Les 775 films en DVD d'Isabelle
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film(s) relevant du genre : carrément à l'ouest

17 réponses classées par dates


Grapes of Wrath (The) - Raisins de la colère (Les)

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Réalisé par : John Ford (1894 - 1973)
En : 1940, USA
Acteurs principaux : John Carradine (1906 - 1988), Henry Fonda (1905 - 1982)
Genre(s) : carrément à l'ouest /culte ou my(s)tique /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 128 mn, NB

Critique perso :

Quand Tom rentre chez lui après avoir purgé 4 ans de prison, il rencontre un pasteur qui a perdu la foi, et des paysans qui ont perdu leur terre. C'est la faute aux proprios, aux patrons des proprios, aux banquiers des patrons des proprios, aux patrons des banquiers des patrons des proprios -bref, à personne. A Mme La Grande-Crise-de-29 (promise à une grande descendance). Pa' et Ma' sont réfugiés chez tontons, et ils s'apprètent à partir eux aussi. L'exode s'engage donc vers la terre promise "qui ruisselle de lait et de miel" : la Californie... Dans un tacot surchargé qui fume comme une loco, ils traversent la misère et l'injustice, l'exploitation et la suspicion. L'esprit de révolte souffle où il veut, mais il souffle fort. On dirait du Ken Loach évangélisé : Qu'elle était verte sa colère !

Duel in the Sun - Duel au soleil

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Réalisé par : King Vidor (1894 - 1982)
En : 1946, USA
Acteurs principaux : Lionel Barrymore (1878 - 1954), Joseph Cotten (1905 - 1994), Lillian Gish (1893 - 1993), Walter Huston (1884 - 1950), Jennifer Jones (1919 - 2009), Herbert Marshall (1890 - 1966), Gregory Peck (1916 - 2003)
Genre(s) : carrément à l'ouest /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 138 mn, couleur

Critique perso :

Dans un riche ranch du Sud -façon Autant en emporte le vent, quelques années avant-, vivent un vieux sénateur réac et impotent, sa femme qui a tout le temps l'air de pleurer en silence, et leurs deux fils : le gentil progressiste et le séduisant vilain garçon. On leur met dans les pattes une jolie métisse -lointaine cousine à secourir. Et plein de beufs et de chevaux à déplacer, surveiller et dresser. Avec de telles bases, il ne faut pas s'attendre à beaucoup de nuances : de la passion et des coups de feu. Comme dans l'incroyable duel final, qui conjugue l'amour et la mort dans un bain de poussière et de soleil. Un joyau de sang dans un monde de brutes.

Big Sky (The) - Captive aux yeux clairs (La)

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Réalisé par : Howard Hawks (1896 - 1977)
En : 1952, USA
Acteurs principaux : Kirk Douglas (1916 - )
Genre(s) : carrément à l'ouest /épique pas toc
Caractéristiques : 122 mn, NB

Critique perso :

La conquête de l'ouest passe aussi par le nord -et par le chemin des fleuves. Deux cow-boys en rade, bons camarades mais prompts à la bagarre, se retrouvent embarqués dans une expédition au long cours : l'un a un long fusil, l'autre devra se faire amputer le doigt. Je ne dirai pas lequel la fille -une otage indienne- choisira, mais ça peut se deviner. Un western pour marins d'eau douce qui suit le rythme nonchalent de l'eau et qui, malgré quelques coups de feu, nous repose des tueries pétaradantes.

Johnny Guitar

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Réalisé par : Nicholas Ray (1911 - 1979)
En : 1954, USA
Acteurs principaux : John Carradine (1906 - 1988), Joan Crawford (1904 - 1977), Sterling Hayden (1916 - 1986), Mercedes McCambridge (1916 - 2004)
Genre(s) : carrément à l'ouest /culte ou my(s)tique
Caractéristiques : 105 mn, couleur

Critique perso :

C'est un western à la fois classique et étonnant. Classique parce qu'on y croise des héros de la gachette, un saloon-tripot, une attaque de diligence, un casse de banque, un projet de gare et des oppositions entre bandes. Toute la panoplie ! Et comme toujours, la loi et l'autorité sont à négocier en permanence ; ils reviennent à ceux qui ont l'énergie de s'en emparer. Mais, en même temps, tout semble nouveau : les meneurs y sont des femmes (ce qui donne lieu à un duel final iconoclaste) ; les hommes, "gun-crazy" fatigués, font la cuisine. Il faut dire que tous les éléments de la nature s'en mèlent : tempête de vent, feu de la vengeance, cascade d'eau et galeries souterraines protectrices. Je ne suis pas très fan des westerns d'habitude, mais celui-là touche à l'essentiel...

