Les 775 films en DVD d'Isabelle
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film(s) réalisé(s) par Roberto Rossellini

5 réponses classées par dates


Roma, città aperta - Rome, ville ouverte

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Réalisé par : Roberto Rossellini (1906 - 1977)
En : 1945, Italie
Acteurs principaux : Anna Magnani (1908 - 1973), Marcello Pagliero (1907 - 1980)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pas drôle mais beau /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 100 mn, NB

Critique perso :

Décors naturels, prises rapides, impression de vie palpitante : dans les derniers soubressauts de la guerre, Rossellini crée le cinéma moderne. Avec les modestes habitants d'un modeste immeuble romain, il fait des héros de la résistances. Il invente Anna Magnani. Non, assène-t-il : tous les italiens n'étaient pas fascistes. Pour sauver l'honneur, il y a eu des ouvriers, des enfants, des prêtres. 30 ans avant Aldo Moro, il voyait déjà ce qui pouvait rapprocher les cathos et les gauchos : leur même foi en l'humanité, pour contrer la barbarie des surhommes (qui n'y croyaient déjà plus, aux surhommes). Et il fait une fresque modeste et fervente, comme prise sur le vif et à la dérobée, devenue une étape cruciale de l'histoire du cinéma.

Paisa

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Réalisé par : Roberto Rossellini (1906 - 1977)
En : 1946, Italie
Genre(s) : pas drôle mais beau /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 120 mn, NB

Critique perso :

Le seul bon côté des guerres, c'est qu'elles permettent parfois à des peuples de se rencontrer -enfin, de se cotoyer plutôt, parce que la rencontre, c'est autre chose. Ainsi, en 44, les américains ont cotoyé les européens -et, à quelques exceptions près, les européens étaient bien contents de les voir arriver. Mais ça ne suffit pas forcément à faire des rencontres. Illustration italienne en six tableaux du sud au nord, du printemps 44 à l'hiver 45. Six sketchs, six quiproquos que ni la bonne volonté, ni la solidarité, ni même l'amour ou la foi ne permettent de lever complètement. Les êtres et les peuples restent le plus souvent opaques les uns aux autres, sauf face à la mort, peut-être. Les combats les plus durs se passent dans les coeurs et dans les têtes...

Germania anno zero - Allemagne année zéro

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Réalisé par : Roberto Rossellini (1906 - 1977)
En : 1948, Italie
Genre(s) : entre Berlin et Moscou /pas drôle mais beau /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 78 mn, NB

Critique perso :

Edmund est un ange blond d'une douzaine d'années. Edmund est né du mauvais côté -côté allemand- à une mauvaise période -les années 30. Dans les ruines post-apocalyptiques de Berlin dévastée, il cherche de quoi aider ce qui lui reste de famille à subsister : troc, marché noir et combines, dont il est plus souvent la victime que l'instigateur. Comme tous les enfants, c'est une éponge. Et le climat délétère de l'époque n'est pas très bon pour une poitrine d'enfant. Le chantre de la résistance italienne montre qu'il aime aussi ses ennemis : les nazis -du moins, qu'il n'a rien contre leurs rejetons. Parce que les premières victimes des guerres, ce sont les enfants. Ca rappelle vaguement quelque chose : l'éternelle histoire de l'innocent qui expie la faute de ses pères.

Stromboli

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Réalisé par : Roberto Rossellini (1906 - 1977)
En : 1949, Italie
Acteurs principaux : Ingrid Bergman (1915 - 1982)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 107 mn, NB

Critique perso :

Karen est très belle. Enfermée dans un camp de prisonniers, à la fin de la guerre, elle joue sa vie sur un coup de dé. Pas le droit d'émigrer en Argentine ? Elle épouse donc le bon gars qui la drague, de l'autre côté des barbelés, et le suit à Stromboli. Sauf que Stromboli, c'est tout sauf une retraite paisible. C'est une île et un volcan. A Stromboli la vie est rude, la nature sauvage, les traces humaines toujours menacées et provisoires. Les seules ressources y sont la pêche aux thons (qui donne lieu à une séquence documentaire mémorable) et ce qu'envoie la famille partie en Amérique. A Stromboli, la vertu essentielle est la modestie. Pas le fort de Karen, d'autant que son bon gars de mari se révèle tout juste un bon gars. Elle déprime sec. Elle vivra sa leçon de dépouillement comme un chemin de croix. Pour nous faire croire que la fin et un happy end, il faudra rien moins qu'un miracle (comme dans Voyage en Italie). Le cinéma, de toute façon, peut nous faire croire à tout.

Viaggio in Italia - Voyage en Italie

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Réalisé par : Roberto Rossellini (1906 - 1977)
En : 1953, Italie
Acteurs principaux : Ingrid Bergman (1915 - 1982), George Sanders (1906 - 1972)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 79 mn, NB

Critique perso :

L'homme (se réveillant dans la voiture) : "Where are we ?". La femme (au volant) : "I don't know exactly !". Tout est dit. Où sont-ils, effectivement ? Quelque part en Italie, quelque part dans leur vie, à côté de leurs pompes anglaises. Le prétexte du voyage, c'est la vente d'un héritage. Le résultat, c'est la confrontation avec eux-mêmes, face à face. La femme en profite pour visiter les musées et les rues de Naples. L'homme tente un séjour à Capri. Leur couple, c'est fini. Pas à la hauteur de ceux qui gisent encore sous les cendres de Pompei. Et pourtant, le Vésuve fume encore... Voyager en Italie, c'est prendre l'éternité en pleine tronche. Le film est un hybride de parcours initiatique et de documentaire sur la vie à deux. Un alliage étrange qui fait des étincelles, la rencontre inoubliable de l'eau et du feu.

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