On se croirait dans une série de tableaux de Rembrandt en noir et blanc. Les dialogues pourraient être extraits d’un bréviaire protestant. La vie est sobre, digne, et très très encadrée, comme dans un plan de cinéma qui bougerait pas beaucoup. Le temps s’écoule lentement en attendant l’éternité. Ca se passe à une période où on croyait encore en l’existence des sorcières, surtout certains hommes quand ça les arrangeait de se débarrasser de certaines femmes. Le pasteur de l’histoire est un de ces pieux hommes, il joue accessoirement le rôle d’inquisiteur en chef quand sa Foi l’exige. Ou alors peut-être quand sa femme, deux fois plus jeune que lui, le trompe (désolée, je spoile un peu). Ca se passe à une période où les hommes (jeunes et vieux) décidaient de tout, étaient bornés et superstitieux, tenaient les clés de la maison et les cordons de la bourse, avaient avec eux la loi et Dieu lui-même. Il y a une éternité. Mais l’éternité du cinéma est encore plus forte.