Il semblerait que le lantana soit un buisson australien, une sorte de rosier avec des roses petites et des épines beaucoup. Il semblerait que les quadras australiens soient autant en désarroi que partout ailleurs. Ils parlent, ils font. Ils savent très bien ce qu'ils font. Ils savent très bien ce qui (les) fait souffrir, mais ils ne sont pas foutus de faire autrement. Ni de dire ce qu'ils ont à dire à ceux qui doivent l'entendre. Petites lâchetés, petites méprises, gros dégâts. Il y a une victime, il y a une enquête, mais là n'est pas l'essentiel. L'essentiel est dans la mosaïque des désirs frustrés, dans le puzzle des impuissances rageuses, dans le lantana des coeurs déchirées.
Peinture à l'hollywoodienne de la plus mexicaine des peintres. Frida Khalo est au Mexique ce que Diego Rivera fut un moment pour elle : une idole (après, elle l'a épousé). Sa vie est un roman, il n'y manque pas une touche de musique, pas une note de couleur, pas un parfum de mythe. Rockefeller, Breton et Trotsky font de la figuration, King Kong passe dans le décor. De la souffrance, de l'amour et encore de la souffrance. Le biopic est un peu épicé, mais pas trop. La douleur est sur l'écran, qui fait tout de même un peu écran à la douleur. Des petites tentatives timides pour mettre de la vie dans le tableau, en rendant vivants les tableaux. Mais ces toiles, pour ce qu'on peut en voir, gagnent fastoche le match de l'intensité dramatique avec la peinture hollywoodienne.