Les 775 films en DVD d'Isabelle
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film(s) dont dont le titre courant en français commence par la lettre 'L'

25 réponses classées par ordre alphabétique


L.A. Confidential

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Réalisé par : Curtis Hanson (1945 - 2016)
En : 1997, USA
Acteurs principaux : Kim Basinger (1953 - ), Russell Crowe (1964 - ), Danny DeVito (1944 - ), Kevin Spacey (1959 - )
Genre(s) : Los Angeles & Hollywood /cadavre(s) dans le(s) placard(s)
Caractéristiques : 138 mn, couleur

Critique perso :

Trois cops de Los Angeles années 50, entre glamour et trafics. Trois styles : le costaud cogneur aux yeux de chien battu, le mondain compromis avec la presse, le premier de la classe à lunettes. Des stars (Lana Turner, Rita Hayworth, Veronica Lake) qui font de la figuration -à moins que ça ne soit leur sosie, on n'en sait rien, c'est du cinéma. De l'amour et du sang. Une belle histoire tordue comme on n'en avait plu vu depuis Le Grand Sommeil (cette fois, en écoutant bien, on arrive même à savoir qui a tué le chauffeur !). Une variation sur le thème de la légitime violence qui vaut bien celle de Rio Bravo. Un grand film comme, heureusement, on en fait encore !

Laberinto del fauno (El) - Labyrinthe de Pan (Le)

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Réalisé par : Guillermo del Toro (1964 - )
En : 2006, Mexique
Acteurs principaux : Sergi Lopez (1965 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /poésie en image
Caractéristiques : 119 mn, couleur

Critique perso :

Y'a des moments dans la vie, dans l'Histoire, où on doit être bien content d'avoir son pass pour le Pays des Merveilles. Ofélia a à peu près l'âge d'Alice, et elle habite dans un de ces moments-là, au milieu d'une inquiétante forêt, parmi des militaires en uniforme, à la fin de la guerre d'Espagne. Elle a aussi deux fées-marraines, un petit frère en cours de cuisson et beaucoup d'imagination. Des fois, elle arrive même à croire à l'existence de ses parents -enfin, ça dépend des quels. La forêt autour est peuplée de gentils communistes et de méchants crapauds, de demi-Dieux et de complets salauds. Des fois, il est tortueux, le labyrinthe de la vie des petites filles, la moindre avancée est une épreuve. Ce remake updaté par ordinateur de l'Esprit de la ruche remet à jour toutes ses peurs d'enfants, et aussi tout l'émerveillement qu'on s'est créé pour s'en remettre. En provenance directe du Pays des Merveilles du cinéma.

Lady Oscar

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Réalisé par : Jacques Demy (1931 - 1990)
En : 1979, Japon
Acteurs principaux : Catriona MacColl (1954 - ), Lambert Wilson (1958 - )
Genre(s) : Paris /du Moyen-Age à 1914 /jeu dans le jeu /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 124 mn, couleur

Critique perso :

Il était une fois au XVIIIème siècle, un aristocrate old school qui en a marre de faire des filles, et qui décide donc d'appeler la dernière Oscar. La demoiselle, qui en prend pour 20 ans de psychanalyse, devient donc une escrimeuse redoutable au service très rapproché de Marie-Antoinette. Elle affole son nigaud de copain d'enfance roturier, trouble l'amant de la reine et pas mal d'autres courtisan(ne)s, mais reste inflexible sur les principes, allant même jusqu'à boxer un certain Maximilien de Robespierre qui lui a manqué de respect. Mais un petit coeur bat pourtant sous son uniforme d'opérette. Les malheurs de la France et les beaux yeux d'André (le copain d'enfance) ne la laissent finalement pas indifférente. Après qu'une telle forteresse soit tombée, la prise de la Bastille est presque une formalité. Mais c'est une autre Histoire...

