Il m'arrive d'avoir des faiblesses et des fautes de goût. J'avoue donc : j'aime beaucoup ce film. Parce que c'est gros comme un immeuble et sans complexe, comme Autant en emporte le vent (vers lequel ça lorgne pas mal). Parce qu'ils sont jeunes et beaux, et caricaturaux à souhait. Parce que la vieille dame a été la fiancée de l'Homme invisible. Parce que la métaphore féministe, aussi, est énorme : c'est le symbole du machisme le plus brutal et le plus attardé qui sombre avec tant de fracas et de victimes (mais quand on aime, on ne compte pas). Parce que, même en sachant tout à l'avance, on arrive encore à se laisser surprendre. Parce que c'est du faux bâti sur du vrai bâti sur de l'imposture. Parce que c'est du cinéma grandeur artifice.
20 ans dans la vie d'un homme et dans l'histoire d'Hollywood. Le type s'appelle Howard Hughes, et il a deux passions qui ont à peu près le même âge que lui : les avions et le cinéma. Et les femmes, mais pas n'importe lesquelles : Jean, Kate, Ava... entre (beaucoup) d'autres. Ca doit être too much pour un seul homme : Howard est un cinglé en surcis. Comme dans tous les films américains, il prend ses décisions debout, en parlant très vite et en fronçant à peine le sourcil. Comme dans tous les films de son auteur, il est aussi un ange déchu qui dégringole (deux fois) du ciel (la deuxième fois, son coeur passe à droite, ce qui est très mauvais signe). Scorsese, lui a une seule passion : le cinéma. Et les femmes. Dans ce miroir par procuration, plein de guest stars rêvées, il se cherche une famille et trouve surtout toutes les névroses qui vont avec.