : Sasha Grey (1988 - )
Genre(s) : New York - New York /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 77 mn, couleur

Critique perso :

Chelsea est une girlfriend à vendre, une call-girl, une vraie pro haut de gamme. Evidemment, c'est une professionnelle du sexe mais elle ne traite qu'avec des clients qui ont les moyens de croire qu'ils lui achètent surtout du temps et de la présence, et que ce n'est pas (que) leur argent qui compte. Tout est une question de prix. Son vrai boyfriend à elle s'appelle Chris, il vend de la gonflette dans une salle de sport. On le voit négocier ses services et ses produits ; lui aussi s'y connaît sur le prix de la beauté, en version mecs. Ils se sont trouvés, c'est-à-dire visiblement évalués au même niveau sur l'échelle économique du capitalisme du look. Un bon investissement mutuel, tout est under control dans le meilleur des mondes modernes (impersonnels et glaçants) possible. Enfin presque...

Mary and Max. - Mary et Max.

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Réalisé par : Adam Elliot (1972 - )
En : 2009, Australie
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 89 mn, couleur

Critique perso :

On se croirait au pays d'Amélie, sauf que c'est aux antipodes, c'est-à-dire sans couleurs, sans sourires béats et sans Paris. Ca commence en 1976. Mary : 8 ans, sosie miniature de Nana Mouskouri australienne complexée. Max : gros juif new yorkais d'une quarantaine d'années, névrosé carabiné. Chez Max, c'est normal, c'est pathologique : il a un syndrome d'Asperger, un autisme light qui le rend imperméable aux codes sociaux et aux émotions des autres, mais ne l'empêche pas de ressentir les siennes (puissance mille). Pour les mettre en contact, il faut un hasard gros comme le bottin de New York et une lettre envoyée comme une bouteille à la mer. Pour les faire continuer à s'écrire pendant 25 ans sans qu'ils se rencontrent jamais, il faut le miracle des amitiés impossibles qui changent la vie -et pas mal de chocolat. Ils vivent dans un monde qui ressemble au nôtre, en légèrement plus biscornu, peuplé de drôles de trognes. Et que tout soit en plasticine ne change rien : de toute façon, ils sont différents et solitaires, normaux et pathologiques, comme tout le monde. Et il faudrait souffrir d'un syndrome d'Asperger carabiné pour ne pas être ému aux larmes par leur histoire.

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