Trois personnes en short sur la plage de Bénodet. Sauf qu'ils ne sont pas vraiment en vacances, ils sont en plein travail : en plein travail de deuil. Chaque jour de l'été, tels des Sisyphe en maillot de bain, ils re-bâtissent le chateau de sable qui affrontera le flux et reflux des marées. C'est que leur sablier à eux est un peu enrayé. Chaque jour de leur vie, en silence, ils affrontent la blessure secrète planquée au fin fond de leur enfance. Construit sur le mode de l'analogie, c'est à la fois un tryptique et un puzzle, à la fois sur les morts et sur les vivants. A la fois tout neuf et incroyablement familier. Comme un souvenir éternellement rejoué.
Opération : remarions la vigneronne (Magali, 45 a., veuve, 2gds. enfants, etc.). Deux anges-coquines s'y collent : Rosine, la copine du fils et Isabelle, l'amie d'enfance. Pas de concurrence -elles prennent l'initiative chacune de leur côté- mais quelques arrières-pensées qui trainent peut-être (elles seraient pas un peu agents doubles, des fois ?). Machinations, complots, intrigues : tous les moyens sont bons et surtout, comme toujours chez Rohmer, tout est matière à commentaires et analyses en direct, dans un flux continu de paroles. Les vendanges sont bonnes et le cru vieillit très bien.