Les 775 films en DVD d'Isabelle
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film(s) dans le(s)quel(s) joue Jean Dasté

5 réponses classées par dates


Zéro de conduite

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Réalisé par : Jean Vigo (1905 - 1934)
En : 1933, France
Acteurs principaux : Jean Dasté (1904 - 1994)
Genre(s) : poésie en image /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 41 mn, NB

Critique perso :

D'abord, c'est des bruits, des gestes. Des gamins dans un train. Puis d'autres, sur le quai. Ambiance rentrée des classes dans un pensionnat pour garçons en province, début XXème siècle. Les petits anges ont un corps. Le surveillant Huguet est un bon bougre : il a vu tous les Charlot. Et le réalisateur, lui, tous les Bunuel qu'il a pu. Le surveillant général n'a pas l'art des réveils en douceur. Le principal n'est peut-être pas à la hauteur de sa tâche. Les pensionnaires les plus hardis -ceux qui fument dans les toilettes, bien sûr- fomentent un complot. Le plan inclut la plus belle bataille de pollochons du cinéma, la plus réjouissante émeute jamais filmée. Récit d'anti-apprentissage sulfureux (à l'époque) et poétique (même maintenant) et étonnant (pour toujours).

Atalante (L')

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Réalisé par : Jean Vigo (1905 - 1934)
En : 1934, France
Acteurs principaux : Jean Dasté (1904 - 1994), Dita Parlo (1906 - 1971), Michel Simon (1895 - 1975)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /heurs et malheurs à deux /poésie en image
Caractéristiques : 89 mn, NB

Critique perso :

Au cinéma, il est souvent sorti des eaux des choses intéressantes : un cuirassé nommé Potemkine, un Boudu... L'Atalante, elle, glisse : c'est une péniche. Le patron s'appelle Jean, la patronne (qui vient de se marier avec le patron, mais n'a encore jamais vu la ville) Juliette et le marinier (qui, lui, est allé partout et a tout vu) père Jules. Il y a aussi un gamin et des chats, mais on ne sait pas comment ils s'appellent. Trois fois rien, mais en liberté, une espèce de famille re/dé-composée dans une ambiance de fête foraine. Ca n'avance pas vite, une péniche, et pourtant le monde entier les attend aux 4 nations (le bistrot du coin), dans la mémoire et sur la peau du père Jules, au détour d'un canal. Pourtant la petite croisière vaudra bien l'expérience de toute une vie. Un film comme une pépite mal dégrossie sortie des flots calmes. Vigo, c'est le Rimbaud -ou l'Evariste Galois- du cinéma : un éclair, puis la nuit. Toute sa vie dans un film.

Grande illusion (La)

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Réalisé par : Jean Renoir (1894 - 1979)
En : 1937, France
Acteurs principaux : Julien Carette (1897 - 1966), Marcel Dalio (1900 - 1983), Jean Dasté (1904 - 1994), Pierre Fresnay (1897 - 1975), Jean Gabin (1904 - 1976), Dita Parlo (1906 - 1971), Erich von Stroheim (1885 - 1957)
Genre(s) : pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914) /épique pas toc
Caractéristiques : 114 mn, NB

Critique perso :

Pour dénoncer la guerre, Renoir a eu une intuition géniale : plutôt que de montrer une boucherie, il montre au contraire des soldats plus grands que la barbarie, des hommes qui ont su le rester, malgré tout. Ils sont aussi bien français qu'allemands, d'ailleurs. Et les batailles, d'ailleurs, sont toujours hors champs puisqu'on reste loin du front, dans un camp de prisonniers de la Grande Guerre. L'occasion de mener une grande enquête sur ce qui réunit et sépare vraiment les hommes. Et aussi sur le passage du XIXème au XXème siècle, quand même les gentilhommes d'antant se mettent à devenir républicains. Un monde en miniature, un changement de civilisation en condensé : parfois, le cinéma sait voir loin et grand...

Enfant sauvage (L')

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Réalisé par : François Truffaut (1932 - 1984)
En : 1969, France
Acteurs principaux : Jean Dasté (1904 - 1994), François Truffaut (1932 - 1984)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 83 mn, NB

Critique perso :

En 1798, dans l'Aveyron, une étrange découverte : un enfant nu et sauvage, 10 ans de survie en solitaire dans la forêt. Dommage, il a raté la Révolution Française. Face au sauvageon, mieux qu'un prof : Itard, un savant tout aussi solitaire mais qui, lui, a parfaitement assimilé les idéaux humanistes de 1789. Et espère ramener l'enfant parmi les humains, l'initier au langage. A ce luxe dont, avant d'y avoir touché, on ne sait pas qu'il est indispensable : la culture. Hommage aux pédagaogues, donc. Truffaut joue lui-même ce père patient et attentif qu'il n'eut jamais, tout en détachement consciencieux, en retenue et en pudeur. C'est le contraire d'un film historique. Pourtant, l'éducation de Victor a le charme rétro d'une belle leçon au tableau noir.

Mon oncle d'Amérique

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Réalisé par : Alain Resnais (1922 - 2014)
En : 1980, France
Acteurs principaux : Pierre Arditi (1944 - ), Nelly Borgeaud (1931 - ), Jean Dasté (1904 - 1994), Gérard Depardieu (1948 - ), Marie Dubois (1937 - 2014), Nicole Garcia (1946 - ), Roger Pierre (1923 - 2010), Brigitte Roüan (1946 - )
Genre(s) : la parole est d'or /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 120 mn, couleur

Critique perso :

Deux modes de discours en parrallèle : d'un côté, une petite conf scientifique du professeur Laborit sur l'évolution des espèces, la vie sur Terre et l'interprétation des comportements (des souris et des hommes). De l'autre, une fiction qui entremèle les destins de trois personnages aussi dissemblables par leur origine que comparables par leurs difficultés à vivre. Ces trois-là ont nourri de nobles ambitions, ont été bien partis pour les accomplir. Mais ils finissent tous par nager un peu dans un costume trop grand pour eux, et auncun oncle d'Amérique ne vient les sauver du naufrage. Le discours scientifique distancié, comme mode d'emploi ironique de la comédie humaine. Le romanesque, comme horizon de l'observation objective (des souris et des hommes). A apprécier avec tous ses yeux, toutes ses oreilles et tous ses cerveaux.

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