Suzanne n'aime personne (sauf son papa). Elle couche avec tout le monde (sauf avec celui qu'elle aime peut-être encore). Logique, elle a 15 ans. Sa carrière de collectionneuse commence en colonie de vacances, se poursuit de chambres d'amis en chambres d'hôtel, finit par un mariage qui se dépèche de mal finir. Que cache le lumineux visage de Sandrine Bonnaire ? Comment Pialat réussit-il à rendre si palpitantes ces morceaux de scènes banales, en vrac et comme prises par surprise, à la dérobée ? Mystère... Comme la vie.
Un type descend d'un train, va se faire soigner chez un docteur, mange et dort dans une auberge à 3 sous. Il a le dos courbé et l'air de se foutre de tout. Il enfile des canons avec les paysans du coin. Ce qui fait drôle, c'est quand on le voit peindre dans les champs les tableaux les plus chers du monde, et que les autres l'appellent Van Gogh sans avoir l'air de comprendre ce qu'ils disent. Les femmes l'aiment, les hommes le supportent plus difficilement, font mine de s'intéresser à sa peinture. L'étrangeté du monde est dans ses toiles, son étrangeté au monde est dans son regard -celui de Jacques Dutronc dont l'ironie muette et l'inquiétant détachement donnent le vertige. Ce type là n'est pas doué pour le bonheur, juste pour en donner aux autres. Du très très grand art...