Je ne sais pas si Terry Gilliam avait entendu parler de l'effet papillon. Lui, en tout cas, a inventé l'effet moustique. C'est un stupide moustique écrasé tombé sur un listing qui est le point de départ cataclysmique de ce film. Fatal engrenage parce que, dans le monde de Brazil, les papiers, les machines et les tuyaux sont bien plus importants que les hommes : un moustique, et tout peut dérailler. D'ailleurs, tout déraille. Au fait, où et quand ça se passe ? Bonne question ! Il y a des gens qui travaillent (plus ou moins), des riches qui se pavanent et des pauvres qui rament, des faux-culs, des clandestins et des fonctionnaires. Donc c'est à peu près comme ici et maintenant et toujours -mais en pire. Ce monde-là, on ne l'a jamais vu nulle part mais on a l'impression de le reconnaître tout de suite. C'est par où la sortie ? Alors là, pas de bonne réponse. Essayer la musique et le rêve, à tout hasard.
EXistenZ, c'est un jeu à plusieurs, genre réalité virtuelle en immersion totale : cherchez vos alliés et vos ennemis, cherchez le but du jeu. Mais on est bien loin du virtuel glacé et métallique : ici, ça gicle, ça grouille, c'est mou et gluant -et bien plus inquiétant, du coup. L'organique est l'avenir du numérique, on le sait au moins depuis Videodrome. Ce film a été l'un des premiers à multiplier les jeux dans le jeu, en casant le réel comme un niveau parmi d'autres. Si parfois le scénar est un peu laborieux, c'est la faute au manque d'inspiration des joueurs. Et si on perd à eXistenZ, on peut toujours attendre TranscendanZ pour se consoler, qu'y disent dans la pub.
20 ans dans la vie d'un homme et dans l'histoire d'Hollywood. Le type s'appelle Howard Hughes, et il a deux passions qui ont à peu près le même âge que lui : les avions et le cinéma. Et les femmes, mais pas n'importe lesquelles : Jean, Kate, Ava... entre (beaucoup) d'autres. Ca doit être too much pour un seul homme : Howard est un cinglé en surcis. Comme dans tous les films américains, il prend ses décisions debout, en parlant très vite et en fronçant à peine le sourcil. Comme dans tous les films de son auteur, il est aussi un ange déchu qui dégringole (deux fois) du ciel (la deuxième fois, son coeur passe à droite, ce qui est très mauvais signe). Scorsese, lui a une seule passion : le cinéma. Et les femmes. Dans ce miroir par procuration, plein de guest stars rêvées, il se cherche une famille et trouve surtout toutes les névroses qui vont avec.