Les 775 films en DVD d'Isabelle
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9 réponses classées par dates


Videodrome

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Réalisé par : David Cronenberg (1943 - )
En : 1983, Canada
Acteurs principaux : James Woods (1947 - )
Genre(s) : c'était demain /jeu dans le jeu /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 87 mn, couleur

Critique perso :

Videodrome est un programme télé qui vise tout ce qu'il y a de plus bas chez les spectateurs. En gros, pour ce qu'on peut en voir : des nanas à moitié à poil qui se font gentiment torturer, mutiler, assassiner. Ca coûte pas cher, c'est excitant, ça pourrait rapporter gros à Max et à sa chaîne de troisième sous-sol, exactement ce qu'il cherche. Videodrome est un programme télé qui rend con et accro. On y goûte en faisant mine d'être dégoûté, on y revient, on n'en sort pas. Du trash-reality show avant l'heure, une espèce de Goulag de la tentation. Videodrome est un programme télé qui rend fou. Ca rentre par les yeux, ça dérègle les sens, ça modifie le corps. Avec ça, le mythe de la fiction catharique, c'est vraiment de la bonne blague. Attention, Videodrome is watching you, tous les soirs à 20h30.

Déclin de l'empire américain (Le)

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Réalisé par : Denys Arcand (1941 - )
En : 1986, Canada
Acteurs principaux : Dorothée Berryman (1948 - ), Pierre Curzi (1946 - ), Rémy Girard (1950 - ), Yves Jacques (1956 - ), Dominique Michel (1932 - ), Louise Portal (1950 - )
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /la parole est d'or /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 101 mn, couleur

Critique perso :

Quand un universitaire rencontre un autre universitaire, ils se racontent des histoires... de cul (d'ailleurs, c'est clair, ils ne pensent qu'à ça). Il y a 4 hommes (côté cuisine) et 4 femmes (côté salle de gym). Quand ils se rejoignent, ça ne fait pas exactement 4 couples : les histoires d'amour, c'est toujours beaucoup plus compliqué. Ils ont tout vu, tout pensé, tout vécu. Ils jouissent beaucoup de l'art de la parole, même s'il leur arrive parfois de se rappeler que c'est aussi une arme avec laquelle on peut faire mal. Le film est comme eux : brillant, drôle et amer, plein de la mélancolie de ceux qui ont lu tous les livres. Rendez-vous dans 15 ans pour voir comment on peut vieillir avec de tels bagages.

Fly (The) - Mouche (La)

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Réalisé par : David Cronenberg (1943 - )
En : 1986, Canada
Acteurs principaux : Geena Davis (1956 - ), Jeff Goldblum (1952 - )
Genre(s) : c'était demain /culte ou my(s)tique /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 95 mn, couleur

Critique perso :

Le brillant professeur Brundle a le mal des transports. Alors, il travaille sur le voyage immobile : la téléportation... C'est presque au point, il ne lui manque plus que le brin de folie final. C'est justement ce que lui apporte la belle Veronica, journaliste scientifique émoustillée par la découverte du siècle... et par Brundle. Ayant goûté aux vertiges de la chair, le cérébral professeur est enfin prêt à toutes les hybridations : un soir de beuverie, il se décide à tester sa machine sur lui-même. Le seul problème c'est que, ce soir-là, une mouche a la même idée, au même moment, au même endroit. La machine s'emmêle un peu les ADN, et recrache un superbe OGM : Organisme Génétiquement Monstrueux, mi-mouche mi-Brundle. Au début, tout va bien : Brundle apprend à marcher sur les murs comme Spiderman. Mais bientôt, il récupère la tête d'Elephant man et ça devient moins rigolo pour lui et son entourage. Cronenberg a tout compris : le monstre est en nous depuis toujours et la mouche est l'avenir de l'homme.

Family Viewing

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Réalisé par : Atom Egoyan (1961 - )
En : 1988, Canada
Acteurs principaux : David Hemblen , Arsinée Khanjian (1958 - ), Gabrielle Rose (1954 - )
Genre(s) : jeu dans le jeu /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 86 mn, couleur

Critique perso :

Aline, jeune femme esseulée et Van, jeune garçon perturbé, se rencontrent dans un hospice, aux chevets respectifs de leur mère vs. grand-mère, toutes deux aussi mal en point. La jeune femme vie en faisant semblant d'aimer des hommes au téléphone. Le jeune garçon a une gentille famille recomposée qui a l'air de sortir d'un mauvais sitcom. Mais, dans leur chambre, son père et sa belle-mère se fabriquent d'autres feuilletons amateurs, plus personnels, en effaçant sur des vieilles cassettes vidéos les images de la mère, qui s'est tirée, et de la grand-mère malade. Des fois, avec l'aide de la voix d'Aline. Les images effacent les images, les gens remplacent les gens, la vie est une grande aventure par procuration. Egoyan, qui n'en est qu'à son deuxième film, se préoccupait déjà pas mal des trous de mémoire de l'histoire personnelle, et des traces qui se supperposent.

Jésus de Montréal

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Réalisé par : Denys Arcand (1941 - )
En : 1989, Canada
Acteurs principaux : Lothaire Bluteau (1957 - ), Rémy Girard (1950 - ), Yves Jacques (1956 - )
Genre(s) : culte ou my(s)tique /du rire aux larmes (et retour) /jeu dans le jeu /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 118 mn, couleur

Critique perso :

Quelle mouche a bien pu piquer l'auteur du Déclin de l'empire américain pour qu'il se lance ainsi, lui le chantre des intellos libertins, dans un Jésus au pays du show-biz -anticlérical certes, mais très fidèle aux Evangiles ? En fait, il parle toujours de la même chose : des fondements de la civilisation occidentale (la raison, la foi) et de ce qui la menace (l'argent, le commerce des corps). Et par la même occasion, il rend hommage aux acteurs de théâtre, à Dostoievski, à l'Homme qui en savait trop et à To Be or Not to Be. Pour tout cela, il lui sera beaucoup pardonné.

