Les 775 films en DVD d'Isabelle
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47 réponses classées par dates


Juno and the Paycock - Junon et le paon

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1930, Angleterre
Acteurs principaux : Sara Allgood (1879 - 1950)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 85 mn, NB

Critique perso :

Pour fêter le début du cinéma parlant, Hitchcock, déjà gros mais pas encore grand, se lance, comme il fera souvent, dans l'adaptation d'une pièce de théâtre contemporaine à succès... et oublie par la même occasion les règles les plus élémentaires de sa vraie langue, ce parler en images qu'il a commencé à inventer. C'est peu dire que la pièce a peu d'intérêts et que le film est raté : un mélo irlandais vaguement socio-politque, en huis clos sordide, chez des prolos au fond du trou, le tout à cause du manque de sens de responsabilité des hommes de la famille. Ca commence comme une comédie pas drôle et ça se termine en drame pas touchant. Quand il fait chanter ses personnages, c'est même pas sous la menace, c'est juste pour tester ses micros. Zéro mystère, pas un pence de suspense ni un gramme d'ambiguïté : qu'est allé faire Hitch dans cette absence de galère ?

Man Who Knew Too Much (The) - Homme qui en savait trop (L')

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1934, Angleterre
Acteurs principaux : Leslie Banks (1890 - 1952), Pierre Fresnay (1897 - 1975), Peter Lorre (1904 - 1964)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 75 mn, NB

Critique perso :

Un gentil jeune couple avec enfant en excursion touristique loin de chez lui sympathise un peu vite avec un type étrange (un champion de ski français, louche ça) et se retrouve bientôt avec un cadavre, un enlèvement et un lourd secret sur le dos. Ca vous rappelle quelque chose ? Non, ça n'est pas avec James Stewart mais avec un Peter Lorre à mèche blonde. Oui, pourtant, y'a bien le coup de (la) cymbale ! Heureusement d'ailleurs, parce que sinon le reste du scénar est un peu tissé de cordes blanches. Un dentiste louche, une secte louche, pas très discrets ces espions... Pourtant, le film est un peu plus brut, moins poli à l'americanwayoflife puritaine que l'autre. Ici, madame est championne de ball-trap, elle a moins peur des armes que la police anglaise. Non mais !

39 Steps (The) - 39 marches (Les)

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1935, Angleterre
Acteurs principaux : Madeleine Carroll (1906 - 1987), Robert Donat (1905 - 1958)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /heurs et malheurs à deux /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 86 mn, NB

Critique perso :

Un type dont on ne sait rien accueille chez lui une inconnue et, parce qu'elle lui raconte une histoire d'espions à dormir debout, la laisse coucher dans son lit. Au matin, comme la fille a un poignard dans le dos, le type se croit obligé d'aller en Ecosse, pour aller dire il ne sait pas vraiment quoi à il ne sait pas vraiment qui (il n'est pas exclu, d'ailleurs, qu'il ait tout rêvé). Le début et la fin évoquent L'Homme qui en savait trop, le milieu est un pré-make de La Mort aux trousses, c'est-à-dire la traversée somnambulique (mais pleine d'énergie) d'une histoire dont l'enjeu se modifie en permanence. Quelque chose comme la quête éperdue de la mémoire perdue des origines de la quête (tout Hitch, déjà, quoi).

Sabotage - Agent secret

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1936, Angleterre
Acteurs principaux : Oskar Homolka (1898 - 1978), John Loder (1898 - 1988), Sylvia Sidney (1910 - 1999)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /jeu dans le jeu /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 76 mn, NB

Critique perso :

A Londres, la nuit, se promènent de drôles d'oiseaux. Ce M. Verloc, par exemple : il fuit tellement la lumière qu'il vient de saboter l'éclairage public ; il fuit tellement la lumière qu'il vit dans un cinéma. M. Verloc a une épouse, aussi, qui ne se doute de rien, et un enquêteur de Scottland Yard aux fesses qui, lui, a les plus noirs soupçons. Derrière l'écran (de son cinéma et de ses nuits blanches), devant un étrange aquarium (qui en anticipe un autre), se trament de sombres complots. Il s'agit cette fois de faire exploser une bombe en plein coeur de Londres (décidément très en avance, les gars). Une histoire à tiroirs et à double fonds, qui permet à Hitchcok d'aiguiser ses meilleurs crayons : le suspense des comptes à rebours, la victime innocente, la surprise du destin qui abolit les surprises... Sans oublier les oiseaux, qui n'y sont pour rien et qui se vengeront.

Secret Agent - Quatre de l'espionnage

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1936, Angleterre
Acteurs principaux : Madeleine Carroll (1906 - 1987), John Gielgud (1904 - 2000), Peter Lorre (1904 - 1964)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 86 mn, NB

Critique perso :

Certes, il y a une histoire d'espionnage dont le prétexte est (presque) aussi obscur pour ses héros que pour le spectateur. Certes, il y a du marivaudage dans l'air. Des coups de fil intrusifs, des choses cachées derrière les portes, et derrière les notes de musique. Du jeu, des décors de studio, du style. Un train, des morts. Du fétichisme (un bouton), des messages codés. Des personnages qui ne savent pas bien ce qu'ils font là -mais qui n'arrivent pas encore à faire mine de ne pas y attacher d'importance. Bref, ça ressemble à du Hitchcock qui aurait en main toutes les clés de sa maison, mais qui n'aurait pas encore trouvé toutes les bonnes serrures.

Lady Vanishes (The) - Femme disparaît (Une)

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1938, Angleterre
Acteurs principaux : Michael Redgrave (1908 - 1985), Googie Withers (1917 - 2011)
Genre(s) : les chocottes à zéro
Caractéristiques : 97 mn, NB

Critique perso :

Ca commence du côté des Carpates, au pays des contes de fées qui font peur, dans un hôtel où une brochette d'occidentaux se retrouve coincés par la neige. Il y a là des demoiselles yankees, une mamie gâteau et quelques célibataires britanniques -entre autres. Que diable allaient-ils faire dans ces montagnes ? On n'en saura rien mais, un peu plus tard, ils se retrouvent dans un train. La mamie gâteau disparaît, non seulement du décor (pas si facile, il n'y en a que deux dans tout le film : l'hôtel et le train), mais de la tête de tous les passagers - tous sauf une, une yankee du genre têtue. Un grand jeu de piste commence alors sur le thême "à la recherche de la vieille dame tombée dans un trou de mémoire". Un jeu pour se regarder de derrière le miroir, un jeu pour avoir peur pour de rire.

