Dans la peau de Philip Marlowe ! C'est ce que promet clairement ce film, (presque) entièrement tourné en caméra subjective. Ca commence, en fait, quand Marlowe essaie de caser la nouvelle qu'il a écrite à l'éditrice d'une revue. "Au cas où il y aurait une vie avant la mort", que ça s'appelle (ou peut-être le contraire). Peut-être bien un traité sur l'histoire du cinéma... En fait, l'éditrice se fout pas mal de sa prose, mais pas de son métier de détective privé. Elle a une affaire à lui soumettre, concernant une certaine Chrystal Kingsby. Marlowe rechigne, mais pas longtemps. Comme c'est un homme-un vrai, il fume beaucoup (effet "fumée blanche" en bord de cadre), reçoit et donne pas mal de gnons (effet caméra qui tremble), se retourne sur les filles (panoramique), en embrasse une (jusqu'à l'écran noir, mais pas le carré blanc). Mais la vie en plans séquences, en fait, c'est surtout un peu chiant, on connaît déjà trop bien. Quant à Chrystal Kingsby, il suffit de lire le générique : Ellay Mort... On pensait entrer dans la peau du seul vrai Marlowe, et on se retrouve surtout dans l'oeil (un peu éteint) de Robert Montgomery (effet déception garanti).