Le cinéma a deux ancêtres : M. Lumière, qui filme la sortie de son usine, et M. Méliès, qui filme un voyage dans la lune. Là, c'est sûr, on est plutôt dans la lune -côté face cachée. Là où les hommes penchent, où le monde est de traviole. Le monde, de toute façon, n'est qu'un décor de toile peinte aux lignes fuyantes et aux angles aigus, un drôle de village où la vie et le cauchemar sont indiscernables. Pour raconter une histoire de somnambule à dormir debout, una cosa peut-être entièrement mentale, tout est bon : les images teintées, les récits à tiroir et à cercueil, les fantasmagories de savant fou. Comme dans une fête foraine -encore un autre ancêtre du cinéma- passez de l'autre côté de la toile...