Jamaica Inn - Taverne de la Jamaïque (La)

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Réalisé par : Alfred Hitchcock (1899 - 1980)
En : 1939, Angleterre
Acteurs principaux : Leslie Banks (1890 - 1952), Charles Laughton (1899 - 1962), Maureen O'Hara (1920 - 2015)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /du Moyen-Age à 1914 /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 108 mn, NB

Critique perso :

Dans la famille Hitchcock, cette oeuvre-là est un peu un enfant caché. Une histoire de naufrageurs située au XIXème siècle, un film en costumes avec un gang à trognes, des bagarres à mains nues, des carrioles, des chevaux et des maquettes de bateaux en pleine tempête dans un verre d’eau… mais avec aussi, en contrebande comme il se doit, pas mal de hitchcockeries déjà bien identifiées : le gentil couple-malgré-lui qui se forme dans la fuite, les agents doubles, l’art de se jeter dans la gueule du loup (et d’en ressortir), le climax qui donne vertige… et, évidemment, quelques excellents acteurs anglais en flagrant délit de cabotinage. Une dernière anglaiserie avant de passer à Hollywood.

Dead of Night - Au coeur de la nuit

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Réalisé par : film à sketchs
En : 1945, Angleterre
Acteurs principaux : Michael Redgrave (1908 - 1985)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /culte ou my(s)tique /jeu dans le jeu /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 102 mn, NB

Critique perso :

Un petit architecte débarque dans un cottage anglais où on l'appelle pour réaménager les plans du domaine. Officiellement, c'est la première fois qu'il vient là. Mais le lieu et les gens qu'il y croise, il les connaît par coeur : il n'arrête pas de les voir en rêve. Un rêve qui, apparemment, se termine très mal... Pour conjurer le mauvais sort (et à défaut de jouer au Cluedo), tout le monde se met à raconter une histoire qui fait peur. Des histoires d'objets, de maisons ou de gens hantés, à votre guise. Des histoires (l'une d'elle est dûe à M. Hamer) de prémonitions, de possessions et de perditions. Des histoires à dormir debout et à crier couché, tellement saisissantes que, des fois, on a l'impression de les avoir déjà vues en rêve. Le petit architecte arrivera-t-il à mettre un peu d'ordre dans ce chaos ? Rien n'est moins sûr...

Matter of Life and Death (A) - Question de vie ou de mort (Une)

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Réalisé par : Powell (& Pressburger) (1905 - 1990)
En : 1946, Angleterre
Acteurs principaux : Kim Hunter (1922 - 2002), David Niven (1909 - 1983)
Genre(s) : conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /heurs et malheurs à deux /jeu dans le jeu
Caractéristiques : 104 mn, NB/couleur

Critique perso :

Ca commence avec un travelling de quelques années-lumières sur l'univers, la terre et tout le reste. Ca enchaîne avec un coup de foudre par ondes radio et par temps de guerre, et une mort suspendue par le fog. Après, c'est une Near Death Experience d'1h30 en direct live et en images de rêve, à laquelle ne manque que l'odeur d'oignons frits. Autour du charmant petit couple en sursis, s'affairent d'étonnants personnages : un représentant de l'au-delà amateur d'échecs, comme dans Le 7ème sceau, et un sympathique et mystérieux neurologue, observateur omniscient de son village et de l'esprit humain, comme Im-ho-tep. Ce film, c'est la matrice du fantastique métaphysique à la Solaris (qui lui a piqué quelques plans), et du mysticisme amoureux façon Pandora (qui lui en a piqué quelques autres). Bref, l'accomplissement de tout ce que j'attends du cinéma : qu'il nous donne des images d'un autre monde qui serait aussi le nôtre.

Black Narcissus - Narcisse noir (Le)

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Réalisé par : Powell (& Pressburger) (1905 - 1990)
En : 1947, Angleterre
Acteurs principaux : Deborah Kerr (1921 - 2007), Jean Simmons (1929 - 2010)
Genre(s) : culte ou my(s)tique /pauvre espèce humaine /épique pas toc
Caractéristiques : 100 mn, couleur

Critique perso :

Sister Clodagh, brave et charmante nonne, est envoyée en mission par sa mère sup dans les hauteurs himalayennes, pour y créer une nouvelle communauté. Elle embarque avec elle une poignée d'encapuchonnées toutes aussi pleines de bonne volonté -enfin, presque toutes. Le lieu est escarpé, la population locale indifférente -sauf rémunérations. Des femmes ont déjà vécu là, en groupe, pour le compte du potentat local, mais un peu moins chaudement vêtues... Le seul saint de l'histoire vit encore plus haut, et tout seul. Le représentant de l'administration anglaise, lui, est en bas, et contre toute logique climatique il est toujours en short. Les fleurs du jardins embaument de capiteux parfums, on sent la menace de multiples vertiges. Bref, là haut, tout n'est que désordre et danger, vent, exotisme et sensualité. Elles sont entrées dans un décor (tout a été tourné en studio !) trop grand pour elles, too much pour de braves et charmantes nonnes...

Oliver Twist

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Réalisé par : David Lean (1908 - 1991)
En : 1948, Angleterre
Acteurs principaux : Alec Guinness (1914 - 2000)
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 116 mn, NB

Critique perso :

Par un soir d'orage, une pauvre jeune fille donne la vie à un ange blond -et rend la sienne. Le pauvre petit ange blond est élevé à l'hospice. Il passe de mains en mains -et elles sont de moins en moins propres. Jusqu'à ce qu'on reconnaisse enfin que, sous ses cheveux d'ange, coule un sang pur et bleu. Hem, comment dire, la fausse pauvreté pittoresque, c'est pas vraiment mon truc. Les portraits ne font pas trop dans la subtilité -ni le scénario d'ailleurs. Les taudis et les âmes sont cracra à souhait, il ne manque pas un accroc aux guenilles ni un coup fourré aux trognes grimaçantes. Ici tout n'est que luxure, crasse et cupidité. De la caricature pour livres d'images, gênante à force de ne pas l'être.

Kind Hearts and Coronets - Noblesse oblige

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Réalisé par : Robert Hamer (1911 - 1963)
En : 1949, Angleterre
Acteurs principaux : Joan Greenwood (1921 - 1987), Alec Guinness (1914 - 2000), Dennis Price (1915 - 1973)
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /la parole est d'or /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 103 mn, NB

Critique perso :

La quintessence du British sense of humor ! Sic Alec Guinness, avant de se prendre pour Obi-Wan Kenobi, était l'acteur emblématique du genre. Ici, il incarne à lui tout seul les huit victimes successives d'un sérial killer aux manières de gentleman. Il faut dire que ce dernier tue pour la bonne cause : celle de sa maman, née noble mais rejetée par sa famille après une mésalliance, et pour récupérer un titre de noblesse qu'il estime devoir lui revenir. Sur les inconvénients de prendre un peu trop au sérieux les codes de l'aristocratie britannique et la perversion qu'ils recellent, on n'a guère fait mieux, have we ?

