Les 775 films en DVD d'Isabelle
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film(s) réalisé(s) par David Lynch

5 réponses classées par dates


Elephant man

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Réalisé par : David Lynch (1946 - )
En : 1980, Angleterre
Acteurs principaux : John Gielgud (1904 - 2000), Antony Hopkins (1937 - ), John Hurt (1940 - 2017), Freddie Jones (1927 - )
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /pas drôle mais beau /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 124 mn, NB

Critique perso :

L'angleterre victorienne a tout inventé de notre monde moderne : l'exploitation de l'homme par l'homme (enfin, ça c'était déjà pas nouveau) et par la machine, et la mise en spectacle de ses marges, pour mieux les apprivoiser. John Merrick, le Freak qui n'est pas un monstre, en est un exemplaire révélateur. D'abord, il suscite les bas instincts des spectateurs de foire, leur voyeurisme et leur intolérance -et le nôtre aussi, par la même occasion. Sauf que, rapidement, c'est la monstruosité des autres qui nous saute au visage. La bonne société le traite apparemment mieux, surtout quand il consent à devenir l'alibi idéal de sa bonne conscience. Mais, comme un éléphant dans un jeu de dupes, il n'a évidemment de place nulle part... Dès ses premiers films, David Lynch faisait déjà de drôles de rêves.

Dune

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Réalisé par : David Lynch (1946 - )
En : 1984, USA
Acteurs principaux : José Ferrer (1909 - 1992), Freddie Jones (1927 - ), Kyle MacLachlan (1959 - ), Silvana Mangano (1930 - 1989), Sting (1951 - ), Dean Stockwell (1936 - ), Max von Sydow (1929 - )
Genre(s) : c'était demain /culte ou my(s)tique /épique pas toc
Caractéristiques : 137 mn, couleur

Critique perso :

En 10 000 et quelques. Paul, héritier de la famille Atr(e)ide, -Usul pour les intimes- devient parmi les Fre(e)men un rebelle connu sous le nom de Muad'Dib avant de se révéler être le Kwisatch Haderach que l'ordre des Bene Guesserit attend... Hem, pour suivre, il vaut mieux avoir révisé ses classiques. Enfin, des fois quand même, on arrive à s'y retrouver : un peu de Jules Verne dans les décors, d'Angleterre victorienne dans les costumes. On comprend aussi l'importance de l'épice, substance qui étend le champ de la conscience, fait voyager sans bouger et met de la couleur dans les yeux (hem...). On comprend que sur la planète Dune, pour être un homme, il faut apprendre à maîtriser et chevaucher un ver des sables d'au moins 400m de long (hem hem...). On comprend que le gros lard flottant qui a toujours les mains dans le sang est un méchant, tout comme l'espèce de foetus mutant qui replie l'espace par la pensée. On comprend surtout que c'est dur dur de se réveiller de l'enfance pour devenir un homme...

Wild at Heart - Sailor et Lula

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Réalisé par : David Lynch (1946 - )
En : 1990, USA
Acteurs principaux : Nicolas Cage (1964 - ), Willem Dafoe (1955 - ), Laura Dern (1967 - ), Freddie Jones (1927 - ), Sheryl Lee (1967 - ), John Lurie (1952 - ), Harry Dean Stanton (1926 - 2017)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /conte de fées relooké /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 124 mn, couleur

Critique perso :

Sailor est un jeune homme à la peau de serpent, mais au sang (très) chaud. Lula est une délicieuse évaporée qui a toujours l'air d'étouffer dans ses mini-fringues. Ils brûlent rien qu'à se regarder. Leurs vieux n'aiment pas ça et, ayant crâmé plus d'un cable, leur collent quelques tueurs et mauvaises sorcières au derrière. Alors, les p'tits jeunes qui n'ont pas (non plus) froid aux yeux, font comme on fait chez eux : go west, santiags au plancher. Ce remake rock n' roll hot du Magicien d'Oz nous embarque encore au coeur des ténèbres américaines, à la rencontre des bouseux, des zombies et des fêlés. Au coeur du brasier, là où se cuisent les vieilles soupes et où se tordent les vieilles lames, là où se forgent les mythes nouveaux.

Twin Peaks: Fire Walk with Me - Twin Peaks - les 7 derniers jours de Laura Palmer

twin_peaks.jpeg

Réalisé par : David Lynch (1946 - )
En : 1992, USA
Acteurs principaux : Sheryl Lee (1967 - ), David Lynch (1946 - ), Kyle MacLachlan (1959 - ), Harry Dean Stanton (1926 - 2017)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /culte ou my(s)tique /jeu dans le jeu /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 135 mn, couleur

Critique perso :

Evidemment, avant le film il y a eu la série, qui raconte ce qui se passe après. Alors, dès le début, le rouge est mis. C'est comme si le compte à rebours était enclenché, la bombe à retardement amorcée, mais au ralenti. Pourtant, filmer le destin en marche ne suffit pas, il faut aussi en montrer les esprits maléfiques et les demi-Dieux, les démiurges et les oracles. Or, les oracles ne sont pas fameux, on prédit qu'une jeune fille sera sacrifiée. Que d'ailleurs, c'est déjà fait, et qu'en plus la jeune fille est de toute façon pervertie jusqu'au trognon. Le FBI est sur le coup, avant même qu'il se soit passé quelque chose. Lynch inaugure ici son costume de grand chamane de l'inconscient, et s'offre une apparition en personnage aussi sourd qu'Homère était aveugle. Twin Peaks -le film-, c'est un peu l'Olympe assassiné par le soap opéra, et brillamment repêché par le cinéma.

Mulholland Dr. - Mulholland drive

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Réalisé par : David Lynch (1946 - )
En : 2001, USA
Acteurs principaux : Ann Miller (1923 - 2004), Naomi Watts (1968 - )
Genre(s) : Los Angeles & Hollywood /jeu dans le jeu
Caractéristiques : 145 mn, couleur

Critique perso :

L'affiche du film promettait "une histoire d'amour dans la cité des rêves". L'histoire d'amour, ce sera entre deux femmes sublimes (une brune et une blonde) et la cité des rêves (de gloire), c'est bien sûr Hollywood, Olympe contemporain et miroir aux allouettes. Mais ce film est aussi bien plus que cela : il y a des morts, des embrouilles mafieuses, un cow boy et une piscine (mais Sunset Blvd en a vu d'autres !). Et encore : plusieurs histoires en parrallèle, un récit qui bifurque, des personnages qui se dédoublent, deux répétitions -très différentes- d'une même scène digne des pires feuilletons américains (comme dans Pension d'artistes), des sueurs froides et des effets de miroir... Pour retrouver son chemin dans ce somptueux labyrinthe narratif, baigné de musique en apesanteur, il faudra guetter les clés (l'une est bleue !). Mais Maître Lynch a excellemment fait les choses : interdit de critiquer ce film avant de l'avoir vu au moins deux ou trois fois car le puzzle est complet (et beau).

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