Les 775 films en DVD d'Isabelle
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film(s) relevant du genre : à l'antique

12 réponses classées par dates


Intolerance - Intolérance

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Réalisé par : David W. Griffith (1875 - 1948)
En : 1916, USA
Acteurs principaux : Tod Browning (1882 - 1962), Lillian Gish (1893 - 1993), Eugene Pallette (1889 - 1954)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /à l'antique /épique pas toc
Caractéristiques : 178 mn, NB

Critique perso :

Pour se faire pardonner de l'idéologie suspecte de Naissance d'une nation, Griffith nous mitonne une fresque historico-morale qui ne manque pas de souffle et d'audace : l'histoire de l'humanité y est sondée (pas du tout aléatoirement) en 4 points clé, et découpée façon carpaccio de tableaux vivants. Sur les 4 histoires, il y en a 3 dont on connaît d'avance plus ou moins la fin : la vie d'un barbu à Jérusalem, dans les années 30 après lui-même ; un certain jour de la St Barthélémy en France ; la bataille de Cyrus contre Babylone aux tout débuts de la Mésopotamie (bon, là c'est un peu plus dur mais on est aidé). Et puis, il y a une histoire contemporaine plus modeste et plus indécise, un mélo qui résume et synthétise les 3 autres dans le quotidien d'une vie ordinaire. Le point de vue passe par le montage et les cartons : l'humanité n'en est qu'à son berceau, on massacre toujours les innocents au nom des meilleurs sentiments... J'oubliais : ça date d'il y a presque un siècle, donc rien à voir, bien sûr, avec ce qui se passe aujourd'hui.

Three Ages - 3 âges (Les)

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Réalisé par : Buster Keaton (1895 - 1966)
En : 1923, USA
Acteurs principaux : Buster Keaton (1895 - 1966)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux /à l'antique
Caractéristiques : 63 mn, NB

Critique perso :

L'éternel masculin existe habituellement en 2 modèles : l'éternel soupirant et l'éternel emmerdeur. Pour rendre hommage à l'éternel féminin, l'éternel masculin n'a jamais reculé devant les moyens : plus fort, plus vite, plus riche... sera le vainqueur (l'essentiel, en la matière, n'est pas de participer). L'éternelle histoire de cette rivalité est hoquetée en 3 époques, façon Intolérance romantique et rigolo : un très lointain (et très approximatif) âge de pierre, un pittoresque empire romain, une ère nébuleuse et néanmoins contemporaine. Les costumes changent, les hommes restent. Et ça essaie de nous faire croire que les hisoires d'amour finissent bien, en général.

Mummy (The) - Momie (La)

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Réalisé par : Karl Freund (1890 - 1969)
En : 1932, USA
Acteurs principaux : Boris Karloff (1887 - 1969)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /les chocottes à zéro /à l'antique
Caractéristiques : 73 mn, NB

Critique perso :

On ne réveille pas impunément une momie qui dort depuis 3700 ans, fallait s'en douter. Im-ho-tep a été embaumé vivant (sans son consentement, semble-t-il) et il lui reste donc quelques petites affaires à régler. Ca tombe bien, il a pour cela gardé en mémoire quelques sortilèges magiques bien utiles. Il est calme, patient (il ne doit plus être à un millier d'années près), et il sait ce qu'il veut : la fiancée dont il a été éloigné, il y a quelques siècles. Sur son passage, on retrouve d'étranges cadavres : mort de rire, mort de peur, à votre guise. Il est terriblement séduisant et terriblement dangereux. Normal : il possède le secret de l'envoutement des légendes.