Ladybird Ladybird - Ladybird

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Réalisé par : Ken Loach (1936 - )
En : 1994, Angleterre
Acteurs principaux : Crissy Rock (1958 - )
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux /pas drôle mais beau /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 101 mn, couleur

Critique perso :

Au bout de 2mn, n'importe quel spectateur normalement constitué devrait déjà sentir l'eau salée lui monter aux pupilles. Maggie chante dans un karaoké, et c'est comme si sa vie en dépendait. D'ailleurs, c'est le cas. Heureusement, il y a au moins un bon gars dans le pub qui s'en rend compte. On apprend, avec lui, ce qui bout dans Maggie : 4 enfants, de 4 pères différents, placés dans 4 foyers différents. Un passé lourd comme une enclume et comme les coups de poing qu'elle a déjà largement encaissés. La bon gars va s'employer à alléger les souvenirs, et à fabriquer avec elle d'autres enfants, puisqu'il n'y a que comme ça que Maggie se sent vivante. Toujours borderline, toujours en rage, mais toujours vivante. Au bout de 2h, si vos yeux ne se sont pas complètement noyés dans un océan d'eau salé, c'est que vous n'êtes pas un spectateur normalement constitué.

Lagaan: Once Upon a Time in India - Lagaan

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Réalisé par : Ashutosh Gowariker (1968 - )
En : 2001, Inde
Acteurs principaux : Aamir Khan (1965 - )
Genre(s) : Bollywooderie /conte de fées relooké /du Moyen-Age à 1914 /en avant la musique
Caractéristiques : 224 mn, couleur

Critique perso :

Le "lagaan", c'est l'impôt que les méchants colons anglais prélevaient sur les récoltes des gentils paysans indiens à la fin du XIXème siècle. Or, la mousson a du retard et les récoltes s'annoncent lamentables. Les paysans quémandent un répit, ils récupèrent de la part du méchant colon (un faux air de Romain Duris) une promesse absurde : exemption du lagaan s'ils arrivent à battre les anglais au cricket. Le vaillant leader des gentils paysans (un faux air de Tobey Maguire) relève la défi... Là, je dois le dire, ça manque un peu de crédibilité : à moins d'avoir été initié depuis son berceau, ce jeu est incompréhensible. Dommage qu'ils n'aient pas plutôt récupéré un concours de danse folklorique, ça aurait pu être plus entrainant. Chaque camp a droit à son traitre : une gentille traitresse anglaise initie les joueurs, un méchant traitre indien (mais qui se repent...ouf !) informe les English. On ne se doute pas du tout du dénouement. A la compet' avec Hollywood, le cinema made-in-Bombay montre ses plus beaux atours.

Land and Freedom

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Réalisé par : Ken Loach (1936 - )
En : 1995, Angleterre
Acteurs principaux : Ian Hart (1964 - ), Frédéric Pierrot (1960 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /portrait d'époque (après 1914) /épique pas toc
Caractéristiques : 109 mn, couleur

Critique perso :

Liverpool 1995 : un vieil homme meurt, ça n'intéresse pas grand monde à part sa petite-fille. Espagne, 1936 : le même, en plus jeune, militant communiste enthousiaste, vient offrir ses petits bras à la cause républicaine. Il rejoint le POUM, un groupe de prolétaires de tous pays unis dans la lutte, un peu anars, un peu révolutionnaires, rouges et noirs comme leurs foulards. Le problème, c'est qu'on ne fait pas une bonne révolution avec de bonnes intentions. Il faut aussi apprendre à utiliser des pétoires, à se méfier de ses alliés et à essayer de suivre les aléas des intérêts russes. Ken Loach est bien le seul à être capable de démèler dans un film les querelles crypto-trotkistes. Il est le seul à pouvoir faire sentir ce que frères d'armes veut dire. Il est le seul à filmer l'histoire comme un documentaire, et à voir dans les papys de son pays des héros pour la jeunesse d'aujourd'hui.

Lantana

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Réalisé par : Ray Lawrence (1948 - )
En : 2001, Australie
Acteurs principaux : Barbara Hershey (1948 - ), Anthony LaPaglia (1959 - ), Geoffrey Rush (1951 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 121 mn, couleur

Critique perso :

Il semblerait que le lantana soit un buisson australien, une sorte de rosier avec des roses petites et des épines beaucoup. Il semblerait que les quadras australiens soient autant en désarroi que partout ailleurs. Ils parlent, ils font. Ils savent très bien ce qu'ils font. Ils savent très bien ce qui (les) fait souffrir, mais ils ne sont pas foutus de faire autrement. Ni de dire ce qu'ils ont à dire à ceux qui doivent l'entendre. Petites lâchetés, petites méprises, gros dégâts. Il y a une victime, il y a une enquête, mais là n'est pas l'essentiel. L'essentiel est dans la mosaïque des désirs frustrés, dans le puzzle des impuissances rageuses, dans le lantana des coeurs déchirées.

