Un jeune homme ahuri à la recherche d’aventure arrive dans l’endroit idéal pour en trouver : un village sous l’emprise d’un(e) vampire… Ici, les humains et les fantômes se ressemblent comme deux gouttes de poison, les rêves et la réalité se confondent, les vivants et les ombres se mêlent et se mélangent. Le film lui-même est comme dans les limbes entre le cinéma muet (intertitres, quasiment aucun autre son autre que les voix) et le cinéma parlant, dans les gris, envahi par un mal à l’état brumeux. Dans les limbes entre la vie et la mort, on y assiste même à l’enterrement du jeune ahuri depuis l’au-delà, en caméra subjective. Un film magique, digne d'un sorcier revenu des limbes.
Dans la famille Goupi, il y a beaucoup de monde et ils habitent tous sous le même toit. Quatre générations, plus ou moins entremêlées et consanguines. Une famille-souche, du genre qui sera pas facile à déraciner. Le plus ancien, c’est Goupi-L’empereur, plus que centenaire, que les autres respectent surtout parce qu’il n’a pas encore révélé où il a planqué son magot. Ce qui intéresse particulièrement Goupi-Mes-sous, qui s’occupe de la compta. Goupi-Monsieur, c’est celui qui vient de débarquer du train, après avoir fait sa vie à Paris. A côté, les surnoms sont parfois distribués bizarrement. Goupi-tisane est une teigne qui ne contribue pas des masse à apaiser les conflits. Et Goupi mains rouges n’est pas forcément celui qui a le plus de sang sur les mains… Parce que pour révéler encore un peu mieux les caractères, rien ne vaut un petit meurtre de derrière les fagots. Tout ça fait le portrait d’une espèce de vestige de l’ancien régime au coeur des campagnes, une archéologie des français bien de chez nous, pieds dans la boue et yeux dans le ciel.
Au siècle avant-dernier, quand la télé n'existait pas encore, les artistes de théâtre et de cabaret étaient les rois des Boulevards parisiens. Voici une femme et trois hommes qui sortent de la foule anonyme : un acteur sûr de lui, un aristocrate sûr de sa fortune, un mime-poète sûr de rien. Elle préfère le poète, bien sûr. Mais Paris (réinventé par Prévert) s'en mèle et la vie sépare ceux qui s'aiment. Car l'amour des uns fait le malheur des autres. Pour de mystérieuses raisons (c'était un de mes sujets de dissert' au lycée), les histoires d'amour impossible sont celles qui nous touchent le plus... A force d'art et de poésie, ce film envoie direct ceux qui le regardent au paradis des spectateurs.
En ouverture, M. de Capestan -noblesse petite mais bonne- s'engage dans un assaut contre des félons. Blessé, il est sauvé puis soigné par une belle brune -puis une belle blonde (bon, on n'est pas pour autant dans Vertigo). Il va se plaindre chez le Premier Ministre -chef des félons- qui le renomme Capitan (ce qui, venant d'un italien, n'est apparemment pas très sympa). En fait, il est la réincarnation blonde de Robin des Bois, en brushing et collants rouges, comme lui impeccable à l'escrime, à l'escalade, à l'équitation et au saut à la perche. Le jeune roi Louis XIII, entouré de félons, est lui incarné par un sosie de Nicolas Sarkozy en culottes courtes. Et Bourvil, égaré là-dedans, joue avec des accents gaulliens pour parler de la grandeur de la France, et des accents gaulois pour parler aux femmes. Avec le Capitan, qui l'a engagé comme secrétaire-poète, cernés de félons, ils doivent se réfugier dans la maison de Blanche-Neige dans la forêt -pas assez loin toutefois pour éviter que le jeune roi mal entouré ne s'y égare. Je passe les détails mais je vous rassure : la République -pardon, le Roi- sera sauvé(e)...