Elle s'appelle Nathalie, elle vit officiellement avec Antoine mais harcèle Eric, son ex, et cherche à coucher avec Fabrice, son rien du tout. Rien que des gentils garçons, pourtant. Elle veut tout, dit le contraire de tout et ne sait plus ce qu'elle veut. La parole est sa principale arme, elle s'en sert pour séduire et pour faire mal, mais elle se blesse au moins autant que les autres avec. Elle fait n'importe quoi et ne va sans doute pas fort, elle énerve même ses meilleures amies. Portrait virtuose de chieuse en majesté, de celles qu'on aurait du mal à supporter plus que le temps d'un film. Portrait aussi, par la même occasion, d'une nouvelle génération d'acteurs, de celle qu'on va adorer pendant les 20 années qui viennent. Noémie commence sans fard, par sa pilule la plus amère ; elle apprendra plus tard à napper ses déprimes du sucre de son humour.
Elles sont quatre copines de lycée, pour la vie évidemment. A cet âge-là, tout ce qu'on dit est fait pour qu'on y croie soi-même, comme le titre performatif le laisse entendre. Elles voudraient bien, donc, ne pas craindre ce qui les attend dans la vie, elles en attendent beaucoup, mais ne savent pas quoi. C'est long, la salle d'attente des années lycées. Les parents n'y comprennent pas grand chose, les garçons sont mignons mais un peu cloches, les hommes sont un peu trop vieux, la musique est trop forte. En quelques mois, quelques années, elles vont apprendre à faire connaissance avec elles-mêmes. Noémie en a visiblement été si marquée que, plus tard, elle aura encore envie d'y retourner, pour n'y pas changer grand chose. C'est là sans doute, qu'elle a trouvé la recette de ses meilleurs films à venir.