Third Man (The) - Troisième homme (Le)

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Réalisé par : Carol Reed (1906 - 1976)
En : 1949, Angleterre
Acteurs principaux : Joseph Cotten (1905 - 1994), Trevor Howard (1913 - 1988), Alida Valli (1921 - 2006), Orson Welles (1915 - 1985)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /entre Berlin et Moscou /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914)
Caractéristiques : 104 mn, NB

Critique perso :

Les ruines de Vienne après la deuxième guerre, un air de cythare et un train qui entre en gare. En descend un candide écrivain américain, à la recherche d'un ami qui lui a promis du travail. L'ami est mort, l'officier anglais qui régit les lieux n'est guère accueillant, les comparses qui suivent l'enterrement n'inspirent pas la sympathie, sauf une très belle femme... Bref, que de très bonnes raisons de ne surtout pas s'attarder en ville. Il reste, il ose même aller mettre le nez dans les égouts du passé. Mensonges, trafics, chantages, trahisons, manipulations, guerre de l'ombre et de la lumière, distorsion des valeurs : on aura droit à tout. D'ailleurs, tout est tellement sens dessus-desous qu'il n'y a pas moyen de mettre la caméra à l'horizontale. Le temps d'une scène de 10 mn et d'une réplique d'anthologie sur les coucous suisses (de son invention, paraît-il), Orson Welles incarne à jamais la séduction et le cynisme absolu du mal.

Night and the City - Forbans de la nuit (Les)

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Réalisé par : Jules Dassin (1911 - 2008)
En : 1950, Angleterre
Acteurs principaux : Gene Tierney (1920 - 1991), Richard Widmark (1914 - 2008), Googie Withers (1917 - 2011)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /culte ou my(s)tique /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 101 mn, NB

Critique perso :

Harry Fabian est un « artiste sans art », comme l’a bien compris son voisin (un vrai artiste, lui) : un artiste qui, pour accéder à la réussite, n’a toujours choisi que les chemins les plus courts, les raccourcis les plus risqués et les plus foireux. Harry Fabian, il a la bidouille toujours brillante, le ratage toujours flamboyant -bref, quand il demande, une fois de plus, de lui prêter de l’argent pour son dernier plan mirobolant, plus personne ne lui fait plus confiance depuis longtemps, même (et surtout) la (sainte) Mary qui (des fois) partage sa vie. Pourtant, cette fois, faut reconnaître qu’on aurait presque envie de lui donner raison, à Harry Fabian. Il a déniché le Dieu vieillissant de la lutte gréco-romaine et va, grâce à lui, organiser le combat de catch réglo (si ça existe) du siècle. Enfin, presque. Dans ce polar nocturne sans coup de feu, le noir et blanc et la profondeur de champ sont éblouissants. Du coup, les personnages ont souvent l’air de ne pas être à la même échelle : il y a ceux qui se camouflent, ceux qui se voient trop grand, ceux qui voudraient bien en rabaisser un(e) autre. Harry Fabian est de plus en plus traqué et cerné, mais sa dernière arnaque désespérée sera pour sauver son âme, à défaut d’autre chose…

Pandora and the flying Dutchman - Pandora

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Réalisé par : Albert Lewin (1894 - 1968)
En : 1951, Angleterre
Acteurs principaux : Ava Gardner (1922 - 1990), James Mason (1909 - 1984)
Genre(s) : conte de fées relooké /culte ou my(s)tique /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 120 mn, couleur

Critique perso :

C'est Homère-Geoffrey qui donne la clé du film : "L'amour se mesure à ce qu'on est prêt à sacrifier pour lui". Que ne sacrifierait-on pas pour Ava Gardner-Pandora ? La gloire, la richesse, la connaissance, la vie... Les mâles du film, en tout cas, ne ménagent pas leurs démonstrations de bonne volonté. Mais la sirène est en veilleuse. Pour qu'elle se jette à l'eau, il faut quelqu'un à sa hauteur. C'est alors que surgit un mystérieux "Hollandais volant" (qui, malgré son nom, est un marin et non un aviateur -et cache un lourd secret). Mais, au pays des Dieux, la tragédie, ça s'appelle du sublime. La deuxième clé, empruntée à Oscar (celui du Portrait de Dorian Gray), ça pourrait être : la vie -mort comprise- ne vaut le coup que quand elle imite l'art, quand celui-ci est une Question de vie ou de mort. Alors, la mythologie grecque peut rejoindre les vieilles légendes nordiques et le cinéma donne à vivre un instant d'éternité. Si je ne devais emporter qu'un seul film sur une île déserte, ce serait celui-là.

Tales of Hoffmann (The) - Contes d'Hoffmann (Les)

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Réalisé par : Powell (& Pressburger) (1905 - 1990)
En : 1951, Angleterre
Acteurs principaux : Moira Shearer (1926 - 2006)
Genre(s) : conte de fées relooké /du rire aux larmes (et retour) /en avant la musique /jeu dans le jeu /poésie en image
Caractéristiques : 128 mn, couleur

Critique perso :

Dans l'arrière salle des coulisses d'un théâtre de cinéma, l'acteur d'un personnage de romancier se met à nous raconter l'histoire d'une histoire -ou plutôt de trois histoires, en fait. Pour entrer dans ce genre de films en forme de livre d'images qui bougent, il vaut mieux ne pas avoit oublié ses yeux d'enfant au vestiaire, et ne pas craindre de plonger la tête la première dans tous les pays des merveilles du monde. Les trois histoires, d'ailleurs, ne parlent que de ça : des abîmes de l'âme, des ballets des sentiments, des bords vertigineux du réel. Des chausse-trapes et des doubles-fonds de l'esprit humain, ce théâtre de marionnettes dont chacun serait le propre manipulateur. Et le tout, bien sûr, en chansons, en danses, en cartons pâte et en maléfices. C'est complètement surfait et absolument sublime, comme de l'opéra à la puissance cinéma. Comme si on tirait un feu d'artifices flamboyant dans la caverne de Platon.

King in New-York (A) - Roi à New-York

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Réalisé par : Charles Chaplin (1889 - 1977)
En : 1957, Angleterre
Acteurs principaux : Charles Chaplin (1889 - 1977)
Genre(s) : New York - New York /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 105 mn, NB

Critique perso :

Le dernier monarque d'un royaume d'opérette -non, il n'a pas épousé Grace Kelly- destitué par une révolution, débarque fauché à New-York. Il y découvre la pub, l'info-spectacle et le lifting. Il comprend surtout qu'il n'a aucune leçon de démocratie à recevoir de la part d'un pays en pleine paranoïa MacCarthiste, qui assassine si bien ses petits Mozart... Amer plutôt que drôle, pas très vif et pas très léger, comme chargé déjà de tout ce qui sortira de pire des années à venir -comme nous le rappelleront, plus tard, The Truman Show et Lost in Translation. Ce roi déchu d'une époque bénie à la recherche de sa grandeur perdue est le seul pour lequel on voterait bien.

