Un écrivain-auto-stoppeur en panne de tout débarque dans une station-service au milieu de nulle part, y drague la fille du patron qui lit François Villon, sous le regard jaloux et menaçant du mécano-gros-bras, ancien champion de football. La situation est donc, dès le début, un rien théâtrale. Ca ne s'arrange pas avec l'arrivée d'un caïd en cavale qui prend tout le monde en otage. La nuit d'attente est donc consacrée à disserter sur les temps qui changent et le sens de la vie... Le caïd est jouée par un petit (plus si) jeune débutant (pas si) gros dur nommé Bogart. A part lui, ce sont les dialogues qui font tout le boulot. Rencontre improbable entre le mélo-intello et le film noir, les grands espaces déserts et le huis-clos claustro. Molasson, bavard, énervant, pas si mal.
A 16 ans, Scarlett est la reine des pique-nique. Son papa lui donne la recette de la potion magique du Sud, à base de terre rouge de Tara, la propriété familiale. Elle commence sa longue carrière de peste professionnelle en dragant le copain de sa cousine -une sainte. En 4h, elle réussira tout juste à l'embrasser 2 fois, tout en se permettant d'ignorer superbement le superbe Rhett Butler. Lui, elle mettra 10 ans à l'épouser (le temps de liquider 2 maris falots) et 20 ans à se rendre compte qu'elle l'aime peut-être, finalement. Cette histoire est un peu le remake en son et couleurs de la Naissance d'une nation. La 1ère partie, en rouge, est une longue succession de scènes de dépit amoureux sur fond de guerre de sécession. La 2ème partie est un long mélo. Des fois, on se dit que Fleming, qui venait tout juste de finir Le Magicien d'Oz, s'est un peu embrouillé dans les scénarios et qu'il a recasé les mêmes répliques (sur le thème : "there is no place like home") dans les deux. Attention monument ! Mais à part quelques scènes, pas sûr qu'il tienne si bien au vent...