Les préjugés, aveuglements et petites intolérances sans conséquences sont les défauts du monde les mieux partagés, et n'épargnent ni les chefs d'entreprise ni les artistes. C'est sur cette idée simple qu'Agnès Jaoui a bâti son film en prenant soin -ce qui est beaucoup moins simple- de donner sa chance à chacun de ses personnages. Et ils sont nombreux, les personnages ! Tout un microcosme, et quelques lieux clés (un café, une entreprise) où les identités sociales se croisent à défaut de se rencontrer. Il faut des agents doubles (une actrice prof d'anglais pour arrondir ses fins de mois, un ancien flic garde du corps) et un peu d'art aussi (la peinture, le théâtre) pour briser l'étanchéité des univers où chacun évolue. Des rôles taillés sur mesure dans un scénario de haute couture : de la belle et réjouissante ouvrage !