Première apparition sur la scène du cinéma mondial du plus célèbre des espions glamours au service de Sa Gracieuse Majesté. Son nom est Bond, etc. Le film fixe à jamais le cahier des charges de la série : action, exotisme, traitrises. Costards, cocktails et p'tites pépés. Et un méchant hybride (mi-homme mi-machine, mi-asiatique mi-allemand, c'est dire comme il est méchant), savant fou-génial-mégalo, cruel et raffiné of course (c'est ce qui le perdra), qui manigance dans sa base secréte la fin du monde. Et Sean, à l'aide en eaux troubles comme s'il était au bowling, auprès de qui les méchants et les femmes tombent comme des mouches. Délicieusement désuet et nonchalant.
Après s'être fait tuer dans un obscur jardin, James 007 est envoyé pour une mission tout aussi obscure à Istanbul, d'où il envoie ses baisers de Russie (mais ses points forts ne sont pas la géographie). Le drôle d'ange blond qui l'a tué (et qui ressemble terriblement à l'incarnation de Bond version 2006) le suit comme son ombre... Comme un successeur qui s'impatiente déjà ? Et si le SPECTRE n'était qu'une marionnette ? (de Moscou, of course). Et laquelle des deux miss Monde qui s'arrachent les chignons (et le reste) en costumes de bohémiennes James préfère-t-il ? Nous n'en saurons rien. Un film d'espionnage old school, à base de stratégie échiquéenne plus que de gadgets tonitruants. Le plus hitchcockien des Bond, le génie en moins mais Sean en plus.