Depuis les électrochocs, Karin a l'ouïe très fine. D'étranges cris d'oiseaux la réveillent, des cornes de brume sonnent l'appel du large et, surtout, une foule invisible et murmurante attend avec elle le retour de Dieu par une porte du grenier... Son frère, son père et son mari n'y peuvent rien. Déjà qu'entre eux, malgré leur art, leur culture et leur bonne volonté, les mots ont du mal à passer la rampe. Ils ne peuvent que souffrir avec elle, et encore... Elle a traversé le miroir et se voit encore dedans. Incurable. Ce huis clos en plein air avec vue sur la mer est un magnifique et tragique ballet de visages douloureux, de quêtes inassouvies et d'amours impuissantes.