Laura

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Réalisé par : Otto Preminger (1906 - 1986)
En : 1944, USA
Acteurs principaux : Judith Anderson (1897 - 1992), Dana Andrews (1909 - 1992), Vincent Price (1911 - 1993), Gene Tierney (1920 - 1991)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /culte ou my(s)tique /la parole est d'or /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 88 mn, NB

Critique perso :

Le Lieutenant-détective McPherson -type homme d'action taciturne-, rend visite au chroniqueur mondain Waldo Lydecker -type homme de lettres fielleux-, dans sa baignoire. Et sourit. La guerre du carnet de notes contre la machine à écrire commence. L'enquête porte sur le meurtre d'une certaine Laura, avec qui Waldo a joué à Pygmalion. Il y a aussi Shelby, qui était son ex-futur potentiel époux. Elle valait le coup, Laura, à en juger par son portrait dans le salon, qui a l'air d'aimanter tous les hommes qui passent à proximité (en le regardant, ils finissent tous par se servir un whisky). Une femme de rêve, un rêve de femme, une musique entêtante qui s'insinue partout. Le temps s'inverse, se retourne et n'en finit pas de ne pas s'arrêter : on appelle ça un classique.

Letter from an unknown Woman - Lettre d'une inconnue

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Réalisé par : Max Ophüls (1902 - 1957)
En : 1948, USA
Acteurs principaux : Joan Fontaine (1917 - 2013), Louis Jourdan (1919 - 2015)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /entre Berlin et Moscou /heurs et malheurs à deux /pas drôle mais beau
Caractéristiques : 86 mn, NB

Critique perso :

Vienne, 1900. Stefan, grand séducteur et petit pianiste, se prépare à fuir bravement de chez lui pour échapper à un duel. Et voilà que lui parvient une longue lettre -la lettre d'une vie. La signature ne lui dit rien et pourtant c'est celle d'une femme qui a mis toute son existence sous le signe de sa pâle étoile : adolescente, elle a guetté ses moindres pas, jeune fille, elle s'est donnée à lui juste avant -pas de chance !- qu'il ne parte pour une longue -très longue- tournée. Femme mûre, elle a croisé une fois encore sa route... L'éternelle histoire de la groupie du pianiste : rien de tel que de fréquenter un minable pour entretenir une âme sublime (et un peu maso quand même). Mon coeur de midinette ne s'en est jamais remis.

Piano (The) - Leçon de piano (La)

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Réalisé par : Jane Campion (1954 - )
En : 1993, Nouvelle-Zélande
Acteurs principaux : Holly Hunter (1958 - ), Harvey Keitel (1939 - ), Sam Neill (1947 - )
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /heurs et malheurs à deux /vers le soleil levant
Caractéristiques : 115 mn, couleur

Critique perso :

Ca se passe au XIXème siècle en Nouvelle-Zélande. Quand les frèles corps d'Ada et de sa petite fille débarquent sur une plage, aux portes d'une forêt sauvage, pour un mariage arrangé, on ne donne pas cher de leurs peaux douces. D'autant qu'Ada est muette et qu'on la sépare tout de suite de son piano, sa voix, son âme, qui échoue par marchandage chez un voisin analphabète. Alors, il va lui falloir tout reconquérir : son indépendance, son art, sa vie, au prix de quelques sacrifices. Elle a tout à apprendre mais c'est elle qui donne les leçons et c'est ça qui la sauve. L'art et de la barbarie, les corps et la nature enfermés dans un bocal : c'est la recette de la passion.

Dangerous Liaisons - Liaisons dangereuses (Les)

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Réalisé par : Stephen Frears (1941 - )
En : 1988, USA
Acteurs principaux : Glenn Close (1947 - ), John Malkovich (1953 - ), Michelle Pfeiffer (1958 - ), Uma Thurman (1970 - )
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /heurs et malheurs à deux /la parole est d'or /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 119 mn, couleur

Critique perso :

Ce sont des experts en cruauté, des docteurs ès alcôves, des professionnels du coeur humain. Ils s'appellent Valmont et Merteuil, respectivement Vicomte et Marquise de. Ils ont compris avant tout le monde que le pouvoir repose sur le contrôle de la circulation de l'information (à l'époque : la correspondance). Ils sont persuadés de reigner sur leurs propres sentiments mais c'est à force de se mentir à eux-mêmes. Ils sont pervers, raffinés, libertins. Extrêmement brillants. Ils se lancent des défis absurdes, dans le seul but de faire souffrir. Ils y arrivent souvent. Ils vivent dans le plaisir et sont malheureux comme des chiens. Le film n'est pas complètement à la hauteur du livre, mais quelque chose de la fine fleur de l'esprit français y passe malgré tout.