Searchers (The) - Prisonnière du désert (La)

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Réalisé par : John Ford (1894 - 1973)
En : 1956, USA
Acteurs principaux : Jeffrey Hunter (1926 - 1969), Vera Miles (1929 - ), John Wayne (1907 - 1979), Natalie Wood (1938 - 1981)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /carrément à l'ouest /culte ou my(s)tique /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 120 mn, couleur

Critique perso :

La petite famille Edwards est plutôt modeste, mais elle dispose tout de même d’une concession avec vue imprenable sur Monument Valley. Ethan, il fait partie de la famille (c’est le frère du père) mais c’est l’homme du dehors. Il a fait l’armée, est resté célibataire (même si on sent qu’il n’est pas insensible à sa belle-soeur), est du genre baroudeur bougon. Quand, un soir, des indiens très méchants massacrent la famille et kidnappent les deux filles, Ethan trouve une mission à sa hauteur : les retrouver. Au début, il doit se coltiner l’aide d’autres volontaires mais ils jettent vite l’éponge sauf Martin, son neveu vaguement métis, fiancé de la plus âgée des filles. La quête va durer longtemps, longtemps. Le temps de voir passer les saisons, de quadriller toute la région, de dormir dehors, toujours. Une vraie route initiatique, où chacun des deux mecs a des choses à apprendre à/de l’autre, en particulier sur ce que c’est que la famille, les liens du sang et les liens du coeur. Et Ethan, l’homme du dehors, arrivera tout de même à nous convaincre qu’il a quelque chose de potable à l’intérieur.

Rio Bravo

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Réalisé par : Howard Hawks (1896 - 1977)
En : 1959, USA
Acteurs principaux : Walter Brennan (1894 - 1974), Angie Dickinson (1931 - ), Dean Martin (1917 - 1995), Ricky Nelson (1940 - ), John Wayne (1907 - 1979)
Genre(s) : carrément à l'ouest /culte ou my(s)tique
Caractéristiques : 141 mn, couleur

Critique perso :

Dans les westerns, c'est facile : le méchant, c'est celui qui tue sans raison. Le héros, il tue aussi mais il a la loi avec lui. En plus, il s'appelle souvent John Wayne. Ici, il est shérif, il doit garder en prison un méchant qui a plein de copains dans la région, avec pour adjoints un vieillard infirme et un ex-alcolo en cure de désintoxication. Un gamin joueur de guitare, aussi. Et le soutien moral d'une charmante tricheuse professionnelle avec qui il adore s'engueuler à la première occasion. Autant dire un saint bourru en santiag, surpris en plein chemin de croix dans la poussière de l'ouest. En flagrant délit de mythe.

Misfits (The) - Désaxés (Les)

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Réalisé par : John Huston (1906 - 1987)
En : 1961, USA
Acteurs principaux : Montgomery Clift (1920 - 1966), Clarck Gable (1901 - 1960), Marilyn Monroe (1926 - 1962), Eli Wallach (1915 - 2014)
Genre(s) : carrément à l'ouest /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 124 mn, NB

Critique perso :

Un chant du cygne qui porte malheur, un très beau film... Un jeune veuf et un (encore) jeune retraité à moustaches rencontrent une toute jeune divorcée douce comme un ange et belle comme Marilyn. Ils s'installent dans une baraque à moitié en chantier, éclusent quelques bières puis décident de recruter un mercenaire de rodéos pour aller chasser avec eux le mustang sauvage. Ce sont de grands enfants qui essaient de jouer aux cow-boys (sans indiens), des éclopés de partout à la recherche de paradis impossibles. Des petits points perdus dans l'immensité d'un écran de cinéma. Tristes à pleurer, bêtes et méchants, beaux comme des hommes.

