On se croirait au pays d'Amélie, sauf que c'est aux antipodes, c'est-à-dire sans couleurs, sans sourires béats et sans Paris. Ca commence en 1976. Mary : 8 ans, sosie miniature de Nana Mouskouri australienne complexée. Max : gros juif new yorkais d'une quarantaine d'années, névrosé carabiné. Chez Max, c'est normal, c'est pathologique : il a un syndrome d'Asperger, un autisme light qui le rend imperméable aux codes sociaux et aux émotions des autres, mais ne l'empêche pas de ressentir les siennes (puissance mille). Pour les mettre en contact, il faut un hasard gros comme le bottin de New York et une lettre envoyée comme une bouteille à la mer. Pour les faire continuer à s'écrire pendant 25 ans sans qu'ils se rencontrent jamais, il faut le miracle des amitiés impossibles qui changent la vie -et pas mal de chocolat. Ils vivent dans un monde qui ressemble au nôtre, en légèrement plus biscornu, peuplé de drôles de trognes. Et que tout soit en plasticine ne change rien : de toute façon, ils sont différents et solitaires, normaux et pathologiques, comme tout le monde. Et il faudrait souffrir d'un syndrome d'Asperger carabiné pour ne pas être ému aux larmes par leur histoire.