La 317ème section était affectée au nord de l'Indochine : 4 français de métropole, des français du Laos. Des militaires dont l'armée n'a pas tout à fait réussi à effacer la personnalité. En 1954, alors que des négociations s'engagent à Genève -entre les politiques- elle reçoit l'ordre d'abandonner sa caserne et de se replier vers le sud. C'est cette marche forcée dans la jungle, à travers les villages terrorisés et les rivières en crue, que l'on suit. La traque, la peur, la fatigue. La mort qui rode. L'orgueil des combats. Des méthodes de commandos mobiles -mais à ce jeu-là, les adversaires invisibles sont pas mauvais, non plus. Une petite guerre inutile de plus, sauvée de l'oubli par un beau film tragique.
Surnom impossible pour un personnage impossible : un officier français passé par l'Indochine, l'Algérie et la prison, reconverti dans le chalutier au large de Terre Neuve. Un saint et un traitre à la fois. Mais pour le voir, on n'aura droit qu'à des flash-back. En fait, ce sont les autres qui en parlent le mieux : trois hommes qui ont croisé sa route et qui se croisent à leur tour, presque par hasard, sur un bateau de la Marine Nationale en route vers le chalutier. Ils s'y connaissent en matière d'armée, vu qu'ils y sont encore. Et en matière de sainteté, vu qu'ils ont toujours une Bible à portée de main ou de lèvres. Et en matière de ratages, aussi... Parfois, le vent sur la mer arrive à nous faire croire au destin. Parfois, leurs histoires arrivent à donner à l'Histoire de France, et à la leur, un souffle de grandeur.