Suzanne n'aime personne (sauf son papa). Elle couche avec tout le monde (sauf avec celui qu'elle aime peut-être encore). Logique, elle a 15 ans. Sa carrière de collectionneuse commence en colonie de vacances, se poursuit de chambres d'amis en chambres d'hôtel, finit par un mariage qui se dépèche de mal finir. Que cache le lumineux visage de Sandrine Bonnaire ? Comment Pialat réussit-il à rendre si palpitantes ces morceaux de scènes banales, en vrac et comme prises par surprise, à la dérobée ? Mystère... Comme la vie.
J'avoue : aux environs de mes 7 ans, j'ai été amoureuse de Claude François (c'était avant -ou après, je ne sais plus trop- Thierry Le Luron, Gérard Majax et mon prof d'histoire). J'ai grandi. Bernard Frederic, lui, est resté à l'heure de Marity et Gilbert Carpentier. C'est un ex-fan des seventies, docteur ès cloclo avec félicitations du jury. Un coup de téléphone qui pleure et son ancien pseudo-pote (un certain Cousous PolnarG) le rappellent à sa vie de clône pour participer à une "nuit des sosies" plus vraie que nature. C'est qu'entre temps, notre imposteur professionnel s'était reconverti en banquier, essayant de jouer dans sa maison en toc un semblant de vie de famille. Il replonge dans la Valse des pantins. Revoilà les tournées en camionnette miteuse, l'élection de Miss Pizza sur un parking de supermarché, les néons, les paillettes et la vie en couleur (vives). Nettement plus drôle et plus kitch que Kagemusha. J'avoue : j'ai aimé !