Room at the Top - Chemins de la haute ville (Les)

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Réalisé par : Jack Clayton (1921 - 1995)
En : 1959, Angleterre
Acteurs principaux : Simone Signoret (1921 - 1985)
Genre(s) : heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 115 mn, NB

Critique perso :

C'est l'histoire d'un petit mec qui voudrait bien devenir grand. Attention, le décor a de l'importance : Angleterre, province laborieuse, au sortir de la guerre. Joe, le petit mec, vient du fond du trou du prolétariat. Même pas héros de guerre, mais belle gueule bien remplie, de l'ambition et une haute opinion de lui-même. Il vient de grimper comptable respectable, mais ne compte pas en rester là. D'autant que le boss upper class du coin à une fille à marier. Pour Joe, ce serait presque du gâteau s'il ne contactait un déplorable attachement contre-productif pour l'épouse française délaissée du gougeat local -Simone, dans le rôle qui lui vaudra son Oscar. L'art de gagner sa Place au soleil tout en perdant à peu près tout le reste a rarement été servi avec autant de rage et d'énergie noires.

Peeping Tom - Voyeur (Le)

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Réalisé par : Powell (& Pressburger) (1905 - 1990)
En : 1960, Angleterre
Acteurs principaux : Karlheinz Böhm (1928 - 2014), Moira Shearer (1926 - 2006)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /jeu dans le jeu /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 101 mn, NB

Critique perso :

Mark l'égorgeur vit à Londres, dans les années 60. Il est photographe et apprenti cinéaste, il a un vague accent prussien. Peut-être un ancêtre qui s'appelait M du côté de Berlin. Comme le caméraman de King Kong, il a une prédilection pour le filmage de la femelle hurlante de type homo sapiens. Comme le proprio dérangé de Psychose, il a la pulsion scopique au bout du couteau. Alors, pour combiner les deux, il a mis un couteau au bout de son pied de caméra. C'est un serial-matteur du type le plus dangereux. Comme tous les cinéphiles compulsifs, c'est aussi un petit garçon qui n'a jamais grandi, un taré au doux regard qui tue. Cette enquête sur le visage de la terreur, miroir déformant, baroque et glaçant, fait l'effet d'un coup de projecteur dans l'âme. Comme si l'oeil était dans la caméra et nous regardait.

Innocents (The) - Innocents (Les)

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Réalisé par : Jack Clayton (1921 - 1995)
En : 1961, Angleterre
Acteurs principaux : Deborah Kerr (1921 - 2007), Michael Redgrave (1908 - 1985)
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /conte de fées relooké /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 100 mn, NB

Critique perso :

Deux adorables orphelins et leur gouvernante très comme il faut vivent dans un somptueux manoir gothique. Pourtant, une ombre plane sur ce vert paradis. Apparemment, il s'en est passé de belles, dans le coin, il y a peu. Evidemment, il est hors de question d'en parler ouvertement. Mais, depuis, il semble bien que quelques fantômes occupent aussi le terrain. Habitent-ils dans le grenier, dans la tête des enfants ou dans celle de la vieille fille ? that is the question... Et à quelles maléfiques influences peuvent-ils donc prétendre puisque les enfants sont des anges et puisque leur irréprochable gouvernante n'agit que pour leur bien ? Sauf que, parfois, les pires innocences et les plus pures perversions ont le même visage.

Dr. No - James Bond contre Dr No

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Réalisé par : Terence Young (1915 - 1994)
En : 1962, Angleterre
Acteurs principaux : Ursula Andress (1936 - ), Sean Connery (1930 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /culte ou my(s)tique
Caractéristiques : 110 mn, couleur

Critique perso :

Première apparition sur la scène du cinéma mondial du plus célèbre des espions glamours au service de Sa Gracieuse Majesté. Son nom est Bond, etc. Le film fixe à jamais le cahier des charges de la série : action, exotisme, traitrises. Costards, cocktails et p'tites pépés. Et un méchant hybride (mi-homme mi-machine, mi-asiatique mi-allemand, c'est dire comme il est méchant), savant fou-génial-mégalo, cruel et raffiné of course (c'est ce qui le perdra), qui manigance dans sa base secréte la fin du monde. Et Sean, à l'aide en eaux troubles comme s'il était au bowling, auprès de qui les méchants et les femmes tombent comme des mouches. Délicieusement désuet et nonchalant.

From Russia with Love - Bons baisers de Russie

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Réalisé par : Terence Young (1915 - 1994)
En : 1963, Angleterre
Acteurs principaux : Sean Connery (1930 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /entre Berlin et Moscou
Caractéristiques : 110 mn, couleur

Critique perso :

Après s'être fait tuer dans un obscur jardin, James 007 est envoyé pour une mission tout aussi obscure à Istanbul, d'où il envoie ses baisers de Russie (mais ses points forts ne sont pas la géographie). Le drôle d'ange blond qui l'a tué (et qui ressemble terriblement à l'incarnation de Bond version 2006) le suit comme son ombre... Comme un successeur qui s'impatiente déjà ? Et si le SPECTRE n'était qu'une marionnette ? (de Moscou, of course). Et laquelle des deux miss Monde qui s'arrachent les chignons (et le reste) en costumes de bohémiennes James préfère-t-il ? Nous n'en saurons rien. Un film d'espionnage old school, à base de stratégie échiquéenne plus que de gadgets tonitruants. Le plus hitchcockien des Bond, le génie en moins mais Sean en plus.

Hard Day's Night (A) - Quatre garçons dans le vent

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Réalisé par : Richard Lester (1932 - )
En : 1964, Angleterre
Acteurs principaux : George Harrison (1943 - 2001), John Lennon (1940 - 1980), Paul McCartney (1942 - ), Ringo Starr (1940 - )
Genre(s) : culte ou my(s)tique /du rire aux larmes (et retour) /en avant la musique /jeu dans le jeu
Caractéristiques : 87 mn, NB

Critique perso :

Quatre garçons (plus un grand-père) sont dans un train. Le scénario tombe à l'eau. Que reste-t-il ? Du collage, du bricolage, tout sauf du train train. Faut dire que les garçons exercent la profession d'icônes débutantes et qu'ils sont attendus (c'est peu de le dire) à tous les tournants de leur tournée (qui tournait plutôt bien) par des hordes blondes, hurlantes et court-vêtues. Prétextes à courir plus vite, semelles de vent, et à chanter plus fort. Faut dire qu'ils chantent bien et qu'ils sont marrants, cheveux aux vents. C'est marrant, on jurerait de les avoir déjà entendus quelque part dans sa tête. Et s'ils font encore un peu peur aux grands-mères, ils aiment bien leur grand-père, ça les rend fréquentables par tout le monde. Au tournage : un autre débutant, qui a tout de même déjà fait débuter un autre débutant prometteur. Le making of étourdi (et presque sans le faire expres) d'une légende en marche (et en train) qui feint (presque) de s'ignorer encore.

