Voyage à l'intérieur d'une carte postale de Paris. En compagnie d'Amélie, ange gardienne postulante au statut de jeune fille, et de Nino, jeune homme postulant au statut d'ange gardien d'Amélie. Elle a toujours le nez en l'air, il passe son temps à fouiller par terre. Le scénariste a beaucoup ramé pour retarder de 2h leur rencontre. Il a pour cela compilé tous ses carnets de notes, ses blagues de potaches et ses élans d'ado. Il a joué à Marabout-bout de péloch'. Réalisé par un perfectionniste, poncé au cliché, poli au chromo, verni au numérique. Mais beaucoup de petites choses en font-elles une grande ? On verrait mieux la grâce, si elle avait besoin de moins de pigeons. Ca me serait plus sympathique, si ça cherchait un peu moins à l'être sans arrêt.
Au départ, c’est une opérette légère de 1925. Elle est montée comme le serait un classique, sans « modernisation », sans condescendance mais pas sans malice. De quoi est-il question ? D’amour, toujours, par tous les bouts et tous les « trous » (de la serrure). De sexe, en fait, pour être clair. Tout le monde a sa petite théorie sur la question - et ses petites pratiques. Tout le monde ne parle que de ça, même en parlant d’autre chose. Alors, la mise en scène va en rajouter dans les sous-entendus. Ce serait peut-être plutôt des « sous-vus », d’ailleurs, parce que j’ai bien l’impression d’avoir reconnu, planqués dans les décors et dans les effets de perspective, tous les organes concernés. Quant aux acteurs, en costume d’époque, rien de mieux pour les mettre à poil que de les faire chanter eux-mêmes. Un film délicieux et malicieux, décidément, à regarder par le trou (de la serrure).