Doc Erwin Riedenschneider, agrégé en combriolage juteux et metteur en scène affuté de son art, sort de prison et ne tarde pas à reprendre ses chères études. Pour mettre la main sur quelques bijoux, il a un scénario en or qui lui permet de choisir son casting : quelques stars incontestées de la cambriole, quelques seconds rôles de plus ou moins gros calibres. Le producteur-promoteur est véreux et amateurs de starlettes, ça n'étonnera personne. Préparation, exécution, conséquences : le plan (devenu) habituel (depuis) de toutes les écoles de casses, de cinéma et d'ailleurs. Comme d'hab, ce serait trop beau que tout se passe bien. Comme d'hab, tout est prévu sauf l'imprévisible : le hasard et la faiblesse des hommes -pas toujours la même, mais il suffit de la trouver. Quand la ville dort, tous les chats sont gris et tous les films sont noirs. Surtout les bons.
La grâce, comme la pluie, tombe du ciel, et ce film-là a été copieusement arrosé. Normal, en fait, parce qu'il ne parle que d'une chose : comment échapper à la pesanteur ? Recensement des réponses possible : la danse, la musique, le rire, l'amour, l'enfance et l'art (ou plutôt l'enfance de l'art -du cinéma en l'occurrence). Et la synthèse de tout ça s'appelle Gene Kelly (crédité aussi du statut de co-réalisateur). Il n'a jamais été aussi jeune et aussi beau qu'ici, et personne n'a plus jamais aussi bien que lui barbotté dans une flaque en hurlant son bonheur.