Repulsion - Répulsion

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Réalisé par : Roman Polanski (1933 - )
En : 1965, Angleterre
Acteurs principaux : Catherine Deneuve (1943 - ), Yvonne Furneaux (1928 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 105 mn, NB

Critique perso :

Elle s'appelle Carole, elle vit à Londres. Elle est jeune, blonde et très jolie. Mais pas causante. Le genre crustacé qui se rétracte au moindre contact avec un doigt poilu. Elle travaille dans un gynécée : un salon de beauté où des femmes s'occupent d'autres femmes. Ca lui convient visiblement mieux que de fréquenter les hommes qui se retournent en vain sur sa beauté dans la rue. Elle vit avec sa soeur, mais sa soeur a un amant qui laisse des poils dans le lavabo. Et puis, un jour, la soeur part en vacances avec l'amant et Carole se retrouve toute seule dans le grand appartement. C'est à ce moment-là que le lapin qui trainait dans le frigo commence à se réveiller. A ce moment-là aussi que les fissures du mur se mettent à s'agiter, et que les bras poilus qui se planquaient dedans se décident à sortir. A partir de là, malheur aux doigts qui oseront appuyer sur la sonnette. Elle est jeune, blonde et complètement névrosée : attention ange méchante !

Blowup

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Réalisé par : Michelangelo Antonioni (1912 - 2007)
En : 1966, Angleterre
Acteurs principaux : Jane Birkin (1946 - ), David Hemmings (1941 - ), Vanessa Redgrave (1937 - )
Genre(s) : culte ou my(s)tique /jeu dans le jeu /pauvre espèce humaine /poésie en image
Caractéristiques : 111 mn, couleur

Critique perso :

Vive le DVD (et la touche "Pause") ! Après 2 tentatives sur grand écran, j'ai enfin vu quelque chose dans les clichés du photographe... Reprenons au début. Un photographe très fashion, donc, et ses trois vies : celle du peuple et des ouvriers, auxquels il se mèle pour faire de l'art. Celle des postulantes top-models court-vêtues du swinging London années 60, auxquelles il se mèle aussi, pour faire de la pub. Et une 3ème, où il se mèle de ce qui ne le regarde pas. C'est celle qu'il imagine derrière les images, prises à la dérobée, d'un couple bourgeois dans un parc tranquille. Où, peut-être, se cache un meurtrier. Et un cadavre. Si le monde est un leurre et si la nature, comme dans L'Eclipse et le Désert rouge, ressemble à une peinture abstraite, dans quel sens faut-il regarder le tableau, quel est le bon angle ? Un labyrinthe avec plein de coins, un inquiétant vertige en couleur, un étrange malaise pop,

Clockwork Orange (A) - Orange mécanique

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Réalisé par : Stanley Kubrick (1928 - 1999)
En : 1971, Angleterre
Acteurs principaux : Malcolm McDowell (1943 - )
Genre(s) : c'était demain /cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 137 mn, couleur

Critique perso :

C'est une espèce de "Crime et chatiment" qui aurait été transposé quelques années après que le Dr Folamour ait pris le pouvoir. Le héros s'appelle Alexandre le Large, c'est donc un explorateur de territoires inconnus. Ses drogues préférées ont pour nom : sexe, violence et Beethoven. Forcément, ça finit par mal tourner. La société policière en fait le cobaye d'un nouveau traitement de choc contre le mal : en psycho, ils l'appellent le "conditionnement opérant" ; ça marche assez bien avec les rats et les chiens. Alex est "guéri". Effet de bord non désiré, il est aussi dégoûté de Beethoven -mais pas de Singin' in the Rain, ce qui lui causera des ennuis à sa sortie de prison. Son enfer est pavé des meilleures intentions gouvernementales. Et la société, elle, ne sera jamais guérie de ses démons... Encore une magistrale et impressionnante leçon signée du maître.

Straw Dogs - Chiens de paille (Les)

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Réalisé par : Sam Peckinpah (1925 - 1984)
En : 1971, Angleterre
Acteurs principaux : Susan George (1950 - ), Dustin Hoffman (1937 - ), David Warner (1941 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /heurs et malheurs à deux /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 118 mn, couleur

Critique perso :

Un gentil astro-mathématicien américain, marié à une jolie paire de jambes anglaises, en congé sabbatique dans le trou à bouseux où est née madame. Au milieu d'écluseurs de bouteilles, c'est le seul à porter un pantalon blanc et des lunettes. Pendant qu'il analyse la structure de l'univers dans son bureau, sa femme montre sa jolie paire de jambes aux ouvriers bouseux qui travaillent sur le toit de leur grange. Une souris et des hommes. Si au moins ils avaient vu Orange mécanique ou Délivrance, ils se seraient peut-être méfié, les jeunes mariés. Mais non, ils ne savent pas jusqu'où ne pas aller trop loin. Si bien qu'ils y vont. A la fin, ils ne seront plus capables de faire la différence entre ce qui fait plaisir et ce qui fait mal. A la fin, le gentil mathématicien aura un peu sali son pantalon et cassé ses lunettes.

Pied Piper (The) - Joueur de flûte (Le)

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Réalisé par : Jacques Demy (1931 - 1990)
En : 1972, Angleterre
Acteurs principaux : Donovan (1946 - ), John Hurt (1940 - 2017), Donald Pleasence (1919 - 1995)
Genre(s) : conte de fées relooké /du Moyen-Age à 1914 /en avant la musique /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 90 mn, NB

Critique perso :

Dans un Moyen-âge crapoteux en proie aux démons de la cupidité et de la guerre, circule, comme un ilôt d'innocence, une troupe de baladins en roulotte. C'est à Hamelin qu'ils débarquent. Les rats, porteurs d'un méchant virus, sont arrivés avant eux. A l'intérieur des remparts, d'autres rats à figure humaine s'affairent. Seule la flûte magique (et enchantée) d'un musicien parviendra à sortir la ville de la mouise. Mais l'impressario improvisé du coin ne respecte pas son contrat : malheur à la population ! Avec cette légende sombre comme un cauchemar, on est plus proche du 7ème sceau que de Peau d'âne. Jacques Demy dévoile enfin son côté obscur. Perçoit-il l'arrivée prochaine d'une nouvelle peste dont il sera lui-même la victime (il mourra du sida) ? En tous cas, il réussit aussi bien à désenchanter les contes de fée qu'il savait rendre le réel merveilleux.

Barry Lyndon

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Réalisé par : Stanley Kubrick (1928 - 1999)
En : 1975, Angleterre
Acteurs principaux : Marisa Berenson (1946 - ), Ryan O'Neal (1941 - )
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 184 mn, couleur

Critique perso :

Il semble que Kubrick n'aimait pas beaucoup son époque (cf. Lolita, Dr Folamour) et mettait peu d'espoir dans l'avenir (cf. Orange mécanique). Avec ce film, nous voilà rassuré : il n'avait pas non plus beaucoup d'estime pour le passé ! Pas même dans le XVIIIème siècle, où sembla culminer pourtant le sens du raffinement et de la maîtrise de soi. Pour preuve, on suit l'éducation -pas sentimentale du tout- d'un jeune bourgeois-paysan-pauvre de cette époque. Sorti d'Irlande, il devient, via l'armée, la feinte et le cynisme, un parfait bourgeois-homme du monde-riche. Puis un rien du tout. Les images de ce film éclairé à la bougie, on ne les avait jamais vues avant. La cruauté des hommes, hélas, est de toutes les époques...