Ten Commandments (The) - Dix commandements (Les)

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Réalisé par : Cecil B. DeMille (1881 - 1959)
En : 1956, USA
Acteurs principaux : Judith Anderson (1897 - 1992), Anne Baxter (1923 - 1985), Yul Brynner (1915 - 1985), John Carradine (1906 - 1988), Charlton Heston (1924 - 2008), Vincent Price (1911 - 1993), Edward G. Robinson (1893 - 1973)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /à l'antique /épique pas toc
Caractéristiques : 220 mn, couleur

Critique perso :

Entre le moment où Moïse a été retrouvé flottant sur le Nil dans son berceau et celui où il a conduit les Hébreux à travers la Mer Rouge et le désert, il a bien dû se passer des choses. Hollywood, auquel aucun secret des Dieux n'échappe, s'est chargé de combler les ellipses bibliques -en pompant largement, tout de même, sur le Nouveau Testament (que, du coup, l'Ancien semble annoncer) mais en y ajoutant quelques starlettes affriolantes. Ca donne 2h de peplum romanesque très correct.
Et puis, Moïse rencontre Dieu déguisé en buisson phosphorescent et ça se gâte terriblement, côté scénario. Le film se transforme en livre d'images déconseillé aux plus de 12 ans, plein d'effets spéciaux très kitchs. Les hommes deviennent des marionnettes et on ne croit plus à rien : Charlton Heston a le regard ailleurs, il fait de grands gestes majestueux en répétant "let my people go" au méchant pharaon. Parler à Dieu face à face, forcément, ça vous change un homme. Mais dans la Bible (chapitre 19 du 1er livre des Rois), il est aussi dit que Dieu n'est pas dans les tremblements de terre, ni dans le feu du ciel. Il n'est donc pas dans les trucages hollywoodiens. Allez le chercher plutôt dans les angoisses métaphysiques d'un mécréant polonais.

Ben-Hur

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Réalisé par : William Wyler (1902 - 1981)
En : 1959, USA
Acteurs principaux : Stephen Boyd (1931 - 1977), Charlton Heston (1924 - 2008), Sam Jaffe (1891 - 1984)
Genre(s) : à l'antique /épique pas toc
Caractéristiques : 212 mn, couleur

Critique perso :

Judas Ben-Hur, prince de Judée, retrouve son amant d'enfance (cf. Celluloid Closet) Massala, qui prend le commandement des troupes romaines à Jérusalem. Mais ils ne s'entendent plus aussi bien qu'avant. Judas, accusé d'en vouloir aux romains, est bientôt envoyé aux galères. Heureusement, il tape dans l'oeil d'un consul romain qui l'adopte. Requinqué à Rome, il retourne conquérir Esther (son ancienne esclave) et la Judée. Et se venger de Massala (puisque rien n'arrête son char). Le contexte historique, c'est le début de l'ère chrétienne. Ce qui explique que l'on croise le roi Balthazar, Ponce Pilate et un type aux cheveux longs qu'on ne voit que de dos mais qu'on parierait barbu, et qui a l'air de faire un drôle d'effet sur tous ceux qu'il regarde dans les yeux. On s'attend aussi, parfois, à voir surgir Lawrence d'Arabie au coin d'un palmier. Le contexte théologique, c'est que les caprices du destin n'ont rien d'arbitraires et que, si on y croit, la vie a vraiment un sens. Le contexte cinématographique, c'est le péplum qui en met plein la vue. Kitch mais encore très regardable.

Spartacus

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Réalisé par : Stanley Kubrick (1928 - 1999)
En : 1960, USA
Acteurs principaux : Tony Curtis (1925 - 2010), Kirk Douglas (1916 - ), John Ireland (1914 - 1992), Charles Laughton (1899 - 1962), Laurence Olivier (1907 - 1989), Jean Simmons (1929 - 2010), Peter Ustinov (1921 - 2004)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /culte ou my(s)tique /à l'antique /épique pas toc
Caractéristiques : 184 mn, couleur

Critique perso :

Il nait dans une famille modeste, au-delà de la Méditerranée, pendant l'occupation romaine. Pas mal d'années dans l'ombre avant de se faire remarquer. Une parole de liberté. Il trainera des foules derrière lui et mourra crucifié. Non non, ce n'est pas lui, c'est Spartacus : faut s'attendre à un peu plus de sang parce qu'il est d'abord esclave, puis apprenti gladiateur. Un professionnel de la guerre, formé à la meilleure école : celle de la haine et de l'oppression. Tellement bon qu'il réussit à retourner le fer contre ses exploiteurs -ces romains corrompus, débauchés et sans scrupules, évidemment. Il sera pourtant vaincu par de plus grands barbares encore : ceux qui bataillent au Sénat avec leur langue. Parce que ce pouvoir là est encore plus redoutable. Haute tenue pour un péplum.