Staroye i novoye - Ligne générale (La)

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Réalisé par : Sergei M. Eisenstein (1898 - 1948)
En : 1929, Russie
Genre(s) : docu (plus ou moins fiction) /entre Berlin et Moscou
Caractéristiques : 121 mn, NB

Critique perso :

Petit docu-drama tout ce qu'il y a de plus objectif sur les bienfaits de la collectivisation dans les campagnes, les mérites du camarade Lénine et la force irrésistible du progrès soviétique. Et qui, heureusement, se transforme souvent en terrain expérimental sur le montage et sa force métaphorique. Il sera ainsi permis de sourire devant les faces hilares de femmes éclaboussées de lait par une écrèmeuse. Et puis, ce n'est pas tous les jours qu'on peut assister à une saillie de taureau en caméra subjective ! Quand la révolution à l'est avait encore un visage humain.

Thin Red Line (The) - Ligne rouge (La)

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Réalisé par : Terrence Malick (1943 - )
En : 1998, USA
Acteurs principaux : Adrien Brody (1973 - ), John Cuzack (1966 - ), Elias Koteas (1961 - ), Sean Penn (1960 - ), John C. Reilly (1965 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /culte ou my(s)tique /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914) /vers le soleil levant /épique pas toc
Caractéristiques : 170 mn, couleur

Critique perso :

Des hommes, des crocodiles et des grands arbres. On entend des chants indigènes qui ont l'air de souhaiter la bienvenue au paradis. Mais derrière la colline, un peu plus loin, il y a des japonais et des canons. C'est la guerre à Guadalcanal, Hollywood y a dépêché un bataillon de ses meilleurs représentants (mâles exclusivement). Ce sont des soldats qui, le matin en se rasant ou le soir au coin du feu, parlent du sens de la vie plutôt que de leurs photos de pin-up. Des hommes qui doutent, qui pensent donc qui sont. La ligne rouge, c'est sans doute celle qui les sépare de la nature. Ou de leur propre nature, de leur propre barbarie. Ou de leur propre mort. C'est la ligne à suivre pour aller derrière la colline. En tout cas, de celles qu'on franchit diffcilement, à contre coeur. C'est la ligne de l'ennemi, c'est son sang -ou le mien. Un film de guerre philosophique, beau, terrible et assez pompeux, comme il se doit.

Lili Marleen

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Réalisé par : Rainer Werner Fassbinder (1945 - 1982)
En : 1981, Allemagne
Acteurs principaux : Rainer Werner Fassbinder (1945 - 1982), Hanna Schygulla (1943 - )
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /en avant la musique /heurs et malheurs à deux /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 120 mn, couleur

Critique perso :

Armée d'une pauvre chanson de cabaret recyclée, Willie, modeste employée de bastringue (mais beau cul), traverse la guerre presque sans encombres. Malgré un amant juif, elle a des protecteurs à galons et des millions de fans, ce qui compense largement. Elle en perd son nom, pour s'identifier à celui de sa chanson. C'est fou le nombre de soldats morts en l'écoutant -sans compter ceux qui écoutaient Marlene chanter la même chose, de l'autre côté des lignes. C'est fou le nombre de vitres, parois et cloisons qui la séparent de la réalité. Fassbinder regarde l'Allemagne dans le miroir de son passé nazi et il ne l'aime pas. Il la trouve futile et vulgaire. Otage de sa pompe, vendue au confort, pas sortie de ses rêves de midinette.