Elephant man

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Réalisé par : David Lynch (1946 - )
En : 1980, Angleterre
Acteurs principaux : John Gielgud (1904 - 2000), Antony Hopkins (1937 - ), John Hurt (1940 - 2017), Freddie Jones (1927 - )
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /pas drôle mais beau /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 124 mn, NB

Critique perso :

L'angleterre victorienne a tout inventé de notre monde moderne : l'exploitation de l'homme par l'homme (enfin, ça c'était déjà pas nouveau) et par la machine, et la mise en spectacle de ses marges, pour mieux les apprivoiser. John Merrick, le Freak qui n'est pas un monstre, en est un exemplaire révélateur. D'abord, il suscite les bas instincts des spectateurs de foire, leur voyeurisme et leur intolérance -et le nôtre aussi, par la même occasion. Sauf que, rapidement, c'est la monstruosité des autres qui nous saute au visage. La bonne société le traite apparemment mieux, surtout quand il consent à devenir l'alibi idéal de sa bonne conscience. Mais, comme un éléphant dans un jeu de dupes, il n'a évidemment de place nulle part... Dès ses premiers films, David Lynch faisait déjà de drôles de rêves.

Excalibur

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Réalisé par : John Boorman (1933 - )
En : 1981, Angleterre
Acteurs principaux : Helen Mirren (1945 - )
Genre(s) : conte de fées relooké /du Moyen-Age à 1914 /épique pas toc
Caractéristiques : 140 mn, couleur

Critique perso :

Elle est née de l'eau et elle retournera à l'eau. Elle a bien connu Merlin, Arthur, Lancelot, Perceval et quelques autres. Elle désigne les rois et adoube les chevaliers. Elle s'appelle Excalibur ; c'est une épée. Son destin, c'est le fer des armures et le feu des combats. Le sang, l'ardeur des hommes et les tôles froissées. L'honneur et la passion. Un peu de Shakespeare pour le texte, pas mal de Zardoz recyclé pour les décors et les costumes. L'épée est très bien mais les autres acteurs (à part quelques seconds rôles prometteurs : essayez de reconnaître Gabriel Byrne et Liam Neeson !) ressemblent beaucoup à des surfeurs californiens. Dommage, ça sent le kitsch. Peut-être la magie qui n'est pas assez réaliste, ou le réel qui n'est pas assez magique. Le Seigneur des anneaux lui a fait prendre un sacré coup de vieux.

French Lieutenant's Woman (The) - Maîtresse du Lieutenant français (La)

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Réalisé par : Karel Reisz (1926 - 2002)
En : 1981, Angleterre
Acteurs principaux : Jeremy Iron (1948 - ), Meryl Streep (1949 - ), David Warner (1941 - )
Genre(s) : du Moyen-Age à 1914 /heurs et malheurs à deux /jeu dans le jeu
Caractéristiques : 127 mn, couleur

Critique perso :

Point de Lieutenant français dans ce film. Quant à celle censée avoir été sa maîtresse, jamais ne le fut. Mais on est au cinéma, alors ne nous étonnons de rien, surtout qu'on est dans ce type particulier de films qui racontent la fabrication d'un autre film, dans une histoire d'amour qui en cache une autre -la même sans doute- et d'autres temps et d'autres lieux. Subtil entrelacement de sentiments retenus et de fantasmes entretenus, de libertés compromises et de liaisons dissimulées, hommage raffiné à l'intensité du vécu et à celle -encore plus grande ?- du souvenir et de la représentation.

Draughtsman's Contract (The) - Meurtre dans un jardin anglais

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Réalisé par : Peter Greenaway (1942 - )
En : 1982, Angleterre
Acteurs principaux : Anthony Higgins (1947 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /jeu dans le jeu /la parole est d'or /portrait d'époque (après 1914) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 103 mn, couleur

Critique perso :

Au début, les joueurs décident de la règle du jeu et la signent devant témoin. L'équipe du château joue en blanc, le visiteur extérieur (un artiste bien conscient de sa valeur) en noir. Au milieu du film, ils changent de côté, de maillots et même de règles... Le terrain est une belle propriété, l'époque la fin du XVIIIème siècle anglais. Il est, officiellement, question de dessiner le château sous tous ses angles, tout en profitant de la châtelaine par tous les bouts. Mais, à force de dessiner ce qu'il a devant les yeux, notre challenger finit par capter ce qu'il ne devrait pas : ce qui est là et ce qui est caché, et le temps qui passe. En fait, il invente la caméra à 12 images par semaine. Pour autant, ce n'est pas toujours lui qui évalue le mieux les coups à l'avance. Pour son premier film, l'esthète Greenaway soigne tout : le scénario brillamment tarabiscoté, les dialogues subtilement enluminés, les costumes soigneusement asticotés et les cadres bien sûr, savamment géométrisés (il a même fait les dessins lui-même). Il donne cette impression de maîtrise suprème qu'il refuse à son personnage. Mauvais joueur, mais excellent cinéaste !

Hit (The)

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Réalisé par : Stephen Frears (1941 - )
En : 1984, Angleterre
Acteurs principaux : John Hurt (1940 - 2017), Fernando Rey (1917 - 1994), Tim Roth (1961 - ), Terence Stamp (1939 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /les chocottes à zéro /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 100 mn, couleur

Critique perso :

Trois hommes (et occasionnellement une femme) sont dans une voiture. En fait, deux d'entre eux ont la mission de tuer le troisième. Mais pas tout de suite. Pas trop vite. La vengeance, en Espagne, se boit frappée. Le troisième, il a joué à la balance, dans un tribunal anglais, 10 ans avant. Depuis, il a migré plein sud, s'est mis à lire, à réfléchir et à attendre. Les deux autres n'ont visiblement pas utilisé leur temps de la même façon. Mais chacun a ses petites faiblesses. Ce road-movie de croix avec virages dangereux, crochets imprévisibles et stations sanglantes intégrés, pratique l'humour noir au grand air, et cueille à froid en plein soleil.

Brazil

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Réalisé par : Terry Gilliam (1940 - )
En : 1985, Angleterre
Acteurs principaux : Robert De Niro (1943 - ), Ian Holm (1931 - ), Jonathan Pryce (1947 - )
Genre(s) : c'était demain /culte ou my(s)tique /heurs et malheurs à deux /les chocottes à zéro
Caractéristiques : 131 mn, couleur

Critique perso :

Je ne sais pas si Terry Gilliam avait entendu parler de l'effet papillon. Lui, en tout cas, a inventé l'effet moustique. C'est un stupide moustique écrasé tombé sur un listing qui est le point de départ cataclysmique de ce film. Fatal engrenage parce que, dans le monde de Brazil, les papiers, les machines et les tuyaux sont bien plus importants que les hommes : un moustique, et tout peut dérailler. D'ailleurs, tout déraille. Au fait, où et quand ça se passe ? Bonne question ! Il y a des gens qui travaillent (plus ou moins), des riches qui se pavanent et des pauvres qui rament, des faux-culs, des clandestins et des fonctionnaires. Donc c'est à peu près comme ici et maintenant et toujours -mais en pire. Ce monde-là, on ne l'a jamais vu nulle part mais on a l'impression de le reconnaître tout de suite. C'est par où la sortie ? Alors là, pas de bonne réponse. Essayer la musique et le rêve, à tout hasard.