One-Eyed Jacks - Vengeance aux deux visages (La)

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Réalisé par : Marlon Brando (1924 - 2004)
En : 1961, USA
Acteurs principaux : Marlon Brando (1924 - 2004), Elisha Cook Jr. (1903 - 1995), Karl Malden (1912 - 2009)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /carrément à l'ouest
Caractéristiques : 141 mn, couleur

Critique perso :

Depuis une fuite au Mexique qui a mal tourné, Dad et Kid, pilleurs de banques récidivistes, sont fachés à mort. 5 ans passent ; leur vie change, leur rancoeur demeure. Ils se retrouvent en Californie, au bord de la mer, avec quelques comparses. Ils s'observent de biais. Ils mentent beaucoup. Ils n'arrêtent pas de se dire les uns aux autres "I'll be (right) back" et "wait a minute". Il y a ceux qui tiennent parole, et il y a les autres. Il y d'étranges non-dits, aussi (que sont devenus les deux sacs d'or de la première partie ?). Mais il paraît que le film durait initialement 5h et a été coupé à la tronçonneuse. Ca donne un drôle de western maso et oedipien, un peu languissant, avec un Marlon (acteur) qui en fait le minimum. Juste assez pour suggérer l'éternel retour du refoulé

Man Who Shot Liberty Valance (The) - Homme qui tua Liberty Valance (L')

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Réalisé par : John Ford (1894 - 1973)
En : 1962, USA
Acteurs principaux : John Carradine (1906 - 1988), Lee Marvin (1924 - 1987), Vera Miles (1929 - ), Edmond O'Brien (1915 - 1985), James Stewart (1908 - 1997), John Wayne (1907 - 1979)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /carrément à l'ouest /culte ou my(s)tique
Caractéristiques : 123 mn, NB

Critique perso :

Le grand sujet des grands westerns, c'est comment créer de la civilisation dans le désert, comment passer en quelques décennies de la loi du plus fort à la loi tout court -bref, sur quels mensonges se bâtit un Etat. Face à la Liberty de faire n'importe quoi, deux hommes se dressent. Le premier est le modèle tradi : un cow-boy rustaud, as de la gachette qui ne rêve au fond que de se ranger et de fonder une famille. Le deuxième est le modèle moderne : un petit avocat venu de l'est, le nez dans ses bouquins. Au milieu : une femme. Mais ne comptez pas sur John Ford pour développer les histoires d'amour : c'est au spectateur de tout imaginer à partir de quelques regards en coin (ce sont évidemment toujours les plus belles). Lui se contente de filmer la légende -et comment on la fabrique. La démocratie et le cinéma, mode d'emploi.

C'era una volta il West - Il était une fois dans l'ouest

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Réalisé par : Sergio Leone (1929 - 1989)
En : 1968, Italie
Acteurs principaux : Charles Bronson (1921 - 2003), Claudia Cardinale (1938 - ), Henry Fonda (1905 - 1982), Jason Robards (1922 - 2000)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /carrément à l'ouest /culte ou my(s)tique /épique pas toc
Caractéristiques : 165 mn, couleur

Critique perso :

Il était une fois un réalisateur qui aurait vu et aimé Duel au soleil, Johnny Guitar, Rio Bravo et L'Homme qui tua Liberty Valance (entre autres). Il croirait donc au pouvoir hypnotique du cinéma. Il était une fois, donc, trois hommes de l'Ouest : un joueur d'harmonica taciturne, un bandit romantique et une brute sanguinaire. Il était une fois une femme qui serait à la fois une maman et une putain. Ils auraient tous des comptes à règler avec le passé, et des paris à faire sur l'avenir. Ils laisseraient pas mal de cadavres derrière eux. Pour eux, le temps se serait comme arrêté, suspendu, dilaté. Et le temps, au cinéma, c'est ce qui permet de parcourir les déserts mythiques de Monument Valley, de scruter les paysages tourmentés d'un visage, de laisser se deployer la géniale musique de Morricone. Le temps d'un merveilleux conte de fées pour grandes personnes.