Adjuster (The)

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Réalisé par : Atom Egoyan (1961 - )
En : 1991, Canada
Acteurs principaux : David Hemblen , Arsinée Khanjian (1958 - ), Elias Koteas (1961 - ), Gabrielle Rose (1954 - )
Genre(s) : jeu dans le jeu /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 102 mn, couleur

Critique perso :

Noah est un agent d'assurance. Pas le genre vendeur-arnaqueur à bagout. Non, lui ce serait plutôt le genre sérieux-compatissant. Il n'intervient qu'après les sinistres, pour s'occuper des clients qui avaient souscrit avec lui. Et il s'en occupe bien de ses clients (avec une préférence certaine pour les victimes d’'incendies). Il les soigne, les loge dans le motel du coin, leur rend visite, les bichonne et (souvent) plus si affinités. Il a une jolie femme modèle, aussi, avec un travail tout ce qu'il y a de plus sérieux et officiel : pour le compte du gouvernement, elle passe son temps à visionner des cochonneries (elle fait partie d'une espèce de commission de classification des images pornos). Ils forment une famille modèle, avec enfant et sa soeur à elle, et vivent dans une maison modèle au milieu de nulle part. Un maison qui a l'air d'avoir servi d'exposition pour un lotissement qui ne s'est jamais construit. Bon, l'histoire évidemment ne se réduit pas à ça. Il y a beaucoup d'autres personnages. Des visiteurs, des passants, des figurants, Ou bien des rodeurs, des mystificateurs, des prédateurs, allez savoir… Pas beaucoup de différences entre tout ça, la frontière est mince et poreuse entre la vie et son cauchemar. La vie, ce truc fourni sans garanties et sans assurances, et sans modèle...

Exotica

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Réalisé par : Atom Egoyan (1961 - )
En : 1994, Canada
Acteurs principaux : David Hemblen , Arsinée Khanjian (1958 - ), Elias Koteas (1961 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 103 mn, couleur

Critique perso :

Les personnages d'Egoyan sont des passeurs de frontières et des inventeurs de rituels -les deux sont liés, sans doute. Ils ont franchi quelques bornes, tutoyé des gouffres, perdu quelque chose d'irremplaçable. Alors, pour soigner leurs obscures blessures, ils s'inventent des conjurations tout aussi obscures. Leur cérémonie favorite consiste à répéter inlassablement certains gestes fétiches, certaines actions qui sont leur madeleine à eux. Ils vivent dans des bulles, inacessibles les uns aux autres et la métaphore de l'aquarium, de l'oeuf ou de la pièce truffée de miroirs sans tain (ce qui revient au même) matérialise leur condition. Dur dur d'être heureux dans ce monde-là, baigné d'ambiance lourde et capiteuse. Et impossible d'oublier le strip-tease d'une fausse écolière quand Léonard Cohen chante "Everybody knows"...

EXistenZ

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Réalisé par : David Cronenberg (1943 - )
En : 1999, Canada
Acteurs principaux : Willem Dafoe (1955 - ), Ian Holm (1931 - ), Jennifer Jason Leigh (1962 - ), Jude Law (1972 - )
Genre(s) : c'était demain /jeu dans le jeu
Caractéristiques : 97 mn, couleur

Critique perso :

EXistenZ, c'est un jeu à plusieurs, genre réalité virtuelle en immersion totale : cherchez vos alliés et vos ennemis, cherchez le but du jeu. Mais on est bien loin du virtuel glacé et métallique : ici, ça gicle, ça grouille, c'est mou et gluant -et bien plus inquiétant, du coup. L'organique est l'avenir du numérique, on le sait au moins depuis Videodrome. Ce film a été l'un des premiers à multiplier les jeux dans le jeu, en casant le réel comme un niveau parmi d'autres. Si parfois le scénar est un peu laborieux, c'est la faute au manque d'inspiration des joueurs. Et si on perd à eXistenZ, on peut toujours attendre TranscendanZ pour se consoler, qu'y disent dans la pub.

Invasions barbares (Les)

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Réalisé par : Denys Arcand (1941 - )
En : 2003, Canada
Acteurs principaux : Dorothée Berryman (1948 - ), Marie-Josée Croze (1970 - ), Pierre Curzi (1946 - ), Rémy Girard (1950 - ), Yves Jacques (1956 - ), Dominique Michel (1932 - ), Louise Portal (1950 - ), Stéphane Rousseau (1966 - )
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /la parole est d'or /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 112 mn, couleur

Critique perso :

Rémi (celui qui était le plus vivant dans le Déclin de l'empire américain) est très malade. Il n'y aurait pas grand monde à son chevet si son fils ne s'y collait, finalement. Alors, revoilà la troupe réunie de nouveau : les hommes ont perdu des cheveux, tous ont gagné des rides et des souvenirs. Ils parlent toujours autant de sexe, mais pratiquent un peu moins. Côté langue par contre, ils n'ont rien perdu de leur verve. Ils ont vu passer l'esprit du temps, à défaut d'avoir pu influer sur son souffle. Comme Rémi, ils ont un peu raté leur vie, alors pour la mort ils s'appliquent. Quant à Denis Arcand, toujours aussi à l'aise dans les portraits d'époque, il ose parier sur un humanisme plus nourri de dollars que de culture.

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