Riff-Raff

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Réalisé par : Ken Loach (1936 - )
En : 1990, Angleterre
Acteurs principaux : Robert Carlyle (1961 - )
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 95 mn, couleur

Critique perso :

Un chantier immobilier pourri, dans une banlieue de Londres pourrie, mené par un pourri de patron : bienvenue au joyeux pays de Margaret. On se doute bien que ceux qui travaillent là -touristes sans carte de séjour, bidouilleurs en fin de droit, déclassés de longue durée...- n'ont pas trop le choix -et qu'ils ont intérêt à fermer leur gueule. Mais toutes les Margaret du monde ne peuvent les empêcher de former un groupe d'humains -le début de l'espoir, chez Ken Loach. Steeve trouve tout de suite sa place dans cette petite communauté. Il se déniche même une copine chanteuse, et l'installe dans son squat -une île précaire de liberté dans un océan de misère. Tract terrible et joyeux contre l'horreur économique ; portrait joyeux et terrible du bordel ambiant.

Orlando

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Réalisé par : Sally Potter (1949 - )
En : 1992, Angleterre
Acteurs principaux : Lothaire Bluteau (1957 - ), Tilda Swinton (1960 - ), Billy Zane (1966 - )
Genre(s) : culte ou my(s)tique /du Moyen-Age à 1914 /heurs et malheurs à deux /pauvre espèce humaine
Caractéristiques : 94 mn, couleur


Much Ado About Nothing - Beaucoup de bruit pour rien

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Réalisé par : Kenneth Branagh (1960 - )
En : 1993, Angleterre
Acteurs principaux : Kate Beckinsale (1973 - ), Kenneth Branagh (1960 - ), Michael Keaton (1951 - ), Keanu Reeves (1964 - ), Emma Thompson (1959 - ), Denzel Washington (1954 - )
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux /jeu dans le jeu /la parole est d'or
Caractéristiques : 111 mn, couleur

Critique perso :

Ca ressemble à la Toscane -ou au Paradis, ce qui est à peu près pareil. Mais c'est trop tard : les humains ont déjà appris à parler, pour s'aimer ou pour se tromper. Les hommes reviennent de guerre, de la gloire plein les poches. Les femmes les attendent -plus ou moins-, des fleurs plein les bras. Ils se parlent, ils jouent à jouer, à s'aimer et à se tromper. Ils en font toute une histoire, ils n'ont que ça à faire. Les acteurs, eux, jouent à jouer à jouer et à se faire prendre au jeu avec délices. "Shakespeare, Shakespeare..." c'était pas le nom d'un scénariste de Howard Hawks, ça ? Ah non ! Plutôt de Mankiewicz et de Wise -entre autres. Une espèce d'ancêtre commun, de nègre universel à tous les peintres de la tragédie de l'existence, et de la comédie du bonheur.

Raining Stones

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Réalisé par : Ken Loach (1936 - )
En : 1993, Angleterre
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /pauvre espèce humaine /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 90 mn, couleur

Critique perso :

Bob est un bon bougre heureux en ménage. Il est même catho, c'est dire comme Loach a l'esprit large. Mais il manque de sous, donc de tout -sauf d'imagination. Et voilà que la fifille a besoin de se déguiser en nonne -le costume est très cher- pour sa première communion. D'où, pour assurer, un enchaînement de plans-débrouilles foireux avec son pote Tommy, de galères qui prennent l'eau et de bonne volonté embourbée au fond de divers marécages. Il a aussi l'orgueil un peu mal placé et la descente de bière un peu en pente, l'ami Bob. Mais bon, des fois, même chez Loach, le ciel est avec les hommes de bonne volonté. Un ciel pour qui la mort d'un homme -un beau salaud, of course- peut être légitime. Mine de rien, même quand ils nous font un peu rire (comme ici), ses films ne disent toujours que ça : contre ceux qui les exploitent et les écrasent, les prolos font bien de retrousser leurs manches -pour cogner !

Ladybird Ladybird - Ladybird

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Réalisé par : Ken Loach (1936 - )
En : 1994, Angleterre
Acteurs principaux : Crissy Rock (1958 - )
Genre(s) : du rire aux larmes (et retour) /heurs et malheurs à deux /pas drôle mais beau /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 101 mn, couleur

Critique perso :

Au bout de 2mn, n'importe quel spectateur normalement constitué devrait déjà sentir l'eau salée lui monter aux pupilles. Maggie chante dans un karaoké, et c'est comme si sa vie en dépendait. D'ailleurs, c'est le cas. Heureusement, il y a au moins un bon gars dans le pub qui s'en rend compte. On apprend, avec lui, ce qui bout dans Maggie : 4 enfants, de 4 pères différents, placés dans 4 foyers différents. Un passé lourd comme une enclume et comme les coups de poing qu'elle a déjà largement encaissés. La bon gars va s'employer à alléger les souvenirs, et à fabriquer avec elle d'autres enfants, puisqu'il n'y a que comme ça que Maggie se sent vivante. Toujours borderline, toujours en rage, mais toujours vivante. Au bout de 2h, si vos yeux ne se sont pas complètement noyés dans un océan d'eau salé, c'est que vous n'êtes pas un spectateur normalement constitué.

Institut Benjamenta, or This Dream People Call Human Life - Institut Benjamenta (ce rêve qu'on appelle la vie humaine)

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Réalisé par : frères Quay (1947 - )
En : 1995, Angleterre
Genre(s) : conte de fées relooké /pas drôle mais beau /pauvre espèce humaine /poésie en image
Caractéristiques : 104 mn, NB

Critique perso :

Jakob entre un jour dans une très étrange école pour étudiants tardifs. Ils sont là pour apprendre à devenir des serviteur, des serfs -ou des cerfs, peut-être. C'est sans doute la seule institution dont l'objectif pédagogique n'est pas d'élever ses élèves mais de les abaisser, ou au moins de les maintenir en état de servitude volontaire. D'en faire des idiots, ou des saints, ou les deux, ce qu'ils sont sans doute déjà. Dans une ambiance de cruauté ouatée, la seule prof du lieu -lady Benjamenta, la soeur du patron- ne leur apprend d'ailleurs pas grand chose : à s'oublier, à mimer toujours les mêmes gestes. Mais Jakob et la lady, des fois, ils en inventent de nouveaux qui n'étaient pas au programme. C'est que l'institut et les êtres qui y vivent recèlent en fait des passages secrets. Derrière certains cercles, s'ouvrent de troubles corridors qui ne mènent nulle part, comme leurs esprits embrumés. Ce film, comme peint avec de la lumière, ressemble à une oeuvre d'avant-garde à l'ancienne - ou à un film muet du XXIIème siècle.

