J'avoue : aux environs de mes 7 ans, j'ai été amoureuse de Claude François (c'était avant -ou après, je ne sais plus trop- Thierry Le Luron, Gérard Majax et mon prof d'histoire). J'ai grandi. Bernard Frederic, lui, est resté à l'heure de Marity et Gilbert Carpentier. C'est un ex-fan des seventies, docteur ès cloclo avec félicitations du jury. Un coup de téléphone qui pleure et son ancien pseudo-pote (un certain Cousous PolnarG) le rappellent à sa vie de clône pour participer à une "nuit des sosies" plus vraie que nature. C'est qu'entre temps, notre imposteur professionnel s'était reconverti en banquier, essayant de jouer dans sa maison en toc un semblant de vie de famille. Il replonge dans la Valse des pantins. Revoilà les tournées en camionnette miteuse, l'élection de Miss Pizza sur un parking de supermarché, les néons, les paillettes et la vie en couleur (vives). Nettement plus drôle et plus kitch que Kagemusha. J'avoue : j'ai aimé !
Quelque part au Nord : une usine avec des (femmes) ouvrières et quelques (hommes) patrons. Un jour, elle n'est plus là, elle est partie faire sa grande migration vers l'Est. Une seule solution : se venger du patron. Une ouvirère lambda, pas plus à l'aise pourtant avec le français qu'avec le grec, se charge de dénicher le tueur à gages idéal. Et elle le trouve, même s'il est un peu fauché tendance mégalo. Elle s'appelle Louise, il s'appelle Michel - à moins que ce ne soit le contraire. Mais les patrons ont une facheuse tendance à se délocaliser aussi vite que leurs usines. Le contrat tourne alors au road-movie artisanal. Les plans sont presque fixes mais, comme les personnages, ils cachent presque toujours quelque chose. Et le film est tellement anar qu'il mélange et inverse tous les genres. C'est de la tragédie poilante, du thriller trash, de la romance désespérée. On en ressort en se sentant tout propre, comme un gant de toilette retourné.