Accrochez vos ceintures : voici l'histoire de l'humanité depuis ses commencements, en deux temps trois tableaux. Dans le premier, on voit des singes qui se tiennent debout faire joujou avec des os (pour le meilleur et pour le pire). Dans le deuxième, quelques milliers d''années plus tard, l'homme fait toujours joujou, mais avec (ou contre) une machine intelligente (pour le meilleur et pour le pire). Dans le troisième, ça se complique : le temps et l'espace ne fonctionnent plus vraiment pareil, à moins que ce ne soit la conscience qui ait encore muté. A moins que d'invisibles tireurs de ficelles ne s'amusent... A chaque fois, un gros caillou parallélépipédique, comme posé là par un Grand Poucet à l"échelle de l'univers, semble montrer la voie à suivre. A chaque fois, la mobilité et le meurtre se raffinent. Ce jeu de piste de l'âme à la recherche de ses origines (ça ne s'appelle pas pour rien une Odyssée) est beau et mystérieux comme le testament qu''on voudrait transmettre aux étoiles.
George est le parfait jeune américain modèle 60ies : uniforme jean-tee shirt-baskets, bien éduqué mais pas super motivé par le mode de vie de ses parents, cool et sympa. Il vit à L.A., au milieu des derricks, avec une blonde qui se verrait bien en haut de l'affiche. Il a des potes cools et sympas qui jouent de la musique (les Spirit, pour les amateurs), d'autres qui donnent dans le journalisme underground. Ambiance peace and love. Un jour qu'il cherche des sous à taxer, il croise une fille en blanc qu'il prend pour Eurydice. En fait, c'est Lola. Elle est là parce que Michel, son prince charmant, a foutu le camp avec la belle de la Baie des anges. 24h de la vie d'un homme sans boulot qui, en quelques heures, perd tout ce qui lui reste, et que l'armée veut envoyer passer ses vacances au Vietnam. Mais il a trouvé Lola qui lui a rendu l'envie du bonheur, alors qu'elle ne savait pas elle-même où elle l'avait rangée. Keep trying, George. C'est la traduction en idiome local de la maxime éternelle des films de Demy.