Land and Freedom

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Réalisé par : Ken Loach (1936 - )
En : 1995, Angleterre
Acteurs principaux : Ian Hart (1964 - ), Frédéric Pierrot (1960 - )
Genre(s) : cadavre(s) dans le(s) placard(s) /portrait d'époque (après 1914) /épique pas toc
Caractéristiques : 109 mn, couleur

Critique perso :

Liverpool 1995 : un vieil homme meurt, ça n'intéresse pas grand monde à part sa petite-fille. Espagne, 1936 : le même, en plus jeune, militant communiste enthousiaste, vient offrir ses petits bras à la cause républicaine. Il rejoint le POUM, un groupe de prolétaires de tous pays unis dans la lutte, un peu anars, un peu révolutionnaires, rouges et noirs comme leurs foulards. Le problème, c'est qu'on ne fait pas une bonne révolution avec de bonnes intentions. Il faut aussi apprendre à utiliser des pétoires, à se méfier de ses alliés et à essayer de suivre les aléas des intérêts russes. Ken Loach est bien le seul à être capable de démèler dans un film les querelles crypto-trotkistes. Il est le seul à pouvoir faire sentir ce que frères d'armes veut dire. Il est le seul à filmer l'histoire comme un documentaire, et à voir dans les papys de son pays des héros pour la jeunesse d'aujourd'hui.

Wallace & Gromit

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Réalisé par : studios Aardman
En : 1995, Angleterre
Genre(s) : animation /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 83 mn, couleur

Critique perso :

C'est le couple le plus totally british du cinéma : un célibataire, aventurier pantouflard et excentrique, et son chien technico-intello -on ne sait pas trop lequel est le maître de l'autre. Ils sont spécialisés dans la conception/réalisation de machines extravagantes et néanmoins parfaitement opérationnelles : fusée lunaire à pédale, pantalon mécanique, canon à porridge, tricotteuse à moutons... L'attirail de James Bond au service de la plus royale banalité. Ils ne parlent pas beaucoup et leurs motivations sont parfois obscures : en gros, ils se compliquent la vie pour se la rendre plus facile. Et ils adorent le fromage, ce qui excuse et justifie tout. Les acteurs sont épatants, ils sont en pâte à modeler. Il se pourrait bien que ceux qui tirent les ficelles (enfin, qui tordent le caoutchou) soient, eux-aussi, de géniaux créateurs.

Bread and Roses

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Réalisé par : Ken Loach (1936 - )
En : 2000, Angleterre
Acteurs principaux : Adrien Brody (1973 - )
Genre(s) : Los Angeles & Hollywood /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 110 mn, couleur

Critique perso :

Los Angeles : ses stars, ses buildings... et, de l'autre côté des vitres, ses passagers clandestins venus du Mexique. Ils travaillent de nuit, balaient, nettoient et se taisent, en parfaits hommes invisibles qu'on leur demande d'être. Rosa et sa soeur Maya sont de ceux-là. Trop heureuses d'être là pour oser, en plus, réclamer quoi que ce soit (congés payés, sécu et paiement des heures sup). Heureusement, Ken Loach veille et leur dépèche un syndicaliste comme il les aime, débrouillard et insolent, pour donner une leçon de politique à ses grands frères d'outre Atlantique. Ils les auront, ces exclus, leurs roses -épines comprises, qu'ils s'empresseront de planter dans le talon du géant américain.

Chicken run

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Réalisé par : studios Aardman
En : 2000, Angleterre
Genre(s) : animation /du rire aux larmes (et retour) /pour petits et grands enfants
Caractéristiques : 81 mn, couleur

Critique perso :

Ca y est, les poules ont des dents ! Et en plus, elles parlent... On dirait même qu'elles ont été nourries au grain du cinéma américain (genre "Grande évasion", E.T. et autres Indiana Jones). Pourtant, tout ce qu'on attend d'elles, c'est qu'elles pondent des oeufs. Et, au grand désespoir de certaines, ça ne vole pas très haut, dans le poulailler. Mais tout espoir n'est pas perdu : voici justement le coq Rocky (un américain, un vrai) qui leur tombe du ciel pour leur apprendre à prendre de l'altitude. Juste au moment où la triste réalité du monde extérieur commence à se faire jour : les hommes (enfin, surtout les anglais, il faut bien le dire) sont de grands amateurs de tourtes au poulet... Avant que les créateurs de Wallace & Gromit s'en mêlent, on n'aurait jamais cru que des êtres de pâte à modeler pouvaient être aussi bons comédiens.

Bride & Prejudice - Coup de foudre à Bollywod

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Réalisé par : Gurinder Chadha (1960 - )
En : 2004, Angleterre
Acteurs principaux : Anupam Kher (1955 - ), Aishwarya Rai (1973 - )
Genre(s) : Bollywooderie /en avant la musique /heurs et malheurs à deux
Caractéristiques : 107 mn, couleur

Critique perso :

Bollywood pour les nuls occidentaux, 1ère leçon. On prendra une (ou plusieurs) histoire(s) d'amour(s) contrariée(s). On a le droit de recycler pour cela le bon vieux fond romanesque occidental (Jane Austen, par exemple, ça collera parfaitement). On y mettra des filles superbes, des chansons et plein de confettis. De la culture locale (l'Inde éternelle) et du high tech (l'Inde moderne). Tisser tout ça avec les liens de la famille (très important, ça, les liens de la famille). Attention : pas le droit pour les indiens de s'embrasser en public. Faudra se débrouiller autrement -mais les jeunes gens ne manquent pas d'imagination. Happy-end obligatoire. Mais pas obligatoire de s'en tenir à la 1ère leçon d'exotisme kitch pour occidentaux.

Wallace & Gromit in The Curse of the Were-Rabbit - Wallace & Gromit et le Mystère du lapin-garou

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Réalisé par : studios Aardman
En : 2005, Angleterre
Genre(s) : jeu dans le jeu /les chocottes à zéro /pour petits et grands enfants /vive la (critique) sociale !
Caractéristiques : 85 mn, couleur

Critique perso :

Ca se passe dans une petite communauté de la campagne anglaise, qui ne vit que pour son prestigieux concours annuel de grosses légumes. Cette année, la récolte miraculeuse semble menacée par une attaque coordonnée de hordes de lapins affamés. Heureusement, Wallace & Gromit, inventeurs omni-compétents, veillent. Mais ce serait négliger un peu vite que, derrière le moindre sujet vivant de sa Gracieuse Majesté, sommeille un Mr. Hyde-Hulk ou un Jack-Dorian Gray Kong, animal à poils longs et à idées courtes, éventreur (de citrouilles) et trucideur (de carottes). Après avoir acclimaté la haute technologie et le film noir à la mortelle banalité des provinces britishs, voilà que Wallace et son chien laissent le thriller envahir leur potager, et le monstre végétarien dévoiler la monstruosité carnivore de ses concitoyens. Les anglais ont trouvé le(s) superhéro(s) en pantoufles à la hauteur de leur flegme immortel.

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