Vue d'Amérique, Paris est un rêve, un mirage, un pays merveilleux, un Brigadoon sur Seine. En fait, Paris n'existe pas, ce sont les peintres qui l'ont inventée rien que pour la peindre (même les décorateurs du film se sont fait avoir : on aperçoit la Tour Eiffel, dans le fond, qui repose sur un socle...). Prenez un peintre américain misérable, par exemple, qui vit sous les toits et tente laborieusement de vendre ses tableaux aux pieds de Montmartre, hé bien, il chante et il danse comme un Dieu (c'est-à-dire comme Gene Kelly), il fait des rencontres fabuleuses à chaque coin de rue, il n'a pas un sou et il est heureux (c'est vraiment n'importe quoi). Un film carte-postale, donc, de celles qu'on s'envoie à soi-même pour se dire qu'on pourrait être heureux.