Un scribouillard coincé et en panne rencontre un Grec exubérant -Zorba- et l'embarque illico dans sa propriété familiale, dans l'espoir qu'il l'aide à remonter la pente. Il y pleut beaucoup, les autochtones sont très accueillants bien qu'ils s'entretuent un peu, les femmes sont belles mais en noir -mais belles. Traine même là-bas une vieille putain française qui a dû faire toutes les guerres. C'est la Crète, avant l'Euro. Zorba est son prophète, son maître Yoda shooté à l'Ouzo. Le voyage initiatique attendu fait un peu du sur-place et se termine en catastrophe joyeuse -ce qui le sauve in extremis. Enervant et attachant comme un Antony Quinn déchaîné.
Les voitures sont de 1930, le manoir et ses meubles sont victoriens, ses occupants le temps d'un week-end de la plus haute lignée du genre homo britannicus. Il y a une armée de domestiques, aussi, mais à l'étage au dessous. Les infos, les services, les frustrations et les désirs circulent dans tous les couloirs et tous les escaliers, de bouche à bouche et de mains en mains, de haut en bas et de bas en haut. Ca mange et ça parle, aussi. Le maître de céans a tellement d'ennemis dans la place qu'il réussit à se faire assassiner plusieurs fois... On dirait parfois le script de La Règle du jeu rewrité par Agatha Christie. A d'autres, c'est un ballet de marionnettes en maison de poupées grandeur nature. Tout le temps, c'est une caméra en liberté dans une prison dorée.