Dragao da Maldade contra o Santo Guerreiro (O) - Antonio das Mortes

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Réalisé par : Glauber Rocha (1939 - 1981)
En : 1969, Bresil
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /carrément à l'ouest /culte ou my(s)tique /en avant la musique /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 100 mn, couleur

Critique perso :

Ecoutez, bonnes gens, la balade de l'infortuné Antonio (normalement, c'est en portugais du Brésil, traduction approximative). Mercenaire des puissants, démon exterminateur, c'est Antonio de la Mort qui tue. Mais, après avoir trucidé un sous-sous-commandant Marcos de carnaval de plus et croisé le regard absent d'une sainte, Antonio change son fusil de cible. Antonio vire mystique, bloc de volonté butée, tueur à rage au service des pauvres. Un objet filmique non identifiable et non assimilable, comme une forte tête qui aurait le regard dans les nuages. Une chanson de gestes poétique deguisée en sud-western folklorique -et inversement-.

Easy Rider

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Réalisé par : Dennis Hopper (1936 - 2010)
En : 1969, USA
Acteurs principaux : Karen Black (1939 - 2013), Peter Fonda (1940 - ), Dennis Hopper (1936 - 2010), Jack Nicholson (1937 - )
Genre(s) : carrément à l'ouest /culte ou my(s)tique /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 95 mn, couleur

Critique perso :

Le film qui a mis a bat le « système des studios » hollywoodien et à 50 ans de style et d’élégance de mise en scène ressemble à du travail d’amateur. D’ailleurs, ça l’est. Il montre la chevauchée pas très fantastique de deux bikers -un pas beau et un taiseux- à travers le pays. Ils viennent de se renflouer en traficotant avec le Mexique, ils ont décidé de rouler de Los Angeles à la Nouvelle Orléans -pour arriver si possible au moment du carnaval. En fait, le carnaval, il est sur la route. C’est l’Amérique la vraie qu’ils rencontrent : ses paysages majestueux, ses fermiers héroïques, ses communautés de hippies utopistes et, surtout, ses hordes de gros bouseux collés à leur patelin paumé. C’est eux les plus nombreux, en fait, et à la fin c’est eux qui gagnent. End of the dream, à peine qu’il commençait à naître. D’où, sans doute, ce goût d’inachevé, qui passe des personnages aux spectateurs. La moitié du budget a dû passer en essence, l’autre en ravitaillement weed (les acteurs ont-ils été payés autrement ?). Quand à la fin l’un des héros reconnaît que « We blew it » (on a tout foiré), on se demande s’il ne parle pas de l’ensemble du film…

Little Big Man

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Réalisé par : Arthur Penn (1922 - 2010)
En : 1970, USA
Acteurs principaux : Faye Dunaway (1941 - ), Dustin Hoffman (1937 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /carrément à l'ouest /conte de fées relooké /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 139 mn, couleur

Critique perso :

Ce serait le Jeanne Calment américain : dernier survivant de la bataille de Little Big Horn, petit par la taille, grand par le coeur, Little Big man. Ce serait le condensé de tous les destins possibles de son temps : fils de pionnier devenu indien Cherokee, enfant de coeur, colporteur douteux, as de la gachette, commerçant honnète, trappeur solitaire et pisteur de cavalerie. Capable de tout, sauf de tuer un homme. Précurseur de Zelig (pour sa capacité d'adaptation) et de Forrest Gump (pour ses rencontres prestigieuses), blanc chez les rouges, rouges chez les blancs : Candide au Far West. Ce serait toute la mémoire du western, toute la mémoire de l'Amérique : un enfant de 121 ans.

Aguirre, der Zorn Gottes - Aguirre, la colère de Dieu

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Réalisé par : Werner Herzog (1942 - )
En : 1972, Allemagne
Acteurs principaux : Klaus Kinski (1926 - 1991)
Genre(s) : carrément à l'ouest /culte ou my(s)tique /du Moyen-Age à 1914 /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 100 mn, couleur

Critique perso :

Une patrouille perdue de conquistadors en armures, lancée dans une expédition en Amazonie. Objectif : l'Eldorado, territoire de la richesse absolue caché dans la forêt vierge des fantasmes. Penché, tordu, toujours une tête de moins que ses interlocuteurs, Aguirre est l'âme damnée du groupe, celui dont le regard halluciné est le seul à voir la direction à prendre. Quand le fleuve et les indigènes hostiles leur en laissent le temps, ces égarés se proclament solennement empereur des lieux, représentants légitimes de Dieu au pays des rêves. Ils reconstituent une parodie de cour royale avec les moyens du bord. Et vogue le radeau, vers l'inéluctable naufrage des grandeurs illusoires. Beau comme une catastrophe tranquille.