Baby Face - Liliane

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Réalisé par : Alfred E. Green (1889 - 1960)
En : 1933, USA
Acteurs principaux : Barbara Stanwyck (1907 - 1990), John Wayne (1907 - 1979)
Genre(s) : New York - New York /Paris /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 71 mn, NB

Critique perso :

Lily a été élevée -si on peut dire- à la dure. Son papa tient une espèce de bistrot, mais il tire surtout ses clients, et ses revenus, des beaux yeux -et de la jolie silhouette- de sa fille. Il y a tout de même, parmi les clients, des gens qui savent lire. Y'en a même un à l'accent allemand qui offre à Lily "La volonté de puissance" pour la draguer, c'est dire (un nietzschéen revendiqué dans un film américain ? on hallucine...). Un fois le papa parti brûlé en enfer, c'est le moment pour Lily de trouver une situation à la hauteur de ses talents. Direction New York, donc, et le plus haut building qu'elle peut trouver. Plein d'hommes, cela va sans dire, qui ne manquent pas non plus de remarquer ses compétences et sa jolie silhouette -ni ses beaux yeux bien sûr, qui n'ont jamais froid, malgré leur air innocent. Son ascension sociale fulgurante se mesure à la sophistication de sa coiffure, au poids de ses fourrures et au numéro de l'étage où elle est affectée. Les choses vraiment sérieuses commencent au niveau des chefs, pères et fils... Film (dé)culotté typique de l'époque pré-code Hays (tellement qu'on hallucine !).

Little Big Man

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Réalisé par : Arthur Penn (1922 - 2010)
En : 1970, USA
Acteurs principaux : Faye Dunaway (1941 - ), Dustin Hoffman (1937 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /carrément à l'ouest /conte de fées relooké /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 139 mn, couleur

Critique perso :

Ce serait le Jeanne Calment américain : dernier survivant de la bataille de Little Big Horn, petit par la taille, grand par le coeur, Little Big man. Ce serait le condensé de tous les destins possibles de son temps : fils de pionnier devenu indien Cherokee, enfant de coeur, colporteur douteux, as de la gachette, commerçant honnète, trappeur solitaire et pisteur de cavalerie. Capable de tout, sauf de tuer un homme. Précurseur de Zelig (pour sa capacité d'adaptation) et de Forrest Gump (pour ses rencontres prestigieuses), blanc chez les rouges, rouges chez les blancs : Candide au Far West. Ce serait toute la mémoire du western, toute la mémoire de l'Amérique : un enfant de 121 ans.

Little Odessa

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Réalisé par : James Gray (1969 - )
En : 1994, USA
Acteurs principaux : Vanessa Redgrave (1937 - ), Tim Roth (1961 - )
Genre(s) : New York - New York /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 98 mn, couleur

Critique perso :

Little Odessa, Brooklyn, New-York. Joshua y est né, y a aimé, y a tué. Ca a dû lui plaire, il en a fait son métier. Pour cela, son père l'a bani et renié. Mais il est pourtant de retour, pour un contrat. Et pour revoir sa maman et son petit frère. Little Odessa : il neige et il fait froid, comme là-bas mais en moins pire, sans doute. Les petits Parrains y reignent -comme là-bas aussi, sans doute. Ici, les juifs sont d'ici sans en être, comme partout. Ils aiment, ils souffrent, ils tuent, comme tout le monde. A la recherche de son Eden perso, du vert paradis de ses amours enfantines, Joshua ne trouve que désolation et éternel recommencement du malheur. Une antique tragédie biblique déguisée en polar noir -ça lui va bien.

Lola

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Réalisé par : Jacques Demy (1931 - 1990)
En : 1961, France
Acteurs principaux : Anouk Aimée (1932 - ), Elina Labourdette (1919 - 2014), Corinne Marchand (1937 - ), Marc Michel (1929 - 2016)
Genre(s) : en France profonde /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 85 mn, NB

Critique perso :

Roland, dandy glandeur, rencontre Cécile, une ancienne copine devenue maman et putain, dans le passage Pommeraye. La demoiselle de Nantes se fait appeler Lola, couche avec un marin américain de passage tout en attendant Michel, son premier et son seul amour. Or, justement, Michel est en ville après 7 ans d'absence (tiens, c'est l'âge d'Yvon, le fils de Lola), tandis que plusieurs autres Cécile guettent le grand amour au coin de la rue. Y'a plus qu'à regarder chacune chercher son chacun. Demy, déjà, sait y faire. On peut faire confiance à ses talents de marionnettiste, pour ne pas emmèler les fils de son intrigue virtuose : il arrive à concentrer en 3 jours et en quelques personnages toutes les étapes de la vie d'un coeur. Initialement, il voulait faire une comédie musicale en couleur. Il se contente finalement d'une épure en noir et blanc, tournée sans son mais pas sans brio : à défaut de choristes, c'est la caméra qui danse avec les acteurs et la lumière qui chante avec la ville.