Cleopatra - Cléopâtre

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Réalisé par : Joseph L. Mankiewicz (1909 - 1993)
En : 1963, USA
Acteurs principaux : Richard Burton (1925 - 1984), Rex Harrison (1908 - 1990), Martin Landau (1931 - 2017), Elizabeth Taylor (1932 - 2011)
Genre(s) : heurs et malheurs à deux /à l'antique /épique pas toc
Caractéristiques : 243 mn, couleur

Critique perso :

La fresque au budget pharaonique qui sonna le déclin de l'empire Fox : 4h de démêlées politico-amoureuses entre quelques hommes qui prétendent, en toute simplicité, aux titres de rois, empereurs et Dieux, et une petite femme qui ose leur tenir tête -et quelle tête ! Cléopâtre, donc, mélange de Margaret Thatcher et de meneuse de Crazy Horse, change de robe et de coiffure à chaque scène. Les hommes, eux, causent beaucoup -et plutôt bien, puisque Shakespeare et Mankiewicz se sont occupés de leur texte. Et puis, Richard Burton porte très bien la minijupe. Mais la patronne, c'est elle. Maîtresse de cérémonie (en plus de César et d'Antoine) hors pair, elle a compris que le pouvoir, c'est avant tout la pompe. Hollywood, qui a pris le relai en la matière, lui devait bien un aussi grandiose hommage.

Vangelo secondo Matteo (Il) - Evangile selon St Matthieu (L')

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Réalisé par : Pier Paolo Pasolini (1922 - 1975)
En : 1964, Italie
Genre(s) : culte ou my(s)tique /poésie en image /à l'antique
Caractéristiques : 133 mn, NB

Critique perso :

Un film dont les visages et les paroles sont la matière première. Des visages d'hommes, des visages de femmes, des visages d'enfants. Des visages magnifiques de paysans miséreux, de vrais gens pas beaux. Tout un peuple, aussi grand que celui des armées d'Alexandre Nevski. Son visage à Lui, c'est une force douce, un roc gracieux et un regard pointu. L'énergie d'un homme qui marche. Les riches et les puissants se reconnaissent, eux, à ce qu'ils ne bougent pas, et aux chapeaux démesurés qui rétrécissent leur visage. L'Homme parle, aussi. Ces paroles entendues mille fois, toujours fraîches. Sur un script éventé depuis 2000 ans, un film brut de dé-embaumage, plus vivant que toutes les hollywooderies sur le sujet. De l'eau de roche.

Appunti per un'Orestiade africana - Carnet de notes pour une Orestie africaine

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Réalisé par : Pier Paolo Pasolini (1922 - 1975)
En : 1970, Italie
Genre(s) : culte ou my(s)tique /docu (plus ou moins fiction) /jeu dans le jeu /à l'antique
Caractéristiques : 65 mn, NB

Critique perso :

Ce serait comme le projet d'un film rêvé, imaginé, conceptualisé. Un brouillon, le making off des repérages, des vagues velléités de casting. Ca adapterait l'Orestie d'Eschyle en Afrique. Parce que l'Orestie ça raconterait, en fait, la fin de la vengeance tribale et l'avènement de la justice des hommes, le début de la modernité (c'est la version Pasolini de l'histoire, il venait de traduire le texte pour le théâtre). Et parce que les pays d'Afrique, 10 ans avant, avaient presque partout acquis leur indépendance. On a la thèse, donc, la problématique et le plan. En guise d'illustration, quelques images d'archives de guerres locales bien barbares. On a aussi le débat d'après projection, avec des étudiants africains de Rome, et même un happening jazz qui fait intermède. Avant, pendant et après, le docu sur une fiction qui n'existe pas, tout ce qui entoure un film sans en faire vraiment partie, tout en en inventant un quand même. Assez fort quand même, en fait.