Westworld - Mondwest

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Réalisé par : Michael Crichton (1942 - 2008)
En : 1973, USA
Acteurs principaux : Yul Brynner (1915 - 1985)
Genre(s) : c'était demain /carrément à l'ouest /jeu dans le jeu /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 88 mn, couleur

Critique perso :

Disneyland, c'est bon pour les enfants. Dans pas longtemps, les grands auront bien mieux pour s'amuser : Mondwest. A Mondwest (ou Westworld, sans doute une traduction de Hollywood en langage de l'époque) on peut choisir son thème : le western (pour tuer à l'aise), l'empire romain (pour baiser tranquille) ou le Moyen Age (pour les deux). C'est un peu cher mais on est traité comme des stars de cinéma et on ne craint rien : le personnel local n'est composé que de robots consentants et pas syndiqués -et de savants fous bien planqués. D'ailleurs, les pistolets ne marchent pas sur les vrais humains. Mais, comme dans tous les Edens, il y a parfois des créatures qui se détraquent. Des robots qui refusent d'obéir à leur cahier des charges -et, ma foi, on serait pas loin de leur donner raison. La piste métaphysique est légère mais le film d'action-science-fi bien troussé pour l'époque. Terminator s'est évadé direct de ce parc-là, et pas mal d'autres films qui ont suivi.

Monster

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Réalisé par : Patty Jenkins (1971 - )
En : 2003, USA
Acteurs principaux : Bruce Dern (1936 - ), Christina Ricci (1980 - ), Charlize Theron (1975 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /carrément à l'ouest /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 109 mn, couleur

Critique perso :

Portrait « basé sur une histoire vraie » d’une serial-killeuse made in USA. Elle s’appelle Aileen, elle est rondouillarde et complexée, a sans doute pas eu une enfance facile, fréquente les bars et les dancing du bas du panier. Elle survit en faisant la pute pour des machos qu’elle déteste. Son premier meurtre, c’est en légitime défense face à l’un d’entre eux, particulièrement pervers. Après, faut reconnaître que sa défense devient de moins en moins légitime. Mais c’est aussi la période où elle tombe amoureuse de Selbi, gentille fille presque aussi paumée qu’elle, tellement moins macho que ses fréquentations précédentes. Eros, Thanatos et toute la clique, font encore des ravages à tous les niveaux du panier. Le film est modeste mais incarné de façon saisissante. Charlize Theron, qui est à peu près le contraire d’Aileen (quoique que sa mère ait tué son père en légitime défense), s’est laissée possédée par elle. Monster mon semblable, ma soeur (ma mère…).

My Blueberry Nights

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Réalisé par : Kar-wai Wong (1958 - )
En : 2007, USA
Acteurs principaux : Norah Jones (1979 - ), Jude Law (1972 - ), Natalie Portman (1981 - ), Rachel Weisz (1971 - )
Genre(s) : New York - New York /carrément à l'ouest /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 91 mn, couleur

Critique perso :

Pour une fois, Wong se met lui-même (plutôt que ses personnages) en exil, il va voir en Amérique s'il y est. Il commence par organiser soigneusement, comme toujours, le carambolage aléatoire de quelques coeurs brisés, Anges déchus à qui il oblige à faire le tour du pays à cloche pied (ou quasi) comme gage de malchance. C'est grand, l'Amérique. Sans doute pour ne pas trop se perdre, il recycle le tube d'In the Mood for Love à l'harmonica, remplace le Chungking Express par tous les modèles de bars qu'il croise sur sa route, et mise de nouveau tous ses jetons, comme dans 2046, sur une triplette féminine : une histoire en bleu nuit, une partie en rouge sombre, une virée en violet-doré et au grand jour. Est-ce à cause des contrastes visuels trop accentués, des dialogues trop explicites ou des acteurs qui ont oublié de mettre du mystère asiatique au bord de leurs yeux ? Ca fait le même effet qu'une tarte aux myrtilles avec de la glace vanille : assez écoeurant à la longue.

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