Shakespeare était japonais, les filles du roi Lear étaient des samouraïs et Kurosawa est un grand peintre. Il nous régale ici d'un match fratricide entre porteurs de casaques jaunes, rouges et bleues. L'affrontement commence par une partie de chasse familiale qui tourne au vinaigre, se prolonge en manoeuvres de cour et intrigues d'alcôve, et s'achève par une grande baston en plein air. Kurosawa est à l'aise sur tous les terrains, car c'est toujours de guerre qu'il s'agit. Et à ces guerres-là, il n'y a que des perdants. Le film se termine avec le plan d'un joueur de flûte aveugle au bord d'un précipice, et il ne reste plus grand monde pour le retenir...