Lolita

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Réalisé par : Stanley Kubrick (1928 - 1999)
En : 1962, USA
Acteurs principaux : Sue Lyon (1946 - ), James Mason (1909 - 1984), Peter Sellers (1925 - 1980), Shelley Winters (1922 - 2006)
Genre(s) : pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 147 mn, NB

Critique perso :

Au départ, un roman sulfureux de Nabokov, journal très intime d'un amateur de nymphettes. James Mason est l'image parfaite de ce mâle entre deux âges, vague intellectuel européen venu donner des cours aux US et tombant sous le charme acidulé de la fille de sa logeuse. Pour rester auprès d'elle, il sera prêt à tout. Il finirait presque à se faire croire que leur histoire a un avenir, s'il n'y avait ce stupide et mystérieux ecrivain-caméléon (Peter Sellers, excellent, comme d'hab), qui trainait partout. C'est celui qui meurt avec une grandiose veuleurie dès la première scène. La médiocrité américaine aux mille visages, qui n'en font qu'un.

Louise-Michel

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Réalisé par : Kervern & Delépine
En : 2008, France
Acteurs principaux : Mathieu Kassovitz (1967 - ), Bouli Lanners (1965 - ), Yolande Moreau (1953 - ), Benoît Poelvoorde (1964 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /du rire aux larmes (et retour) /en France profonde /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 94 mn, couleur

Critique perso :

Quelque part au Nord : une usine avec des (femmes) ouvrières et quelques (hommes) patrons. Un jour, elle n'est plus là, elle est partie faire sa grande migration vers l'Est. Une seule solution : se venger du patron. Une ouvirère lambda, pas plus à l'aise pourtant avec le français qu'avec le grec, se charge de dénicher le tueur à gages idéal. Et elle le trouve, même s'il est un peu fauché tendance mégalo. Elle s'appelle Louise, il s'appelle Michel - à moins que ce ne soit le contraire. Mais les patrons ont une facheuse tendance à se délocaliser aussi vite que leurs usines. Le contrat tourne alors au road-movie artisanal. Les plans sont presque fixes mais, comme les personnages, ils cachent presque toujours quelque chose. Et le film est tellement anar qu'il mélange et inverse tous les genres. C'est de la tragédie poilante, du thriller trash, de la romance désespérée. On en ressort en se sentant tout propre, comme un gant de toilette retourné.

Ludwig - Ludwig - Le crépuscule des Dieux

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Réalisé par : Luchino Visconti (1906 - 1976)
En : 1972, Italie
Acteurs principaux : Helmut Berger (1944 - ), Trevor Howard (1913 - 1988), Silvana Mangano (1930 - 1989), Romy Schneider (1938 - 1982)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /pas drôle mais beau /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 235 mn, couleur

Critique perso :

Ludwig est un prince charmant parfait : jeune, beau, intelligent et amateur d'art, que rêver de plus. Sa cousine, c'est Sissi et c'est encore Romy qui s'y colle. Le décor et les costumes sont donc ceux d'un conte de fées. Mais il y a des toujours des vers qui se cachent dans les meilleurs fruits. Cette Sissi-là n'est pas la même que l'autre, elle ne croit pas aux princes charmants, elle vient de l'autre côté du miroir. Et le frère de Ludwig, il est encore plus beau que lui mais pas extrêmement équilibré. Et puis, il va trop loin dans les belles idées, ce prince-là : soutenir Wagner (ce débauché), construire des châteaux (immenses, somptueux et vides) en Baviève... En fait, il aime décidément trop les belles choses (et les beaux jeunes hommes) pour être honnête. C'est comme un long long opéra, filmé au ralenti, sur la décomposition d'un empire, d'une famille, d'un homme.

Yeelen - Lumière (La)

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Réalisé par : Souleymane Cissé (1940 - )
En : 1987, Mali
Acteurs principaux : Balla Keita
Genre(s) : conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /poésie en image
Caractéristiques : 105 mn, couleur

Critique perso :

Chez les Bambaras, pour devenir un homme, il faut faire connaissance avec ses ancêtres et avec leur histoire -longue et compliquée, forcément. Il faut quitter sa mère, traverser le pays et les générations, rencontrer d'autres femmes. Il faut affronter ses semblables différents et mesurer sur eux l'étendue de ses pouvoirs. Et il faut bien, un jour, affronter le "pilon magique" de son père. Chez les Bambaras, comme partout, pour devenir un homme, il faut, au moins, toute la mémoire du monde. Ce 2001, l'Odysée de l'espace à l'africaine est une machine à remonter le temps du mythe jusqu'à la lumière originaire, une Genèse animiste à la complexité biblique, belle comme une cosmogonie et universelle comme un conte.

