Elles sont quatre copines de lycée, pour la vie évidemment. A cet âge-là, tout ce qu'on dit est fait pour qu'on y croie soi-même, comme le titre performatif le laisse entendre. Elles voudraient bien, donc, ne pas craindre ce qui les attend dans la vie, elles en attendent beaucoup, mais ne savent pas quoi. C'est long, la salle d'attente des années lycées. Les parents n'y comprennent pas grand chose, les garçons sont mignons mais un peu cloches, les hommes sont un peu trop vieux, la musique est trop forte. En quelques mois, quelques années, elles vont apprendre à faire connaissance avec elles-mêmes. Noémie en a visiblement été si marquée que, plus tard, elle aura encore envie d'y retourner, pour n'y pas changer grand chose. C'est là sans doute, qu'elle a trouvé la recette de ses meilleurs films à venir.
La ville, c'est Marseille. Et tranquille, ce n'est pas précisément l'adjectif qui surgit spontanément quand on pense à elle. Et pour cause ! S'y croisent des politiciens corrompus, des retraités mafieux, des petits postulants fascistes, un tueur à gages, quelques prostituées junkies et des ouvriers en rupture de travail ou de syndicats... La faune, a priori, n'y est donc pas particulièrement attrayante. Sauf que, sauf que, ce sont les mêmes, ou leurs très proches, qui sont aussi capables d'expérimenter le sacrifice maternel, l'accueil de l'étranger, l'ouverture à l'art des plus démunis et l'indéfectible fidélités des anciennes amours... Ironique et contradictoire, ce portrait collectif s'impose par sa complexité, son énergie désespérée et son humanité.