Un tripot clandestin mais chic dans une Argentine de pacotille : voilà pour le décor. Deux hommes qui fondent leur vie sur le jeu, une femme sublime et superstitieuse : voilà pour les personnages. Fric, mensonges et dialogues à triple fonds : voilà pour les moteurs de l'intrigue. Pas facile de mettre un nom sur les sentiments et les motivations des protagonistes, qui s'échangent des déclarations de haine enflammées. Mais quand, dans une scène mythique, Gilda retire langoureusement son gant en chantant aux grands garçons qui la regardent de s'en prendre à Mame, tout le monde retient son souffle. Un film qui serait comme la partie émergée d'un iceberg de pulsion troubles.