C'est Homère-Geoffrey qui donne la clé du film : "L'amour se mesure à ce qu'on est prêt à sacrifier pour lui". Que ne sacrifierait-on pas pour Ava Gardner-Pandora ? La gloire, la richesse, la connaissance, la vie... Les mâles du film, en tout cas, ne ménagent pas leurs démonstrations de bonne volonté. Mais la sirène est en veilleuse. Pour qu'elle se jette à l'eau, il faut quelqu'un à sa hauteur. C'est alors que surgit un mystérieux "Hollandais volant" (qui, malgré son nom, est un marin et non un aviateur -et cache un lourd secret). Mais, au pays des Dieux, la tragédie, ça s'appelle du sublime. La deuxième clé, empruntée à Oscar (celui du Portrait de Dorian Gray), ça pourrait être : la vie -mort comprise- ne vaut le coup que quand elle imite l'art, quand celui-ci est une Question de vie ou de mort. Alors, la mythologie grecque peut rejoindre les vieilles légendes nordiques et le cinéma donne à vivre un instant d'éternité. Si je ne devais emporter qu'un seul film sur une île déserte, ce serait celui-là.