Pour célébrer l'accession de son équipe favorite à la finale d'une coupe quelconque (il s'agit de foot, bien sûr), un supporter à lunettes et à pédales enfourche son triporteur (sorte de kiosque à glace à roulettes -mais sans glace), bien décidé à traverser les profondeurs de la France profonde. On sous-estime malheureusement trop souvent l'épaisseur de la couche (géologique) de la France profonde -surtout là où le soleil tape un peu trop fort sur la tête des habitants (cf. un célèbre gendarme qui en a été victime). Personnages débiles, scénario nul filmé avec les pieds : du pur nectar de navet, à peine sauvé par quelques éclairs burlesques et quelques réjouissantes bafouillaginations.
Depuis quelque temps, des morts tout frais se réveillent. Et il semble qu'Eros, Tanna (il y a un Os ?), et leur bande d'extra-terrestres anonymes, qui viennent de survoler Hollywood, y soient pour quelque chose (ne cherchez pas trop le rapport : dans ce film, la logique et la causalité sont vraiment des notions extra-terrestres). C'est un peu une version cheap (très cheap) du Jour où la terre s'arrêta assaisonnée de zombies et de stock-shots disponibles -dont 2 plans posthumes d'outre-tombe de Bela qui, le reste du temps, a bien du mal à ressembler à sa doublure. Quelques faiblesses dans le scénar, donc, une voix-off ronflante-gonflante, des dialogues au 0,5ème degré (j'en passe, et des pires)... Et dire qu'il y en a qui ont dû payer pour ne pas rigoler !
Cruchot, un gendarme du terroir à la tagadactactique éprouvée, se voit confier, en récompense de ses zèlés services, un poste prestigieux dans la France d'en haut (mais en bas de la carte) : St Trop' ! Incorruptible, il refuse les pastis, organise des commandos contre les nudistes dans le seul but de leur coller une contravention (on se demande bien où) et réussit à ne pas croiser B.B. Bref, il multiplie les exploits et mérite toute notre estime. Point faible : une grande fifille de 20 ans qui se verrait bien, elle, héritière de milliardaire vogant sur son yatch. Il y a là-dedans du bricolage naïf, un parfum d'enfance et de sable chaud qui est comme un goutte à goutte de jouvence.
Beretto s'est rangé des voitures pour se reconvertir dans le bateau de plaisance. Un jour, il reçoit la visite de deux Blues Brothers louches qu'il a l'air de bien connaître. Ca le lance sur la piste d'un certain Michalon, à Nice. Michalon, c'est la mascotte des tortionnaires, le serial connard idéal. Pour d'obscures raisons, il a une promo de Collège anglais en motocyclettes rouges et coupe Beatles aux trousses. Il n'aura pas de trop de Beretto et de ses potes pour volatiliser les uns après les autres à coup de dynamite les yéyés british biberonnés à "Chapeau melon et bottes de cuir". Voilà à quelles extrémités conduit l'abus d'humour surréaliste sur fond de gouaille franchouille.
Christian Gerber, sorte de Régis Debray populo qui, après avoir couru les maquis sud-américains pour interviewer des guerilleros barbus, retrouve à Paris son poste de journaliste-radio. Les années 70 battent leur plein de kitchitude. Le gadget du moment, c'est ce truc avec deux boules en plastique au bout d'une ficelle, qu'il faut faire se cogner entre elles le plus longtemps possible. Hair (le spectacle) fait un tabac, la Superstar du moment (sur les ondes de la radio, au moins) s'appelle Jésus-Christ. C'en est trop pour Gerber, libertaire dans l'âme (qu'il n'a pas) et mauvais esprit sur pattes (d'eph). Il se fait virer, puis, bientôt (opportunisme aidant), promu et, enfin (intégrité aidant), crucifié sur l'autel d'une société aux valeurs Kleenex. Une grosse farce narcissique, assez gonflée (à l'air du temps).
Inutile de dire que ce titre inconnu au bataillon art et essai fait un peu tache sur mes étagères, et que c'est plutôt un cadeau empoisonné dont je tairai pudiquement l'auteur (merci frangin !). Allez savoir pourquoi, je suis assez insensible à la nostalgie des copains de régiment, au comique trouffion, aux charmes de la caserne-colonie de vacances, aux plans drague foireux. Heureusement que le colonel Darry Cool, esthète des potirons, fait quelques apparitions - sinon, il faut bien reconnaître qu'aucun des jeunes acteurs du contingent n'a, depuis, donné de signe de vie artistique. Même pas assez gros et gras pour postuler à la rubrique burlesque émoustillant. Tout juste bon pour une soirée M6 (enfn, c'est peut-être encore trop bon pour eux, j'en sais rien, je n'ai pas la télé !).