Guerre du feu (La)

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Réalisé par : Jean-Jacques Annaud (1943 - )
En : 1981, France
Acteurs principaux : Ron Perlman (1950 - )
Genre(s) : pauvre espèce humaine /à l'antique
Caractéristiques : 100 mn, couleur

Critique perso :

A l'aube de l'humanité, différentes tribus de bipèdes s'étripent sauvagement pour des trucs idiots : une énergie qui réchauffe, un bout de territoire. Le feu s'éteint, et c'est la crise. C'est ce que subit le groupe de notre héros, un grand genre suédois, mais en moins bien peigné. Il est envoyé en reconnaissance avec deux autres barbus. Lors de sa mission, il aura l'occasion de faire des rencontres intéressantes : à défaut de monolithe, il y a d'autres bipèdes, et des animaux plus ou moins sympathiques (les éléphants sont très bien dans le rôle des mamouths). Il croise aussi une charmante femelle au maquillage corporel bouse-cendre toujours impeccable. Elle vient d'une tribu nettement plus avancée que la sienne, puisqu'elle a déjà inventé le rire et la position du missionnaire. Plutôt accueillante, la tribu : elle pratique l'hospitalité comme, un peu plus tard, les indiens de Little Big Man. On comprend tout sans un seul sous-titre. A l'aube de l'humanité, les hommes étaient déjà des hommes.

Last Temptation of Christ (The) - Dernière tentation du Christ (La)

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Réalisé par : Martin Scorsese (1942 - )
En : 1988, USA
Acteurs principaux : Willem Dafoe (1955 - ), Barbara Hershey (1948 - ), Harvey Keitel (1939 - ), John Lurie (1952 - ), Harry Dean Stanton (1926 - 2017)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /à l'antique
Caractéristiques : 164 mn, couleur

Critique perso :

Beaucoup de bruits (à sa sortie) pour pas grand chose... Pas facile de faire un film de plus avec cette histoire-là. Avec cet homme-là. Scorcese s'y colle. Ses héros sont souvent des Christ, mais son Christ n'est pas un héros. Un peu de provoc facile (Jésus potentiellement adultère), quelques belles idées (Judas l'ami fidèle, comme chez Borgès, les romains descendant l'escalier d'Odessa en plein souk de Jérusalem), quelques fautes de goût aussi (Jean-Baptiste en gourou beatnik, Jésus qui s'arrache le coeur à main nue au milieu du ventre). Mais surtout, un message ambigu : ce Christ est un marginal épileptique, qui passe des paroles d'amour aux actes de guerre sans jamais cesser de répéter qu'il n'est sûr de rien, qu'il ne sait pas ce que Dieu attend de lui. C'est le doute fait chair, et l'Histoire n'a pas besoin de lui. Là est le vrai scandale, plus que ce rêve fait, le temps d'un envoutement sur la croix, de ne pas être Lui. Mélange, étrange parfois, de réalisme post-Persona et de conte oriental qui finit mal -mais on s'en doutait un peu.

Agora

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Réalisé par : Alejandro Amenabar (1972 - )
En : 2009, Espagne
Acteurs principaux : Michael Lonsdale (1931 - ), Rachel Weisz (1971 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /culte ou my(s)tique /pauvre espèce humaine /à l'antique /épique pas toc
Caractéristiques : 127 mn, couleur

Critique perso :

Alexandrie, quelques siècles après J.C., un millénaire et demi avant Marie Curie et Simone de Beauvoir : une grande bibliothèque, pas mal de petits hommes. Pour les guider, ils ont un phare et ils ont Hypathie, la prof de physique-philo dont rêvent tous les adolescents (et tous ses étudiants). Elle est belle et elle s'en fiche, il n'y a que le ciel qui l'attire, le vrai, celui sans Dieu mais avec des étoiles dedans. Quand une petite secte obscure et sournoise (chrétiens, qu'ils se disent) prend violemment le pouvoir en mettant le feu à la bibliothèque, elle ne pense qu'à sauver quelques antiques parchemins (et son papa). Aux révolutions de palais, elle préfère celles des astres et quand les statues tombent, elle ne s'intéresse qu'à la chute des corps. Et qu'importe si Amenabar, plein de bonne volonté, lui fait plagier par anticipation (avec une douzaine de siècles d'avance) les expériences de Galilée, les résultats de Kepler et la pensée de Descartes : il a inventé le peplum laïc féministe niveau bac S, je ne le remercierai jamais assez !

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