Lemmy Caution, il vient d'une autre galaxie et il parle comme les livres. Une nuit, il débarque à Alphaville, cette ville d'ombres et de lumières qui ressemble à Paris mais qui n'est pas Paris, avec une osbcure mission d'espionnage poétique. A Alphaville, tout est régi par un grand ordinateur, alpha60. Mais à quoi bon un alpha qui ne tend pas vers l'oméga de l'amour ? Pendant qu'alpha60 donne des cours de sémantique générale (pompés à Borgès), Lemmy Caution, toujours filmé à hauteur d'ascenceur, tente d'enseigner la littérature (celle d'Eluard, entre autres) et l'amour aux séductrices de niveaux 1 à n qui tiennent lieu de jeunes filles. Cette uchronie de science-politique-fiction-polar plagie par anticipation 2001, Brazil et Playtime, tout en annonçant de façon visionnaire Metropolis et 1984.
Une équipe de cinéma allemande prise en flagrant délit de non tournage dans le hall d'un hôtel espagnol désert. On attend, on s'emmerde, on drague. On vide des verres et après on les casse -c'est plus drôle. Faut dire que le producteur est fauché et l'assistant débordé. Le réalisateur est absent, mais quand il arrive tout le monde regrette quand il n'était pas là. La pin-up blonde du casting est la seule à ne pas dire de conneries. La vedette américaine n'a pas besoin de dire un mot pour l'emballer. Ambiance de fin du monde déjà arrivé -paraît qu'il faut bien ça pour faire un film (allemand surtout). Ca ressemble à un anti-making of : un où tout le monde fait la tronche, s'engueule, dit du mal des copains et du film en train de se faire. On dirait un anti-film qui en serait tout de même un (mais très allemand tout de même).