City Lights - Lumières de la ville (Les)

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Réalisé par : Charles Chaplin (1889 - 1977)
En : 1931, USA
Acteurs principaux : Charles Chaplin (1889 - 1977)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 87 mn, NB

Critique perso :

Cela fait quelque temps déjà que le cinéma est devenu parlant. Et pourtant, un irréductible petit bonhomme à moustache résiste encore. Pire, il se permet de faire un film sur une aveugle qui retrouve la vue, en ignorant superbement qu'il pourrait, en plus, lui donner la parole. De quoi devenir schizo, comme ce milliardaire porté sur le whisky, dont l'amitié avec notre vagabond préféré est proportionnelle au taux d'alcool dans le sang. Charlot est décidément le seul personnage du cinéma à pouvoir ainsi cotoyer les deux visages de l'Amérique, les belles voitures et les vendeuses des rues. A pouvoir réaliser un mélo hilarant. Il n'a jamais pris la parole mais il avait encore des gestes à faire. On lui en aurait beaucoup voulu de ne pas avoir donné ce film-là.

Se, jie - Lust, Caution

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Réalisé par : Ang Lee (1954 - )
En : 2007, Chine-Hong-Kong
Acteurs principaux : Tony Leung Chiu Wai (1962 - ), Wei Tang (1979 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /heurs et malheurs à deux /jeu dans le jeu /les chocottes à zéro /portrait d'époque (après 1914) /vers le soleil levant
Caractéristiques : 157 mn, couleur

Critique perso :

Shanghai et Hong-Kong, début du XXème siècle, alors que la Chine est occupée par les japonais. Comme toujours dans ces cas-là, il y a des collabos et des résistants. M. Yee est un collabo de haut rang très très méchant et très très séduisant, un tortionnaire en chef et un homme raffiné qui a le charme noir de Tony Leung. Le rôle des résistants très très gentils qui veulent le tuer est pris par une troupe de comédiens amateurs, nationalistes et idéalistes, et par leur jeune première ingénue, la jolie Wong Chia Chi. Pour faire illusion, elle va devoir passer pro et donner -de plus en plus- de sa personne. Quand elle joue au Mah-jong avec les amies de Mme Yee, elle joue à jouer au Mah-Jong -ce qui nuit d'ailleurs sensiblement à ses performances dans ce jeu. Avec M. Ye, elle joue carrément avec le feu -en improvisant pas mal sur les règles... Avec ce Lorenzaccio érotique, l'éclectique Ang Lee refait le coup du caméléon mal dans sa peau, du taiseux dont le corps menace sans cesse de dévoiler ce que l'esprit s'acharne à dissimuler. Quelque chose à cacher, M. Lee ?

Tree Grows in Brooklyn (A) - Lys de Brooklyn (Le)

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Réalisé par : Elia Kazan (1909 - 2003)
En : 1945, USA
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 128 mn, NB

Critique perso :

Ca se passe à New-York (made in Hollywood), début XXème siècle (made in du milieu), dans un taudis réglementaire pour émigrés fraichement débarqués qui en sont encore à leur première leçon de rêve américain. C'est le genre d'histoire que doivent adorer les ex-profs de ZEP en retraite : celle de la bonne petite élève méritante, qui réussira à sortir de sa condition par sa bonne volonté, et par Shakespeare. C'est aussi le genre d'histoire que doivent adorer les artistes qui ont réussi : celle du raté pathologique (père de la précédente) qui s'est perdu dans sa bohème mais dont la fantaisie a réussi tout de même à embellir un peu la petite vie de sa modeste famille. Moins efficacement que M. Corleone, qui a dû être son voisin, mais plus honnêtement tout de même. C'est le genre d'histoire qui avait de quoi tenter le débuttant cinéaste Kazan. Il n'avait pas encore eu l'occasion de visiter tous ses côtés obscurs, mais était déjà capable de faire le genre de film social qui peut plaire à tout le monde.

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