Une drôle de chauve-souris s'est installée à Gotham City, cette Metropolis du passé qui se serait inventée un futur. Elle s'appelle Batman, et se déguise occasionnellement en homme ordinaire, très riche et très chiant. Un héros aux deux visages, donc, qui ne serait à l'aise qu'avec les affaires à tiroir et les personnalités doubles (voire plus si affinités). Le Joker, comme son nom l'indique, est assez doué dans ce domaine : l'homme qui rit (de se voir si laid en son miroir) serait-il enfin un adversaire à la mesure de Batman..? Des personnages de cartoon camouflés en acteurs, jouant aux petites voitures vernies dans un New-York en légos sculptés.
Trois cops de Los Angeles années 50, entre glamour et trafics. Trois styles : le costaud cogneur aux yeux de chien battu, le mondain compromis avec la presse, le premier de la classe à lunettes. Des stars (Lana Turner, Rita Hayworth, Veronica Lake) qui font de la figuration -à moins que ça ne soit leur sosie, on n'en sait rien, c'est du cinéma. De l'amour et du sang. Une belle histoire tordue comme on n'en avait plu vu depuis Le Grand Sommeil (cette fois, en écoutant bien, on arrive même à savoir qui a tué le chauffeur !). Une variation sur le thème de la légitime violence qui vaut bien celle de Rio Bravo. Un grand film comme, heureusement, on en fait encore !